Chapitre 29 - Léa

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Je pousse les portes du gymnase et entre dans la salle d'entraînement, mais constate que le terrain est déjà vide. L'entraînement est terminé. Je me dirige donc vers les vestiaires, me disant qu'ils doivent surement déjà être sortis.

— Ils sont probablement sous la douche, Ley. Viens, attendons-les à la cafétéria, ils nous y rejoindront juste après.

— Non, je veux récupérer mon téléphone maintenant, imagine que ma mère m'ait appelée parce qu'il y a un problème avec le contrat de cession de la fondation.

— Mais Ley', enfin, si on rentre maintenant et qu'ils sortent de la douche ? Il est hors de questions que je mette un pied là-dedans !

—  Tu n'as jamais vu un mec en caleçon ? Sérieusement, je prends juste les clés, et on s'en va. Promis, on ne verra personne.

— Hors de question ! Insiste-t-elle.

—  Très bien, alors attends-moi ici. Je fais vite.

— D'accord, mais dépêche-toi. Si la coach nous voit ici, elle va penser qu'on est des obsédés sexuels.

— Raba joie !

Je lui adresse un sourire moqueur et pousse les portes des vestiaires. Je traverse l'allée des casiers et m'arrête devant celui de Lewis. Le cadenas est verrouillé, et sans connaître le code, impossible de l'ouvrir. Ne voyant pas d'autre option, je me dirige sans réfléchir vers les douches et passe la tête pour chercher Mathieu. Je le repère sous la quatrième douche et avance, passant devant les cabines des autres gars.

— Eh bien, regardez qui vient nous honorer de sa présence. Tu cherches ton petit copain ?

Tous les regards convergent vers moi, et je commence à comprendre que peut-être venir seule ici, à la fin des entraînements de basket et de natation, n'était pas une si brillante idée. Le regard de Lucas converge vers moi, tout comme celui de Marco et Mael, et l'atmosphère devient immédiatement lourde et pesante. Ils me fixent tous d'un air lourd de sens, mais aussi d'incompréhensions. Je me sens observer de tous les côtés et bien que dans une autre situation ça aurai pu être plaisant, là, ici et maintenant c'est plus que malaisant.

— Léa, sort d'ici ! Clame Lucas, froidement.

— Hé Diaz, laisse-la regarder, ta sœur est peut-être venue chercher un peu de distraction, quelque chose de plus... brutal. Ricane un des nageurs. J'ai entendu dire qu'elle avait des penchants polygames. Si ça t'intéresse, Miller, je suis partant.

Lucas lui lance un regard qui suffirait à glacer le sang de n'importe quel être vivant sur terre. Sentant la tension monter, je comprends que je risque de déclencher la troisième guerre mondiale entre les équipes si je ne quitte pas ce vestiaire immédiatement. Au moment où je m'apprête à déguerpir d'ici, un sombre regard se fait ressentir dans mon dos m'hérissant les poils à nouveau, je me retourne brusquement croisant ainsi des yeux vert émeraude rivés droit sur moi, ceux d'Evan. Je ne l'avais revu depuis un moment déjà, ou alors je ne m'en rends pas compte quand il est là... il faut dire qu'il est si discret et indéchiffrable.

Mon regard se met instinctivement à chercher celui de Mathieu, espérant qu'il me vient en aide quand un bras m'attire vers un torse trempé et brûlant de vapeur.

— Qu'est-ce que tu fous ici, Mérida ? Murmure-t-il, froidement.

Je relève les yeux et l'aperçois. Ses cheveux trempés lui collent au front, une serviette nouée autour des hanches, arrêtant les gouttes d'eau qui s'écoulait de ses cheveux puis glissaient lentement le long de son torse jusqu'à disparaître dans les plis de sa ceinture d'Apollon. Consciente de l'endroit où mes yeux sont logés depuis bien trop longtemps, je détourne rapidement le regard puis les verrous au siens en essayant de me concentrer sur son visage, et ainsi mettre un terme à ma contemplation presque malsaines de son physique digne d'un film d'Hollywood. Je me noie dans ses yeux d'un bleu si profond, si intense mais brillant de rage.

NB LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant