Le bruit du moteur résonnait lourdement dans l'habitacle, mais tout ce qu'Eryx pouvait entendre, c'était le martèlement de son propre cœur. Chaque seconde lui paraissait interminable, chaque battement était une douleur sourde qui grandissait en lui.
Nyx était quelque part là-bas, peut-être en train de souffrir, peut-être pire. Il ne supportait pas cette idée. La peur qu'il réprimait depuis qu'elle avait disparu menaçait de l'écraser à chaque instant.
"Hermès, tu en es où ?" demanda-t-il, sa voix rauque, presque un grognement.
Hermès, assis à l'avant, les yeux rivés sur son ordinateur portable, tapait frénétiquement sur les touches. Son visage était tendu, ses sourcils froncés, concentré. Il piratait les caméras de la ville, essayant de retrouver une trace de la moto de Nyx. Cette moto qu'elle n'aurait jamais abandonnée, même sous la menace.
"Donne-moi encore une minute," répondit Hermès, sa voix tremblante sous la pression.
Eryx serra les poings, ses jointures blanchissant sous la pression. La tension dans l'air était palpable. Chaque instant passé sans savoir où elle était semblait étirer le temps, comme une agonie lente et insupportable.
Arès, assis à l'arrière, fixait l'écran avec un regard fiévreux, son corps meurtri mais son esprit entièrement concentré sur une chose : retrouver sa sœur. Ses poings se serraient, ses lèvres se pinçaient sous la douleur, mais il refusait de céder. Ils allaient la retrouver. C'était la seule pensée qui le maintenait debout malgré les blessures qui le lacéraient.
"Je l'ai," murmura soudainement Hermès, ses yeux s'élargissant en voyant les images sur l'écran. "Elle est dans une usine désaffectée, à la sortie de la ville."
Un silence lourd tomba dans la voiture. L'usine. Eryx sentit un nœud se former dans son estomac. Ils allaient la retrouver. Ils allaient mettre fin à cette horreur.
"Prépare-toi ! " dit Eryx d'une voix glaciale en se tournant vers Arès.
Arès hocha la tête. Son visage était couvert de contusions, ses mouvements plus lents que d'habitude, mais la détermination dans ses yeux était claire. Peu importait la douleur, peu importait ce que cela coûterait. Ils allaient sauver Nyx.
Le trajet jusqu'à l'usine fut un silence lourd, uniquement rythmé par le vrombissement du moteur. Eryx se préparait mentalement, sa colère bouillonnant sous la surface. Chaque image de Nyx, chaque souvenir de leurs moments ensemble, se mélangeaient dans sa tête avec la vision de son corps ensanglanté, torturé par des mains inconnues.
Ils arrivèrent enfin.
L'usine se dressait devant eux, massive et menaçante. Des murs de béton gris couverts de graffitis, des fenêtres brisées par le temps, une bâtisse abandonnée qui ressemblait à une tombe oubliée. Eryx sentit sa colère atteindre son paroxysme.
"Deux hommes à l'entrée," chuchota Hermès, pointant du doigt les gardes qui surveillaient la porte principale.
Eryx ne perdit pas une seconde. Il se déplaça comme un prédateur, silencieux et précis. Sans un bruit, il s'approcha du premier garde, sa lame glissant furtivement sous sa gorge. Le coup fut rapide, et l'homme s'effondra dans un silence total, le sang se mêlant à la neige sous ses pieds.
Arès, bien que blessé, suivit de près, attrapant le deuxième garde par derrière. Un craquement sourd retentit alors qu'il lui brisait la nuque d'un mouvement sec et assuré. Le corps inerte s'écroula à ses pieds.
Le chemin était dégagé.
Ils pénétrèrent dans l'usine, leurs pas résonnant légèrement dans les couloirs vides. L'air était froid, saturé de l'odeur métallique du métal rouillé et de la moisissure. Chaque pas les rapprochait de la vérité, mais aussi de ce qu'ils redoutaient le plus.
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Ashes of Retribution
RomansaCeux qui ont tout perdu sont ceux qui n'ont plus rien à craindre, ni à perdre