Ashes of Retribution

Chapitre 18

La nuit était profonde, presque suffocante, et le silence lourd qui régnait dans l'entrepôt déserté n'apportait aucun réconfort. Nyx se tenait seule, au milieu de cet espace vide, ses pensées tournoyant dans un maelström de souffrance. Elle ne savait plus où elle était, qui elle était. Tout ce qu'elle ressentait, c'était le poids insupportable de sa propre chute.

"Lift me up..."

La première note de la chanson résonnait comme une prière perdue dans le vide. La voix douce et tendre de Rihanna semblait venir de très loin, comme un murmure dans le chaos de son esprit. Nyx laissait les sons entrer en elle, mais elle n'y trouvait aucune paix. Elle était détruite, à l'intérieur comme à l'extérieur, et chaque battement de son cœur était un rappel cruel de tout ce qu'elle avait perdu.

Elle ferma les yeux, essayant de retenir les larmes, mais le barrage qu'elle avait érigé depuis si longtemps craquait, s'effondrait sous le poids de la douleur accumulée. Le visage d'Eryx, ses mots déchirants, ses yeux pleins de désespoir, tournaient en boucle dans son esprit. Il lui avait dit qu'il ne la suivrait pas dans sa chute, qu'il l'aimait, mais que son amour n'était plus assez fort pour combler le vide qu'elle avait créé entre eux.

"Hold me down..."

Les paroles de la chanson résonnaient comme un écho de sa propre solitude, de son propre désir d'être sauvée, mais il n'y avait plus personne pour la tenir, plus aucun refuge où elle pourrait trouver du réconfort. Elle se sentait engourdie, à la fois pleine de rage et totalement vidée. Chaque pensée la ramenait à ce vide abyssal, où elle était seule avec ses erreurs, seule avec les fantômes de ceux qu'elle avait détruits.

Nyx laissa tomber ses genoux sur le sol, incapable de rester debout sous le poids de son propre fardeau. Ses mains tremblaient tandis qu'elle les posait sur le sol rugueux, essayant désespérément de sentir quelque chose de réel, de tangible. Mais tout ce qu'elle sentait, c'était la froideur implacable du béton sous elle, un miroir de son propre cœur.

"Eryx...", murmura-t-elle, sa voix tremblante comme si elle s'adressait à un fantôme. "Je suis désolée..."

Mais ses mots se perdirent dans l'air froid et humide. Il n'y avait personne pour les entendre, personne pour la pardonner. Eryx l'avait quittée, et maintenant elle était seule avec sa culpabilité, seule avec les échos de son propre échec.

"Keep me close... Safe and sound..."

Les notes s'élevaient doucement, mais pour Nyx, elles étaient comme des coups sourds résonnant contre les parois de sa conscience. Elle se sentait piégée, comme si la réalité elle-même se resserrait autour d'elle, l'étouffant lentement. Elle avait cherché la vengeance, elle avait cherché à détruire, mais maintenant, c'était elle qui était détruite, irrévocablement.

Les larmes qu'elle retenait depuis si longtemps commencèrent à couler, glissant silencieusement le long de ses joues, laissant des traces brillantes sur sa peau sale. Elle ne pouvait plus lutter. Elle avait tout donné, tout sacrifié, et pourtant elle n'avait rien obtenu en retour. Sa vengeance, qui avait été son unique raison de vivre, ne lui apportait aucune paix, aucune satisfaction. Elle se sentait plus vide que jamais.

"Burning in a hopeless dream..."

La chanson semblait se fondre dans les ténèbres autour d'elle, mais les mots frappaient directement au cœur de ce qu'elle ressentait. Elle brûlait, mais c'était un feu qui ne consumait rien, un feu qui ne laissait derrière lui que des cendres froides et stériles. Ses rêves étaient partis, sa vie aussi, et tout ce qui restait, c'était ce gouffre béant, cet abîme qu'elle avait creusé de ses propres mains.

"Je ne sais plus comment avancer...", murmura-t-elle, sa voix brisée par la fatigue émotionnelle. "Je suis perdue..."

Elle voulait hurler, mais même ses cris étaient étouffés par le poids du désespoir qui l'écrasait. Elle se sentait petite, insignifiante, comme une feuille morte emportée par le vent, sans contrôle, sans direction. Elle n'avait plus rien à quoi se raccrocher, rien qui puisse la ramener à la surface.

"Hold me when you go to sleep..."

Les paroles de la chanson s'élevaient doucement, comme une prière, mais pour Nyx, c'était un rappel cruel de ce qu'elle avait perdu à jamais. Eryx, ses bras autour d'elle, la chaleur de sa présence. Tout cela était parti. Elle avait tout détruit, elle-même et leur relation, et maintenant elle était seule, plus seule qu'elle ne l'avait jamais été.

Ses épaules tremblaient sous le poids de ses propres émotions. Elle ne pouvait plus fuir, elle ne pouvait plus lutter. Ses forces l'avaient quittée, tout comme son espoir, et tout ce qu'il restait, c'était cette douleur sourde, implacable, qui refusait de s'apaiser.

"Je suis désolée, Eryx...", murmura-t-elle encore, ses larmes se mêlant à la poussière sur le sol.

"Lift me up..."

Les mots de la chanson continuaient de résonner dans son esprit, mais ils semblaient lointains, inaccessibles. Elle voulait être sauvée, elle voulait être relevée, mais elle savait que personne ne viendrait cette fois-ci. Elle était seule avec ses erreurs, seule avec ses regrets, et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était pleurer.

Les sanglots qu'elle avait réprimés depuis si longtemps éclatèrent finalement, et elle se laissa tomber complètement sur le sol, tremblante, brisée. Sa respiration était saccadée, ses pensées trop confuses pour former des mots cohérents. Elle se noyait dans sa propre tristesse, dans les vagues d'émotion qui l'engloutissaient. Le poids de sa culpabilité, de sa douleur, était trop lourd à porter.

"We need love..."

Les paroles de la chanson, doucement murmurées, semblaient implorer quelque chose qu'elle n'avait plus. L'amour, la lumière qu'elle avait cherchée, était partie, et tout ce qui restait était ce gouffre sans fond dans lequel elle tombait, encore et encore.

Nyx, recroquevillée sur elle-même, laissa les ténèbres l'envelopper, ses sanglots s'étouffant peu à peu dans le silence glacial de la nuit. Il ne restait plus rien, rien à sauver, rien à espérer. Elle avait tout perdu, et maintenant elle devait faire face à la seule réalité qui lui restait : elle était seule, et elle ne savait plus comment vivre avec ça.