Chapitre 21

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– C'est encore mieux que ce que j'imaginais.

Les yeux d'Andrew parcoururent la bibliothèque avant de s'attarder sur la photographie accrochée au mur.

– C'est en Irlande, n'est-ce pas ? Je reconnais cet endroit. C'est là où nous avons tourné la majeure partie des scènes.

– Oui, gagné, confirmai-je, toujours surprise par la coïncidence. C'est un ami qui a pris cette photo.

Andrew hocha la tête, sans rien ajouter.

– Le monde est petit, n'est-ce pas ? Ce lieu a quelque chose de vraiment spécial, une beauté tranquille et sauvage. C'était un cadre incroyable pour le tournage. Ton ami est un fan de la série  ?

– Oui, pire qu'une groupie ! Il a dû apprendre d'une manière ou d'une autre où vous alliez tourner et le connaissant, il a dû avoir envie d'être le premier fan à fouler cette terre. Par rapport à ce que tu disais sur le lieu et sa « magie », je peux presque sentir l'atmosphère qui s'en dégage, dis-je, en regardant la photo.

Je touchai le cadre du bout des doigts.

– Ton ami a fait du bon travail. Cette photo semble te toucher beaucoup..., déclara-t-il en observant mes réactions.

Conversation à répéter à Stardust un de ces jours. Il serait ravi d'apprendre que sa photographie avait plu à Andrew Calvin. Un petit ricanement sortit de ma bouche en imaginant les plaisanteries et les réactions de mon ami virtuel. Stardust allait se pâmer. Il allait m'en rebattre les oreilles pendant cent sept ans.

– Oui, c'est vrai. Quand je l'ai reçu, ça m'a fait un choc. C'est un peu différent de ce que j'avais imaginé dans mon livre, tout en étant assez ressemblant. Je ne sais pas, elle me bouleverse, et elle est magnifique. C'est comme si c'était sorti tout droit de mon esprit. Ça me paraît un peu fou.

Les picotements sur ma peau m'indiquaient que nous étions chacun focalisés sur quelque chose de différent. Je fis mine de ne pas l'avoir constaté, même si je le voyais dans mon champ périphérique. Mal à l'aise d'être ainsi le centre de son attention, comme s'il scrutait et analysait dans les moindres détails de mes gestes, chacune de mes mimiques, je dansai d'un pied sur l'autre. Heureusement, il hocha la tête et détourna son regard pour le reposer sur la photo. Je soufflais, ravie de ne plus être sous le feu de ses projecteurs.

Profitant qu'Andrew soit concentré sur autre chose que sur ma petite personne, je me permis de l'observer à mon tour... discrètement. Nous avions beau avoir changé de lieu, de luminosité, changer de profil... il restait magnifique.

Je secouai la tête, il ne manquait plus que je devienne une groupie. Andrew valait mieux que ça : « il est beau, mais pas que... ».

Petit à petit, les conversations amicales que nous avions partagées au téléphone se superposèrent à l'homme qui se tenait devant moi, fusionnant les deux images en une seule.

Perturbant. Mon ami « téléphonique » Andrew était sympathique, alors que celui en face de moi était indéniablement ardent.

Dans l'ombre de S.Bennet - en cours de réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant