Je devais aller voir ma sœur. Ça faisait deux semaines que je n'avais aucune nouvelle d'elle, et ça me bouffait de l'intérieur. Le resto en face de mon appart serait le moyen parfait pour m'éclipser sans que Hicham se doute de quoi que ce soit.
Au restaurant :
Dès que j'ai mis les pieds dans le resto, j'ai ressenti ce mélange de nostalgie et de contrôle. J'ai bossé ici pendant des années, je connaissais chaque recoin, chaque personne. Je saluai tout le monde avec un sourire complice, commandant des plats rapidement. Hicham semblait à l'aise, sans se douter une seconde de ce que je mijotais.
— Je vais aux toilettes me laver les mains, commande ce que tu veux, je reviens vite.
Je m'éclipsai par la sortie arrière, celle réservée au personnel. Le cœur battant, je contournai le bâtiment et filai droit vers mon appartement. Je devais voir Salma, vérifier que tout allait bien et tout lui dire et m'échapper.
À l'appartement :
Je me glissai dans l'appartement en essayant de faire le moins de bruit possible. J'avais le souffle qui s'entendait a 1 km. Quand j'atteignis la porte d'entrée, je frappai doucement.
— Salma ? C'est moi.
La porte s'ouvrit, et je la vis. Salma était là, debout, le regard un peu perdu. Je me jetai dans ses bras, incapable de retenir mes larmes.
— Salma... ça fait deux semaines ! J'étais tellement inquiète.
Mais elle ne me répondit pas comme je l'attendais. Son visage était figé, presque absent. Je regardai autour de moi, et tout de suite, quelque chose clochait. L'appartement était un vrai bordel, des vêtements éparpillés partout et une odeur de cigarette flottait dans l'air. Sur la table, une fine poudre blanche attirait mon attention. Je fronçai les sourcils.
— C'est quoi ça ?
Elle attrapa nerveusement un torchon pour cacher la poudre.
— Rien... j'ai essayé de faire un gâteau, répondit-elle, évitant mon regard.
Je la fixai . Aucun signe de farine sur ses vêtements, et l'odeur de gâteau était totalement absente. Ça sentait juste la cigarette .
Salma commença à poser des questions, sa voix tremblante de colère.
— Où t'étais ? Je t'ai cherchée partout, même les parents sont inquiets, ils ont cru que t'étais partie pour de bon ! Tu m'as laissée toute seule comme ça, sans rien dire !
Elle semblait sur le point de craquer, ses yeux rougis, ses gestes incontrôlés. Je pris une grande inspiration, hésitante à lui raconter la vérité, mais je n'avais pas le choix.
— On m'a kidnappée, Salma... Ils m'ont forcée à enlever mon voile, c'était... horrible.
Son regard ne changea pas. Elle n'avait pas posé la question que je voulais entendre pourquoi elle ne ma pas dit ou était mon voile ? . C'était comme si elle était ailleurs. Ses yeux roulaient dans leurs orbites et, malgré mes doutes, je ne pouvais m'empêcher de demander :
— Salma... tu... tu as fumé ?
Elle explosa immédiatement, hurlant presque.
— Pourquoi tu penses ça ? Tu crois quoi, que je suis folle ?! C'est toi qui deviens cinglée ! Toujours là à me juger, hein !
Elle attrapa un couteau sur la table, et je sentis mon sang se glacer. Ce n'était pas ma Salma. Ça ne pouvait pas être elle. Elle se dirigea vers la salle de bain en claquant la porte, et je l'entendis parler seule à l'intérieur. Sa voix tremblait, elle semblait en pleine crise. J'osais à peine respirer, terrifiée par l'idée de ce qu'elle pourrait faire. C'est la première fois que je la vois comme sa.
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Sous son emprise
RomanceAlors qu'elle se promenait dans les rues sombres de Bruxelles, une camionnette lui barra soudain la route. Des hommes masqués en sortirent. Elle se mit à courir, mais 10 minutes plus tard elle n'avait plus de souffle. Un homme l'attrapa par derrière...