Chapitre 19 - Mathieu

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PDV. Mathieu

Après une longue marche d'une heure et demie, j'atteins enfin le seuil de la villa. Comment ose-t-elle me parler ainsi, de quel droit elle se permet de parler au nom de ma mère ! Je sais que je ne suis pas le fils modèle, ni celui qu'elle a éduqué, mais elle n'a aucun droit de le sous-entendre, elle ne la connaissait pas et ne la connaitra jamais. Elle est toujours là, à se permettre de parler et de juger les autres autour d'elle, alors que si nous faisons de même, c'est elle la première à pleurer et à sombrer dans la dépression. Qu'elle reste à sa place et je resterai à la mienne.

Je gravis les marches une par une en direction de l'étage supérieur, attrape une serviette et un caleçon, puis me rends dans la salle de bain. Malgré l'eau fraîche qui coule sur ma peau rugueuse et brûlante de tension, mes nerfs ne se calment pas. Il faut que je me défoule rapidement avant d'exploser et de blesser quelqu'un. Je sors de la douche, sèche mes cheveux négligemment, enroule la serviette autour de ma taille, puis appelle Evan qui décroche dès la deuxième sonnerie.

— Tu me veux quoi, Lewis ? Répond-il froidement. Comme d'habitude, ce type est toujours de mauvaise humeur, constamment distant. Deux semaines que tu rejettes mes appels et mes boulots, alors qu'est-ce que tu me veux ?

— J'ai besoin de me défouler, t'aurais pas un combat de dispo ce soir ?

Un rire cynique s'échappe du combiné.

— Ta nana ne te baise plus assez ? Tu as besoin de faire un corps à corps avec un mec virile ?

— Ferme ta gueule, Evan.

— Dix-neuf heures, au Bulding Rik'ys Place. Sois à l'heure. Il raccroche sans me laisser le temps de répondre.

Il n'est peut-être pas du genre affectueux, mais il sait se montrer présent quand c'est nécessaire. À ce moment précis, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Un combat pour libérer toute cette rage accumulée à cause de cette fille totalement méprisable et exaspérante. Moi qui pensais commencer à développer quelque chose pour elle, mais il faudrait être complètement dérangé pour sortir avec elle ou pire encore, l'aimer.

Je m'habille rapidement, puis je descends au salon pour discuter avec mon agent que j'ai aperçu en arrivant à la villa.

— Tony, j'ai besoin de ta caisse ce soir.

— Bonsoir déjà. Et où est ta voiture, fiston ?

— Avec Mé..., au garage, réparation. Mens-je. J'ai confiance en Tony, il ne parlera pas de ma relation avec Miller à mon père, enfin de notre ancienne relation cordiale. Mais, moins de personnes sont au courant, moins je risque qu'il l'apprenne. Si mon père découvre que je fréquente une Miller, voire pire, que j'ai été assez négligent pour lui laisser ma voiture, il me fera la peau pour le restant de mon existence.

Négligent ? Tu le lui as laissé parce que tu as une confiance aveugle en elle. Arrête de te chercher des excuses.

Je ne me trouve pas d'excuse !

Je t'avais prévenu que tu le regretterais, mais tu ne m'as pas écouté.

— Tu sais où sont les clés, fais attention, j'y tiens à ma bagnole fiston !

— Ouais, ouais...

Le Riky's est l'un des plus grands repaires de combat clandestin. C'est le siège du gang d'Evan et de son patron. C'est ici que se passent les combats les plus importants et qui rapportent le plus. Ce soir, je vais affronter les Snakes d'Amazonie, nos rivaux directs. Un gang réputé dans le sud du pays qui a des différents avec notre gang depuis des décennies.

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