Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
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Une main sous mon menton, je pouffais de rire à une énième vanne de la part d'Alejandro, en jouant avec mon verre à moitié vide. Les soirées à la brasserie étaient vraiment un rituel à la fin des matchs ou des entraînements et je devais avouer trouver ça cool de pouvoir décompresser avec mes coéquipiers, en dehors du terrain.
Sauf qu'une part de mon esprit était totalement occupé par Azra et par le rendez-vous que je lui avais proposé pour jeudi, soit dans deux jours. J'avais l'impression que c'était dans une éternité, mais aussi que ça arrivait dans quelques secondes. Je me devais de faire les choses bien, d'assurer et de lui faire comprendre qu'elle n'avait plus besoin de passer des heures à traîner sur des sites de rencontre.
Et pour ça, il fallait absolument que je me comporte comme l'homme parfait pour elle.
Mais j'avais besoin d'aide.
- Verre vide ? souriait la brune quand j'arrivais à son bar, ayant quitté la grande table principale pour m'éloigner des cris et des rires.
- Ouais, ricanais-je avant de m'asseoir sur un tabouret et de remercier Elvira quand elle me resservait un des cocktails sans alcool phare de la brasserie.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Comment ça ?
- Ça se voit que t'as quelque chose. Mais je ne sais pas quoi.
- Je peux te parler d'un truc... Perso ?
- Bien sûr, je t'écoute.
Me pinçant les lèvres en me demandant si je voulais vraiment parler de ça avec la copine de Pablo, je jouais encore quelques instants à faire rouler mon verre entre mes mains sous le regard d'Elvira. Et au moment où je relevais la tête pour me jeter à l'eau, je sursautais sur ma chaise en découvrant Enola juste à côté de la galeriste.
Les deux femmes me fixaient avec un énorme sourire au visage et elles ressemblaient aux jumelles machiavéliques dans Shining. J'allais en faire des cauchemars cette nuit, c'était certain.
- On a l'habitude avec Enola de conseiller les barcelonais pour draguer, précisait Elvira pour m'expliquer la présence de sa grande copine.
- Demande à Fermin, on est devenues ses confidentes en une soirée, ajoutait Enola avec un sourire espiègle.
- OK... soupirais-je. Mais faut pas que ça s'ébruite, j'ai pas envie de me faire chambrer.
- Parce-que tu es amoureux d'une fille ? J'avais oublié que les footballeurs étaient si dramatiques.
À la fin de sa phrase, Enola regardait un point derrière moi avant de saluer quelqu'un de la main, me faisant tourner la tête vers mes coéquipiers tous attablés au centre de la brasserie. Pedro semblait être celui interpellé par la danseuse puisqu'il souriait à son tour en rendant le geste à sa copine. Si seulement il savait qu'elle venait de décrédibiliser les footballeurs.
