Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
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Assister à un match de foot du club de ma ville ne paraissait vraiment pas dans mon bingo de l'année et pourtant, me voici assise sur un des sièges à regarder mon neveu et ma nièce s'égosiller en sautant de partout.
Ils revêtaient fièrement leurs maillots avec deux noms de joueurs différents au dos et je ne pouvais m'empêcher de sourire en les voyant aussi heureux. Je n'étais pas plus fan que ça du football mais ça me faisait tellement plaisir de voir Alycia et Isaac aussi excités que je commençais à apprécier ce sport de plus en plus.
Joao m'avait même donné un maillot, non floqué, et je devais avouer bien aimer les couleurs du haut. Afin d'éviter que la presse ne parle et que des œillades se tournent en notre direction avec les enfants, mon voisin avait tenu à ce qu'aucun de nous trois ne porte son nom dans le dos. Simple précaution et j'appréciais particulièrement son attention.
- Oh tata, Joao il a failli marquer !
Me reconnectant à la réalité, je suivais des yeux le doigt tendu d'Isaac en direction de la pelouse en contre-bas. J'y trouvais effectivement Joao, les deux mains posées sur le haut de son crâne alors qu'il semblait ruminer sur place, très vite consolé par ses coéquipiers. Je n'y connaissais absolument rien au foot mais c'était très mignon comme moment câlin.
L'arbitre sifflait un coup avant de pointer du doigt le banc des joueurs et, comme si Joao l'avait compris de manière télépathique, il trottinait vers la longue ligne blanche avant de taper dans la main d'un de ses camarades aux cheveux ras. Un monsieur brandissait dans les airs un tableau électronique avec le numéro quatorze en rouge et sept en vert.
Je ne comprenais pas trop ce que cela signifiait mais en apercevant le chiffre porté par le fameux "Ferran", je comprenais qu'un changement venait d'être fait et que Joao venait d'être remplacé. J'essayais vraiment de saisir ce sport compliqué qu'était le foot mais malgré moi, il y avait certaines choses que j'avais du mal à piger.
En revanche, ce que je maîtrisais super bien, c'était hurler de joie à la fin du match qui se soldait par une victoire barcelonaise, grâce à un doublé du numéro neuf. Ne me demandez même pas de dire son nom en entier, j'allais y perdre de la salive.
- Ça vous a plu ?
Les enfants revenaient vers moi avec de grands sourires, agitant dans tous les sens leur drapeau aux couleurs du club. J'en profitais pour prendre une photo et l'envoyer à Loïc et à Joao. Le premier destinataire me répondait dans la seconde en m'incendiant pour ne pas lui avoir donné une place afin qu'il vienne avec nous et l'autre ne pouvait pas textoter, vu qu'il était sur le terrain.
Après quelques minutes de brouhaha, le calme se répandait dans l'espace VIP extérieur et je nouais fermement mes doigts à ceux des deux petits pour ne pas les perdre. Ils étaient champions au jeu du cache-cache et je n'avais pas trop envie de me faire remarquer par les dizaines de personnes présentes. Je me sentais comme une intruse au milieu des rangs puisque contrairement aux autres, je n'étais ni de la famille d'un joueur, ni une personne influente et ni une personne assez riche pour se permettre de prendre trois billets à un match de Barcelone.
