L'obscurité. C'était tout ce qui entourait Nyx dans l'arrière du fourgon où ils l'avaient jetée. Son corps tout entier était tendu, mais une douleur sourde irradiait dans son bas-ventre, une sensation qu'elle connaissait trop bien.
Elle perdait du sang. Elle pouvait le sentir, humide et chaud, s'infiltrant entre ses cuisses, collant à ses vêtements. Mais elle refusait de céder à la panique.
Ses poignets étaient attachés fermement derrière elle, ses doigts engourdis par le manque de circulation, et chaque cahot du fourgon accentuait la douleur dans son ventre. Mais elle ne donnerait pas à ces salauds le plaisir de la voir souffrir. Elle était plus forte que ça.
Les souvenirs de la lutte dans la maison défilaient dans sa tête. Les coups échangés, les cris étouffés d'Arès, la sensation des poings contre son corps. Elle avait essayé de se battre, elle s'était battue jusqu'au bout, mais ils l'avaient submergée. Ils étaient trop nombreux. Et maintenant, elle était leur captive.
Le fourgon ralentissait. Nyx serra les mâchoires. Chaque mouvement devenait de plus en plus difficile, mais elle se refusait à montrer la moindre faiblesse. Pas ici. Pas maintenant.
Les portes s'ouvrirent soudainement, et une lumière crue l'aveugla un instant. Elle plissa les yeux, les silhouettes de deux hommes armés se découpant dans la lumière. Leurs visages étaient fermés, mais un sourire sadique flottait sur les lèvres de l'un d'eux.
"Debout, princesse," lança l'un d'eux avec un dédain palpable. "On n'a pas toute la nuit."
Nyx leva les yeux vers lui, luttant contre l'envie de grimacer. La douleur dans son ventre était de plus en plus insupportable, mais elle ravala la moindre expression de souffrance. Ils ne devaient rien voir.
"Princesse ? Vraiment ? C'est le meilleur que tu puisses faire ?" cracha-t-elle, ses yeux brûlant de défi. "Je m'attendais à plus de créativité venant de vous, les gars."
L'homme, agacé par son ton sarcastique, la saisit violemment par le bras, la tirant hors du fourgon avec brutalité. Ses jambes tremblèrent légèrement lorsqu'elles touchèrent le sol glacé, mais elle planta fermement ses pieds dans la neige, refusant de montrer le moindre signe de faiblesse.
Le froid mordait sa peau, mais ce n'était rien comparé à la douleur sourde dans son bas-ventre. Elle perdait du sang, elle en était certaine. Mais elle ne fléchirait pas. Pas devant eux.
Ils l'amenèrent vers un grand bâtiment en béton, une ancienne usine abandonnée, ses fenêtres brisées laissant entrer le vent glacial. Les murs étaient gris, crasseux, comme si le lieu avait été abandonné depuis des décennies. Les portes rouillées grinçaient, et l'odeur de moisissure envahissait l'air, mélangée à celle de la terre humide.
L'intérieur était sombre, à peine éclairé par quelques ampoules nues accrochées aux plafonds. Les murs froids reflétaient une lumière blafarde, rendant l'atmosphère encore plus oppressante. Le sol en béton sale était couvert de débris, des morceaux de ferraille et des éclats de verre traînaient partout, témoins du passé industriel de l'endroit.
Nyx resta silencieuse, son regard scrutant chaque détail. Ses ravisseurs n'étaient pas des amateurs. Ils la connaissaient, ils avaient prévu chaque étape. Elle pouvait le sentir dans l'air.
Ils la poussèrent sans ménagement vers une chaise en métal au milieu de la pièce, et l'un des hommes, probablement le chef, s'avança avec un sourire satisfait.
"Alors, Nyx," lança-t-il d'un ton sarcastique, tu pensais que tout était terminé , que tu pouvais nous échapper ?"
Nyx le fixa, ses yeux brûlant d'une rage contenue. Mais derrière cette façade de colère, elle sentait le sang continuer de couler lentement entre ses cuisses, se mélangeant à la sueur glacée sur sa peau. La douleur devenait plus intense, mais elle ne pouvait pas se permettre de craquer maintenant. Elle devait rester forte.
"Échapper à quoi, exactement ?" répliqua-t-elle, sa voix teintée de sarcasme. "Au mauvais goût vestimentaire et aux blagues pathétiques ? Parce que, franchement, je m'attendais à mieux."
Le chef serra la mâchoire, visiblement irrité par ses joutes verbales. Il fit un geste vers l'un de ses hommes, et avant qu'elle ne puisse réagir, elle reçut une gifle violente en plein visage. La force du coup lui arracha un cri étouffé, et sa tête tourna sous l'impact.
Son visage explosa de douleur, une brûlure cuisante irradiait de sa joue. Elle sentit un goût métallique envahir sa bouche. Mais elle se redressa lentement, ses yeux défiant toujours l'homme devant elle.
"C'est tout ce que tu as ?" cracha-t-elle, du sang coulant lentement de ses lèvres fendues. "Va falloir mieux que ça pour me faire taire."
Le chef sourit, mais c'était un sourire dénué de chaleur, un sourire de pur sadisme. Il hocha la tête vers ses hommes.
"Je vais te faire taire, ne t'inquiète pas."
Les coups pleuvèrent sans avertissement. Un poing s'écrasa contre son abdomen, exactement là où la douleur dans son ventre irradiait déjà. La douleur fut insupportable, mais elle serra les dents, refusant de crier. Un autre coup, puis un autre. Chaque impact semblait résonner à travers son corps, la plongeant plus profondément dans l'agonie. Elle sentait le sang couler plus abondamment, mais elle se refusait à montrer qu'elle faiblissait.
Finalement, ils la forcèrent à s'asseoir sur la chaise en métal, ses poignets attachés une nouvelle fois derrière son dos. Sa respiration était saccadée, la douleur pulsait dans son ventre, mais elle gardait ses yeux fixés sur le chef, une lueur de défi toujours présente dans son regard.
"Eryx va venir," dit le chef en s'approchant, sa voix douce mais menaçante. "Mais il arrivera trop tard. Et toi, tu ne seras plus qu'un souvenir."
Nyx voulu répondre, mais avant qu'elle ne puisse dire un mot, une gifle brutale s'abattit sur son visage, avec une telle force que sa tête fut projetée sur le côté. La pièce tourna autour d'elle, et son corps bascula presque de la chaise.
Elle entendit encore leurs voix, lointaines, puis tout devint noir. Elle sombra dans l'inconscience, son corps lâchant finalement prise.
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Ashes of Retribution
RomanceCeux qui ont tout perdu sont ceux qui n'ont plus rien à craindre, ni à perdre