Azra
S'il y avait bien des après-midis que je détestais, c'étaient celles où j'étais forcée à rester dans la même pièce que la belle-mère de ma sœur. Les enfants étaient dehors en train de jouer avec la balançoire et je rêvais de m'échapper pour les rejoindre. Qu'est-ce que j'en avais à foutre de Felicia qui vantait les mérites de son fils comme s'il avait inventé l'eau chaude ?
Encore la semaine dernière je lui avais sauvé les fesses en l'empêchant de marcher sur une crotte de chien lors d'une de nos balades avec les petits. Alors non, je n'acceptais pas qu'on me peigne Loïc comme le fils parfait.
- D'ailleurs Azra, nous aimerions avoir les enfants pour le deuxième week-end du mois de décembre, m'interpellait Felicia, assise comme un diable sur le canapé en face de mon fauteuil.
- Il faut que je regarde leurs plannings, Isaac a judo et-
- Ce n'était pas réellement une question, il me semble normal que nous puissions récupérer nos petits-enfants juste pour deux jours. Vous les avez déjà suffisamment tout le reste de l'année.
Mes poings se serraient contre mes cuisses tandis que mes ongles s'enfonçaient dans ma chaire et je soufflais longuement pour me calmer et ne pas laisser la colère me submerger, elle n'attendait que ça. Abigael lançait un regard écarquillé envers son fiancé qui grimaçait en se grattant la nuque.
- Maman, t'es pas obligée d'être méchante comme ça, me défendait Loïc en frottant ses mains.
- Désolée mais je ne vois pas en quoi un week-end à la maison mériterait à ce point qu'on prenne de grandes mesures.
- Peut-être parce-que vous vivez à une heure et demie de route d'ici, presque deux, et que les enfants vont à l'école, tranchais-je dans un sourire faux. Ils ont des devoirs et si je vous les dépose chez vous le vendredi soir, ça signifierait qu'ils ne rentreraient que le dimanche soir. Donc oui, ce week-end mérite tous les ajustements nécessaires.
Felicia me toisait de haut en bas alors que je ne faiblissais pas, gardant la tête haute pour lui faire comprendre que non, elle n'avait aucun pouvoir sur moi et sur la manière dont j'éduquais Alycia et Isaac. Ils ne se plaignaient heureusement jamais de rien et je ne voyais pas pourquoi leur grand-mère se permettrait de jouer à la cheffe avec moi.
Mes propres parents n'étaient pas comme ça et heureusement, ils vivaient la moitié de l'année au Liban donc je me voyais mal mettre les enfants dans l'avion tous les étés.
Dire que j'aurais pu me faire mon marathon Twilight au lieu d'écouter les conneries de Felicia.
- Enfin bon, je pourrais peut-être voir mes enfants plus souvent s'ils étaient plus chez Loïc, continuait Dracula en jetant un coup d'œil hautain à ses ongles aussi rouges que ses cornes.
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𝘴𝘩𝘰𝘳𝘦 𝘣𝘳𝘦𝘢𝘬 - T4
ФанфикDans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien. D...