Chapitre 14

4 0 0
                                    


La lumière était tamisée, projetant des ombres mouvantes sur les murs du bureau. Le silence pesait lourd dans la pièce, où Nyx, Eryx et Arès étaient réunis autour de la grande table de bois massif, recouverte de cartes, de dossiers, et de plans détaillés.

Le seul son venait du bruissement du papier sous les doigts de Nyx, qui traçait une ligne invisible sur la carte, son regard fixé sur l'atelier clandestin, leur prochaine cible.

L'atmosphère dans la pièce était tendue, presque suffocante, et chaque regard échangé trahissait l'intensité de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Ils savaient tous que chaque décision comptait, que chaque faux pas pouvait leur coûter beaucoup plus que la vie. Apollon ne devait surtout pas se douter que Nyx était de retour, que la femme qu'il pensait avoir anéantie était non seulement vivante, mais qu'elle préparait sa vengeance, méthodiquement, implacablement.

"Il faut que ce soit discret " murmura Nyx, sa voix perçant le silence avec une froideur calculée.

Eryx, debout à ses côtés, serra les poings. Il comprenait l'importance du secret, il savait que la surprise était leur atout principal, mais il sentait aussi une tension sourde dans l'air, quelque chose d'indéfinissable qui le mettait sur ses gardes. Nyx n'était plus la même depuis leur retour. Il la sentait plus distante, plus froide, comme si une partie de son âme avait été emportée avec ses enfants.

"On va frapper vite et fort," ajouta Arès, ses yeux rivés sur la carte. "On entre, on fait le nettoyage, et on sort avant qu'Apollon ne comprenne ce qui s'est passé."

Nyx acquiesça lentement, mais son esprit était déjà ailleurs. Elle n'écoutait plus vraiment, ses pensées concentrées sur l'acte à venir. L'atelier clandestin, un des nombreux maillons dans le réseau d'Apollon, était une cible stratégique. Cet endroit servait à produire des faux papiers, mais aussi à d'autres trafics plus sombres.

C'était un lieu où l'humanité était réduite à l'esclavage, où les innocents étaient forcés de travailler sous la menace, et Nyx sentait la rage monter en elle à chaque seconde passée à penser à ces horreurs.

"Je prendrai l'avant," dit-elle d'une voix sèche, sans lever les yeux de la carte.

Eryx fronça les sourcils, mais ne dit rien. Il connaissait trop bien l'entêtement de Nyx. Lui et Arès prendraient l'arrière du bâtiment, où la surveillance était plus légère. Le plan était clair : infiltration rapide, neutralisation des gardes, libération des otages. Tout devait se dérouler sans accroc, mais Eryx sentait une tension grandissante dans l'air, une sorte de malaise qu'il ne parvenait pas à nommer.

Quelques heures plus tard, la nuit était tombée. Le silence dans l'obscurité n'était interrompu que par le souffle du vent, léger mais froid, sifflant à travers les structures métalliques rouillées qui entouraient l'atelier clandestin. Les ruelles désertes, les murs délabrés, tout dans cet endroit respirait la désolation. Le bâtiment, au milieu de ce paysage désolé, était imposant, ses murs décrépits mais encore solides, abritant à l'intérieur un enfer de travail forcé.

Nyx, Eryx et Arès étaient postés dans l'ombre, leurs silhouettes presque invisibles dans l'obscurité. Les lumières de l'atelier brillaient faiblement à travers les fenêtres barricadées, projetant des ombres vacillantes sur le sol. Les bruits sourds des machines à l'intérieur leur parvenaient par intermittence, rythmant l'attente avant l'assaut.

Nyx serra la crosse de son arme dans sa main, ses doigts fermement enroulés autour du métal froid. Son cœur battait plus fort, mais c'était la rage, et non la peur, qui bouillonnait en elle. Elle était prête à agir, à détruire tout ce qui se trouvait sur son chemin. Son esprit était clair, focalisé sur une seule chose : faire payer Apollon, lui faire comprendre qu'elle était toujours là, qu'il ne pouvait pas l'effacer si facilement.

Ashes of RetributionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant