Ashes of Retribution

Chapitre 26

La nuit s'étendait, sombre et silencieuse, enveloppant Nyx dans une couverture de noirceur. Le monde extérieur semblait figé, comme si le temps s'était arrêté pour la laisser se concentrer sur sa colère. Chaque pas qu'elle faisait sur le chemin boueux résonnait dans sa tête comme un tambour lointain. Ses pensées étaient saturées de rage, mais aussi d'un désespoir profond qu'elle ne pouvait plus contenir.

Elle n'avait dit à personne où elle allait. Ni Eryx, ni Arès n'étaient au courant de son plan. Elle savait qu'ils l'auraient empêchée de partir, qu'ils auraient tenté de la convaincre de réfléchir, de rester en arrière. Mais Nyx n'était pas faite pour attendre. Elle n'était pas une femme qui se tenait à l'écart, surtout pas lorsque le monde s'effondrait autour d'elle. Elle n'avait plus rien à perdre, alors pourquoi reculer ?

Ses poings serrés, elle avançait vers la base d'Apollon, située dans un vieil entrepôt abandonné, caché au milieu d'une zone industrielle désertée. Le silence qui régnait autour d'elle ne faisait qu'amplifier le bruit de ses pensées. Chaque battement de son cœur semblait marteler une vérité douloureuse dans son esprit : elle était seule dans cette bataille. Mais c'était ainsi qu'elle devait agir. Seule, avec sa rage et sa vengeance.

Le ciel était lourd de nuages noirs, et une pluie fine commençait à tomber, ajoutant une froideur tranchante à l'air déjà glacial. Nyx n'y prêta aucune attention. Ses pas étaient rapides, précis, guidés par une force intérieure qu'elle ne comprenait plus vraiment, mais qu'elle suivait aveuglément.

En arrivant à proximité de l'entrepôt, elle se tapit dans les ombres, observant les gardes postés à l'entrée. Ils ne semblaient pas nerveux, ne s'attendant sans doute pas à une attaque cette nuit-là. Ils riaient, parlant entre eux d'un ton léger, inconscients du danger qui se glissait dans les ténèbres.

Nyx prit une profonde inspiration, son regard dur et impitoyable fixé sur sa cible. Elle sortit un couteau, sa lame brillante reflétant la lueur pâle des lampadaires rouillés. Sa respiration se fit plus lente, plus maîtrisée. Il n'y aurait aucune pitié ce soir. Seulement la mort, celle qu'elle apportait avec elle dans sa quête de justice.

Elle s'approcha silencieusement du premier garde, glissant comme une ombre parmi les ombres. Ses pas étaient légers, calculés. Le bruit de la pluie couvrait le son de sa progression, et avant même que le garde ne puisse réagir, le couteau de Nyx s'enfonça dans sa gorge. Un gargouillement étouffé fut tout ce qui s'échappa de lui avant qu'il ne tombe au sol, sans vie.

Nyx le regarda s'effondrer sans aucune émotion. Il n'était qu'un obstacle, et elle l'avait éliminé. Sa respiration était maintenant plus rapide, ses muscles tendus, mais elle ne perdit pas de temps. Elle se glissa derrière le mur de l'entrepôt, ses yeux brûlant de colère, cherchant sa prochaine cible.

L'intérieur de l'entrepôt était aussi silencieux que l'extérieur. Les gardes étaient dispersés, sans doute certains au repos, d'autres surveillant les alentours. Nyx avançait comme une prédatrice, ses sens en alerte, prête à frapper à tout moment.

Son objectif était clair : le lieutenant d'Apollon, celui qui avait orchestré une partie des attaques contre elle et ceux qu'elle aimait. Il se cachait ici, pensant sans doute être en sécurité. Mais ce soir, il allait comprendre ce que cela coûtait de se trouver dans le viseur de Nyx.

En avançant dans les couloirs délabrés de l'entrepôt, Nyx entendit enfin des voix, plus profondes, venant d'une pièce plus loin. Elle se figea, tendant l'oreille. Le lieutenant devait être là, entouré de ses hommes. Son cœur accéléra, mais ce n'était pas de la peur. C'était l'excitation froide de la vengeance, celle qui allait bientôt être assouvie.

Elle poussa doucement la porte métallique, s'immisçant dans la pièce. Et là, elle le vit : un homme grand et imposant, vêtu de noir, son visage marqué par des cicatrices qui racontaient une vie de violence. Le lieutenant d'Apollon. Il discutait avec deux autres hommes, des soldats sous ses ordres, sans se douter qu'une tempête approchait.