Deux longues années se sont écoulées depuis le départ de mon père, et pourtant, la douleur persiste et me brûle au fond de moi. Chaque jour, chaque nuit, je suis hanté par ces mots qui continuent de résonner dans mon esprit :
« Madame Miller, nous sommes navrés, nous avons tout essayé, mais c'est terminé... ».
Les yeux fixés sur la fenêtre, la lueur du jour s'infiltre doucement à travers les rideaux. Mes yeux me brûlent, la fatigue m'appelle et me tire vers le sommeil, mais en vain, il ne vient pas.
Un son strident retentit, brisant la bataille et le chaos qui faisait rage dans ma tête. Huit heures et demie s'affichent, marquant la fin d'une énième nuit d'insomnie, comme tant d'autres depuis des mois. Je me suis presque faite à cette absence de sommeil. Même après deux ans, réussir à fermer l'oeil, se fait assez rare. Le moindre moment de repos, même un quart d'heure, aussi bref soit-il, me ramène inévitablement dans le cauchemar de cette soirée.
Comme chaque matin, je me livre à ma routine matinale. Je me lève et marche jusqu'à ma salle de bain. En abaissant la poignée de celle-ci, je réalise que le verrou est enclenché. Encore. Je baisse les yeux vers le sol et aperçois de la vapeur d'eau bouillante qui s'échappe de la douche. DE MA DOUCHE.
Ma mère ayant sa propre salle de bain privative, je sais très bien qui est celui qui squatte à nouveau la mienne.
— Lucas, dépêche-toi, je vais être en retard ! Frappé-je, sur la porte d'agacement.
Lucas, c'est mon frère, enfin, mon demi-frère. Ma mère, ayant trouvé un remplaçant à mon père, a également introduit dans ma vie ce demi-frère. Bien que parfois énervant, il est également très protecteur. En réalité, Lucas et moi nous connaissons depuis le berceau, faisant toujours partie de la même bande d'amis, le gang des couches culottes. Composé de quatre de mes meilleurs amis et moi-même. En bref, c'était donc plus simple pour nous de s'adapter à cette nouvelle vie.
— Ça va, ça va, deux minutes, j'ai terminé.
— Grouille-toi ! Je commence à dix heures et je n'aurai même pas le temps de finir de me préparer ! En plus, tu n'as même pas cours aujourd'hui, alors pourquoi tu tiens absolument à prendre une douche si tôt, juste pour me déposer ? Et puis, toi aussi, t'as une salle de bain privée, alors pourquoi tu viens envahir la mienne au lieu d'utiliser la tienne ?!
— Voilà, elle est libre, ta salle de bain, arrête de me souler. Ronchonne-t-il en sortant de la pièce qui regorge de vapeur.
Qu'est-ce que je disais, ÉNERVANT. Je le déteste autant que je l'aime quand il fait ça.
— Et puis, ce serait beaucoup moins drôle si j'utilisais la mienne ! Voir ta vieille tête au réveil, ça me met de bonne humeur. Et de toute façon, ma salle de bain est en travaux. D'ailleurs, pour ta gouverne, j'ai entraînement de basket ce matin à 10 h 30, alors bouge tes fesses si tu veux que je te dépose à l'heure !
Je laisse échapper un soupir de façon à ce qu'il m'entende avant de m'enfermer dans la salle de bain. Vu l'heure, si je ne me dépêche pas, je risque de manquer mon premier cours de la journée. Et maintenant que j'ai tourné la page sur ma carrière de basketteuse, il est primordial que je réussisse mes études si je veux espérer une vie à peu près correcte.
Une fois ma douche terminée, j'enfile un jean, un t-shirt et le sweatshirt des Clippers de mon père, qui, soit dit en passant, est bien trop grand pour moi. J'attache mes Air Force, puis, une fois prête, je descends à la cuisine.
Autour de la table, j'aperçois ma mère et mon demi-frère, tous deux une tasse de café à la main.
— Bonjour Ley', bien dormi, chérie ? Me questionne ma mère.

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NB Love
Romansa« M'aimer a été sa bouée de sauvetage, mais l'aimer provoquera mon naufrage... » Léa Miller et Mathieu Lewis partagent plus qu'une passion pour le basket : tous deux sont les enfants de légendes sportives rivales et hantés par la perte d'un parent...