NB Love

Chapitre 16 - Léa

        Sous les rayons éclatants du soleil matinal, Lewis m'attend déjà dans sa voiture, prêt à nous conduire vers le campus. Par chance, il avait une tenue de rechange pour la journée, dans son sac d'entrainement qu'il avait oublié dans le terrain il y a quelques jours. Il a passé les deux dernières semaines à m'aider à retrouver un niveau adéquat pour reprendre les compétitions. Comme je lui avais demandé, il a respecter les instructions que j'avais donné et grâce a ça, j'ai pu échapper au question incessante de ma mère sur notre relation. Après que les filles lui ont dit que j'ai eu le béguin pour Mathieu, elle m'as mise en garde de me méfier de lui parce qu'il reste avant tout un Lewis. Évidemment je lui ai dit qu'entre nous il n'y avait rien de sérieux et que je ne comptais pas entrer dans une relation avec lui, mais elle a rien voulu entendre.  Elle a surtout insister sur le fait que je devais profiter et laisser faire les choses sans me priver comme je l'ai toujours fait.

Et elle a eu raison, bien que j'aie été réticente au départ, j'ai fini par apprécier ses moments. En dehors de sa carapace d'enfant gâté et prétentieux, c'est une personne attentive, passionnée, ambitieuse et je dirai même appréciable. Même si, je ne l'avouerai jamais, il est le plus grand acteur de mon envie de reprendre le basket. Malgré les nombreuses fois dont je les refoulés et envoyés balader, il n'a jamais cessé de revenir. Au contraire, il revenait toujours pour me pousser à l'accepter et prendre conscience que jouer fait partie de moi et qu'abandonner et refouler cette partie de moi ne me rendra pas plus heureuse.

Ça m'arrive de penser que j'aurai aimé que mon père soit là pour notre famille, sa fille, sa femme... J'ai tout détruit, je n'ai pas été capable de voir les signes qu'il souffrait, je lui ai enlevé ce rêve de pouvoir être fier de moi. Alors je sais qu'au fond, je ne suis pas digne d'user, de jouer voire de porter son nom ou de pratiquer son sport, sa passion. Mais je ne peux renier celle que je suis aussi. Il me manque, jouer sans lui me fait mal, je ne sais l'expliquer, c'est une douleur qui se lève sous ma poitrine puis se propage dans mes tripes et mes jambes jusqu'à m'empêcher intérieurement de respirer et de bouger mes membres. Après chaque entrainement, match ou quelconque chose que je fais avec ce ballon, je suis obligé de me vider intérieurement, vomir, pleurer, sont mes mots d'ordre pour pouvoir extérioriser cette douleur et avancer. Mais ça, Lewis n'en sait rien, en réalité, personne ne le sait. C'est mon secret à moi, j'ai peut-être l'air en forme physiquement, mais mentalement, j'en suis loin d'en arriver là.

— Ley' tu m'écoutes ? Allô, la planète Lewis rappelle le satellite Miller 2.0.

— Je t'entends abruti !

— Tu es sûr de toi ? La sonnerie vient de sonner et, dans mes souvenirs, tu as un test à passer qui va être décisif pour ta carrière. Même si moi, je n'ai aucun doute que tu vas tout déchirer, on s'est bien entrainer, j'ai gagné 2 matchs sur les 15 qu'on a faits hier, alors t'inquiète pas, tu es au point. Alors maintenant, bouge tes grosses fesses de mon cuir et vas me choquer ces dauphins d'eau douce !

À quel moment il a démarré de la résidence, et surtout à quel moment on est arrivé ici ?

— Allez Miller, lèves tes fesses d'ici, je vais louper le début de mon super cours d'histoire du sport.

J'ai peur, je sais que je suis au point, je n'en doute pas, j'ai bossé comme une dingue toute la semaine, j'ai le mental et mon égo est remonté au max, mais je suis quand même terrifié. Et si je n'y arrivais pas, et si je ne suis pas à la hauteur, et si je ne convaincs pas la coach et que je deviens la risée de ma famille. Je ne peux pas prendre ce risque...

— Et si tu te trompes ?... Soufflais-je tout bas.

— Comment veux-tu que je me trompe, Mérida ? Tu m'as mis une raclée à chaque entrainement, tu sais ce que t'as à faire, arrête de douter.