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Salam aleykoum












Si tu n'as pas de pudeur, alors fais ce que tu veux - le prophète Muhamad ( paix et salut sur lui )










I'm a Barbie girl, in a Barbie woooorld, chantonne Ibrahima en nous voyant arriver, une main sur le cœur comme s'il assistait à une apparition divine. — MashAllah avec votre rose, on dirait les ambassadrices officielles de Barbie Saison 2, version sabar et gingembre.

On a toutes levé les yeux au ciel en parfaite synchronisation. À ce stade, c'est un réflexe. Comment un crâne aussi brillant que le sien ose produire autant de son ? L'audace, vraiment. Personne ne dit rien sur sa calvitie précoce mais il est toujours le premier à ouvrir sa bouche. Franchement, c'est une injustice universelle.

— Tu ferais mieux de me trouver un endroit où garer Khalil, grogne Kira en sortant de la voiture. C'est full ici. FULL.

— Et tu prendras nos affaires aussi, enchaîne Mai en pointant le coffre du menton. On est déjà assez pressées comme ça.

À vos ordres, Barbie Club. Il s'incline avec une grâce douteuse. — Mais toi, Asma, tu veux nettoyer les rues avec ta perruque ou quoi ? On dirait Raiponce, édition Black Power.

J'ai éclaté de rire malgré moi en lui poussant l'épaule.

— Ne renverse juste pas mes palettes, menace Kira sans lever les yeux de son écran. C'est fragile, pas comme ton crâne là, on dirait un champ infertile en saison sèche.

Je me colle la main sur la bouche. Choc. Traumatisme. Fierté. Il est monté dans la voiture sans broncher, l'air vexé comme un enfant à qui on a volé son goûter. Je suis officiellement dead.

On s'est mises en marche, talons claquant, hanches balançant, comme des top modèles envoyées par DHL. Évidemment, on ne passait pas inaperçues. Les flashs crépitaient, les invités nous regardaient comme si on était Beyoncé, Rihanna et Zendaya réunies en une seule trilogie. On faisait quelques pas de danse improvisés, ultra-classes (enfin... en apparence), pendant que les bongo mans nous couvraient d'éloges. Faut voir Maï faire la timide, genre "moi ? star ? jamais". Mais qui elle trompe ? Même moi je suis confuse par son talent.

Bref, direction la chambre de Nafi, où j'ai fermé la porte derrière nous avant de nous écrouler sur le lit comme des sacs de riz.

Nafi, qui essayait sa première robe, nous saute dessus puis se redresse avec une fermeture à moitié fermée et une tête de future mariée au bord de la crise de nerfs.

— Je suis censée être en colère, annonce-t-elle solennellement en luttant avec sa fermeture éclair.

— Ma chérie nak, tu sais qu'on était prises par les préparatifs. On ne raterait jamais le mariage de notre grande sœur, répond Mai d'un ton mielleux.

ASMA AIDARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant