Chapitre 4 - La rencontre

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Samedi, 14h.
Pdv de Léa.

Aujourd'hui, c'est jour de match et, comme chaque semaine, je me rends à l'Arena pour soutenir Lucas. J'avais cessé de venir après le décès de mon père, parce que sans lui, je n'avais plus la force de franchir les portes de ce lieu sans que mon cœur en souffre le martyre. En revanche, Lucas a su trouver un moyen assez efficace de me convaincre d'y assister à nouveau. Étant donné que j'ai obtenu mon permis de conduire seule, il y a quelques mois, mais que je ressens encore une certaine appréhension à l'idée de reprendre le volant toute seule, il m'a proposé de venir à ses matchs, en échange de quoi il m'accompagne à l'université et me ramène tous les jours. Si cela signifie éviter de prendre le bus ou d'angoisser au volant, je suis tout ouïe.

Bien que la flamme de ma passion pour le basket se soit éteinte avec mon père, au plus profond de moi, elle brûle d'envie de renaître. Néanmoins, lorsque je replonge dans ces souvenirs, où je me suis entraînée et où j'ai assisté à ses matchs avec mon père, cette douleur que j'essaie de dissimuler au plus profond de mon âme refait inexorablement surface.

— Ley' ! Tu es prête, je vais arriver en retard à l'échauffement et le coach Warner déteste les retards, alors grouille ton cul. Grogne à travers le patio, mon très cher demi-frère.

— Oui, oui, je suis prête. Je prends un livre et on peut décoller, attends-moi dans la voiture.

Une vingtaine de minutes s'écoulèrent pendant notre trajet vers l'Arena pour le match de qualification en quart de finale de la NCAA. (Championnat de basket-ball NCAA hommes de division I).

En tant que membre de la famille, j'ai le privilège d'accéder au buffet, au bar et aux gradins VIP qui se dressent le long du terrain, juste derrière le banc des joueurs. Pendant l'attente du coup d'envoi, les joueurs s'échauffent sur le parquet, exécutant des lancers francs pour préparer leurs muscles à l'intensité du match.

Pour passer le temps, je décide de me plonger dans mon livre. Une DR plutôt torride. À ce moment précis de ma lecture, le protagoniste prononça ces fameux mots : « Et puis merde... ». Toute lectrice qui se respecte attend ce moment avec impatience et vaut mieux ne pas l'interrompre si tu ne veux pas t'attirer ces foudres. L'esprit complétement obnubilé par ces scènes tout aussi obscènes les unes que les autres, je ne remarque même pas le ballon qui se dirige droit sur ma tête avant de retomber sur mon livre.

— Hé, regarde où tu tires ! T'aurais pu me blesser ! M'écriai-je, furieuse, en frottant ma tempe, là où a eu lieu l'impact.

Je me précipite pour récupérer mon livre qui a chuté à la suite de ce coup, et relève la tête pour dévisager l'imbécile qui ne sait même pas lancer un ballon correctement.

— Oh ça va, ne fais pas ta Drama Queen, le ballon t'a à peine effleuré. Mais franchement, tu pourrais être plus attentive à ce qui se passe autour de toi au lieu de lire un bouquin complétement niais. Comme ça, tu aurais pu l'esquiver facilement. Déclare-t-il d'un ton vide d'émotion. Quoi que vu ton gabarit...

— Pardon, plus attentive, moi ? C'est toi qui dois être plus vigilant, abruti !

Pour qui se prend-il.

— Humm, c'est une évidence que tu ne sais pas à qui tu as à faire. D'un geste ferme, il tend sa main dans ma direction. Je me présente, Mathieu Lewis, capitaine et meilleur joueur des Lakers la saison dernière. Double champion de la NBA par la même occasion. Enchanté, tu veux peut-être un autographe ?

Voyant que je n'avais pas l'intention de la saisir, il se penche pour attraper mon livre avec ses doigts pleins de sueurs, humidifiant les pages ouvertes.

NB LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant