On roule tranquillement vers le restaurant, et tout est calme. Je regarde par la fenêtre, perdue dans mes pensée .
— Changement de plan.
Je le regarde, surprise.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
Il ne tourne même pas la tête vers moi, ses yeux restent fixés sur la route.
— On ne va pas au restaurant, dit-il sèchement. On va au Réseau.
Je fronce les sourcils, totalement perdue.
— Le Réseau ? C'est quoi encore ça ? Et depuis quand tu décides de tout sans rien dire ?
Il soupire, clairement agacé, et je vois ses mains se crisper sur le volant.
— Depuis toujours. Et t'as pas besoin de tout savoir.
Sa réponse m'énerve encore plus. Je serre les poings, essayant de rester calme, mais c'est trop dur.
— T'abuses, sérieusement ! Tu me fais venir avec toi et tu m'ignores complètement ?
Il freine brutalement et me regarde enfin, ses yeux sombres et glacials.
— Tu viens, point. C'est pas une question.
Je reste silencieuse, choquée .Il est en PIERRE ! Il n'y a rien à discuter avec lui. C'est toujours pareil : froid, distant, et toujours à décider de tout sans me consulter. J'ai tellement faim !
On arrive devant ce qui semble être une entrée très sécurisé. Des hommes armés, tous cagoulés, se tiennent de chaque côté de la route. Marwan s'arrête et je sens mon cœur battre plus vite.
L'un des hommes crie :
— C'est Marwan !
Le portail en face de nous s'ouvre lentement, dévoilant une vue incroyable. Derrière la barrière, il y a des fontaines et un immense manoir se dresse au loin. L'endroit est magnifique, mais étrangement familier. Je fronce les sourcils, tentant de comprendre pourquoi je ressens ça.
Lorsque nous sortons de la voiture, tout semble encore plus irréel. En avançant vers l'entrée, les souvenirs reviennent. Des souvenirs flous, mais qui deviennent de plus en plus nets à mesure que mes pas me rapprochent du manoir.
C'est là. C'est cet endroit.
Je m'arrête net. Je me revois, petite, jouant dans le jardin. Ma respiration devient difficile, et des larmes montent soudainement. La dernière fois que j'étais ici... c'était juste avant que tout change, juste avant que ma famille meure.
— Sofia ! appela Marwan.
Un souvenir plus précis me frappe de plein fouet. Je me revois, enfant, demandant à un petit garçon de jouer avec moi. Ce garçon... c'était Marwan. Je le savais, au fond de moi, mais je n'arrivais pas à m'en souvenir complètement.
Puis, en entrant dans le hall :
Je ne peux pas bouger. Mon regard est fixé sur cet endroit que j'ai cru oublié. Les larmes coulent maintenant, silencieusement, tandis que je me tiens là, immobile, une main sur ma bouche pour étouffer un sanglot.
Je commence à pleurer, à trembler. Je lève ma tête je le vois. Le tableau de mes parents accroché au mur. Mon cœur s'arrête.
Non... pas ça...
La panique me prend de plus en plus. Je suffoque, et tout tourne autour de moi. Mes jambes lâchent, et je m'effondre, incapable de reprendre mon souffle .
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Sous son emprise
RomanceAlors qu'elle se promenait dans les rues sombres de Bruxelles, une camionnette lui barra soudain la route. Des hommes masqués en sortirent. Elle se mit à courir, mais 10 minutes plus tard elle n'avait plus de souffle. Un homme l'attrapa par derrière...