Sous son emprise

Chapitre 30

Je fus réveillée par une  tape sur l'épaule. En ouvrant les yeux, je vis Hicham debout devant moi, un sourire sur le visage.

— Allez, debout ! C'est l'heure du petit déjeuner.

Je clignai des yeux, encore un peu étourdie  par le sommeil, puis remarquai qu'il tenait des vêtements dans ses mains. Je me redressai aussitôt, curieuse.

— Anna m'a dit de te donner ça, dit-il en tendant les habits. 

Je pris les vêtements et les dépliai. Mon cœur bondit de joie lorsque je vis l'abaya verte, le pantalon blanc et le haut assorti. Mais il manquait quelque chose. Je fronçai les sourcils, cherchant le foulard du regard.

— Y'a pas de foulard... ? demandai-je, un peu hésitante.

Hicham haussa les épaules, l'air embarrassé.

— Ouais, Anna a dit qu'elle voulait pas te mettre dans une mauvaise situation. Elle s'excuse tellement... Elle a pas voulu prendre de risque avec Marwan. C'est lui qui décide de tout ici, tu sais bien.

Je sautai presque de joie en tenant l'abaya dans mes mains.

— Une abaya ! m'exclamai-je avec enthousiasme. Elle m'a pas oublié ! je l'aime tellement 

— Bon, allez, dépêche-toi de t'habiller. On t'attend pour le petit déjeuner. 

Hicham sortit de la chambre, me laissant seule dans la salle de bain. Je pris une grande respiration, sachant que je devais me préparer pour ne pas être mal vue après ce qui s'était passé hier. Je me mis à me maquiller  appliquant un peu de fond de teint et de mascara, du parfum Et hop ! perfecto ! 

Après avoir fini de me maquiller, je sortis de la chambre. À peine avais-je ouvert la porte que je croisai Marwan. Nos regards se rencontrèrent, mais je ne voulais pas lui parler. Je le regardai un instant, puis je me retournai et lui tournai le dos, décidée à ignorer ce qui s'était passé la veille.

Il ne dit rien, et je marchai le long du couloir, prenant le chemin de gauche au lieu de la droite.

— Tu te trompes de chemin, dit Marwan en m'attrapant le poignet.

Je me retournai, avec un air froid.

— Je n'ai pas besoin de ton aide, répondis-je d'un ton ferme.

Je sentis sa main se retirer doucement, mais je le lâchai brusquement. Sans dire un mot de plus, je descendis les escaliers, prête à rejoindre les autres à la table.

J'entendais ses rires derrière moi, mais je ne me retournai pas. Quand je m'assis à la table, je m'attendais à voir Anna, mais à la place, une femme brune aux cheveux courts, avec des yeux bleus perçants et un nez en trompette, était là. Quelque chose dans son visage me semblait familier.

Je la regardai un instant avant de remarquer sa main posée doucement sur son ventre légèrement arrondi.

— Tu es enceinte ? lui demandai-je, presque sans réfléchir.

Elle sourit chaleureusement, en caressant doucement son ventre.

— Oui, de mon deuxième. J'ai déjà une fille, et là, j'attends un petit garçon. Ça me rend tellement heureuse.

Je souris à mon tour.

— Félicitations ! Ça doit être tellement spécial d'attendre un enfant.

Elle hocha la tête.

— Oh oui, c'est une expérience incroyable. C'est beaucoup de travail, mais chaque moment en vaut la peine.