Chapitre 11 - Mathieu

378 18 1
                                    

Je hais les centres commerciaux autant que je hais les gens, l'attroupement et tout ce patacaisse. Les centres commerciaux sont l'égal d'un purgatoire pour des gens attendant d'avoir leurs sentences entre se ruiner dans les boutiques ou se plaindre en faisant du lèche-vitrine. D'habitude, je n'y vais jamais moi-même, j'envoie toujours Tony faire mes achats, mais celui-là est... comment dire, il est assez particulier.

— Monsieur Lewis, votre paquet est à présent prêt à être récupéré de l'autre côté du comptoir, accompagné des sincères remerciements d'Imprim' & Co pour avoir choisi notre établissement. M'informe, la vendeuse la bouche en cœur.

— Merci. Lâchais-je, accompagné d'un sourire forcé, avant de me tourner vers la sortie.

— Excusez-moi. M'interpelle de nouveau la vendeuse. Ma fille est l'une de vos plus ferventes admiratrices. Serait-il possible d'avoir une photo ou un autographe ? Ce n'est pas souvent que l'on a l'occasion de croiser le grand Mathieu Lewis des Lakers dans ma boutique.

Voilà une des raisons de pourquoi JE HAIS les centres commerciaux. Ils me prennent pour un produit, demandent des photos, des autographes, voire même, parfois pire, des bisous ou autre demande obscène. À croire que ma notoriété leur permet des folies.

— Avec plaisir. J'aime être au contact de mes fans. Elle s'appelle comment ?

— Amélia. Merci beaucoup.

J'attrape son tog bag Lakers, le signe rapidement, puis je m'échappe d'un pas rapide de ce maudit centre commercial.

Si j'étais un mec lambda et pas un athlète de NBA, j'aurais fait la queue comme tout le monde et j'aurais récupéré mon paquet sous 24 h. Ses gens-là sont vraiment pathétiques, mais ça m'arrange. Si mon titre peut m'empêcher d'attendre parmi ses personnes sans but dans la vie, je prends.

Je m'avance vers ma voiture sur le parking, le soleil sur la tête, il doit au moins faire trente-cinq degrés. J'entre dans la voiture, enfile mes lunettes de soleil, jette le paquet sur le siège arrière et abaisse la fenêtre. J'allume le contact quand soudain, un flash, puis un autre vient m'aveugler.

— Mathieu Lewis, dites-nous, cela fait une semaine que vous êtes dans une nouvelle équipe, qui plus est une équipe universitaire. Regrettez-vous la NBA ?

C'est quoi ce bordel ? Ils me suivent depuis combien de temps, sérieux ?

— Ici ! Vous avez prétendu lors de votre dernière interview vouloir peut-être vous laisser tenter par une relation amoureuse cette année. Avez-vous trouvé quelqu'un qui est à la hauteur de vos critères ?

Il a fallu qu'ils viennent aujourd'hui me gratter les couilles. Le seul jour où je décide de sortir avant un match, ils viennent me faire chier avec leurs questions. Je vais leur foutre mon poing dans la tronche si ça continue.

—       Depuis votre retour dans le comté, nous avons pu vous apercevoir souvent devant la résidence Miller, nous savons tous ici que vos familles ont beaucoup de différent. Avez-vous trouvé un terrain d'entente afin d'apaiser vos relations maintenant que vous côtoyez le même établissement que leur fille ?

Ils vont me rendre fou avec leurs questions les plus inutiles les unes que les autres. Même ici, ils arrivent à me suivre partout et à me faire vivre un enfer. J'espère qu'ils n'ont pas vu ce que je suis venu chercher, sinon ils vont gâcher mon effet de surprise. Vivement que cette année passe vite et que je retourne à ma vie d'avant.

Je referme la fenêtre sans leur adresser de réponse puis démarre, les laissant là sur le parking. Ils doivent sûrement me suivre depuis des mois déjà, et d'après leurs questions, Léa doit aussi être confrontée à ça. Je pense qu'un article pourrait être publié dans les prochains jours, voire même déjà fait, concernant une potentielle idylle entre nous deux. Peut-être devrais-je lui dire de se méfier.

NB LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant