L'interrogatoire

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Wilykit respirait difficilement, son corps frêle enserré dans la chaise métallique glaciale. Ses poignets étaient ligotés si fermement que ses doigts commençaient à engourdir, tandis que la douleur pulsait dans ses articulations. Elle n'avait jamais ressenti une telle peur. Elle, qui avait affronté des créatures monstrueuses, combattu aux côtés des Cosmocats, était maintenant totalement désemparée face à ces hommes froids et impitoyables. Chaque seconde qui passait rendait la terreur plus insupportable.

L'officier SS se tenait devant elle, observant avec un calme glacial. Il semblait la scruter comme une curiosité, quelque chose d'inhabituel à examiner. Derrière lui, ses hommes restaient en silence, attendant les ordres. Wilykit pouvait sentir leurs regards pesants sur elle, la jaugeant, la rendant encore plus vulnérable.

- Tu parlera. Dit l'officier d'une voix basse, presque douce, mais son ton ne laissait place à aucune illusion. C'était une menace pure.

Elle ne comprenait pas la langue. Les mots résonnaient dans sa tête sans faire sens, mais elle savait exactement ce qu'il attendait d'elle : des réponses. Mais que pouvait elle dire ? Elle était une étrangère dans ce monde de guerre, un être arraché à son propre univers, sans aucune information à offrir. Chaque tentative de parler, de se défendre, mourrait dans sa gorge, étouffée par une peur insurmontable.

L'officier fit un signe, et l'un des soldats s'avança, une longue aiguille fine en main. Le métal brillait sous la lumière crue de la pièce, et Wilykit sentit sa gorge se nouer. Elle voulait crier, supplier pour qu'ils arrêtent, mais aucun son ne sortit. Elle était paralysée, incapable de bouger, incapable de parler. Une terreur glaciale la submergeait, plus écrasante que n'importe quelle autre menace qu'elle avait affrontée auparavant.

Le soldat se rapprocha, prenant son temps, comme pour savourer sa panique. Il attrapa son bras avec une brutalité presque mécanique, et planta l'aiguille profondément dans la chair tendre de son avant-bras. La douleur fut fulgurante, comme un incendie qui se propageait dans ses nerfs. Wilykit se crispa, ses muscles se tendant de manière incontrôlée, mais elle ne pouvait pas se libérer. Elle voulut crier, mais seuls de faibles gémissements sortirent de ses lèvres tremblantes.

- Ainsi, tu n'as rien à dire, n'est-ce pas ? Murmura l'officier, comme s'il parlait à une enfant. Il semblait se délecter de son impuissance, de cette créature étrangère, trop apeurée pour oser se défendre.

La douleur dans son bras ne faisait qu'empirer, tandis que l'aiguille s'enfonçait plus profondément. Des larmes jaillirent de ses yeux malgré tous ses efforts pour les contenir. Ses griffes, qui pouvaient habituellement trancher à travers la plupart des matériaux, étaient inutiles ici. Elle était prisonnière, brisée par la peur.

L'aiguille fut retirée, mais la souffrance ne s'arrêtait pas. Elle pulsait dans ses veines, brûlante, et son souffle s'accélérait, la panique la submergeant. Elle ne pouvait rien faire, rien. Une autre vague de douleur traversa son corps lorsqu'un des soldats, sans avertissement, plaqua une pince sur l'un de ses doigts et serra avec une pression cruelle. Un hurlement déchirant s'échappa de sa gorge, malgré elle.

Le bruit résonna dans la pièce, mais n'eut aucun effet sur ses bourreaux. L'officier observait toujours avec cette même expression indifférente, comme s'il attendait quelque chose d'inévitable.

Wilykit secoua la tête désespérément. Elle voulait que ça s'arrête. Tout son être criait pour que ça cesse. Elle aurait tout donné pour pouvoir disparaître, se téléporter loin de cet enfer, mais ici, elle n'était pas Wilykit, la courageuse chasseuse de la jungle. Elle n'était qu'une petite fille, effrayée, prise au piège dans un cauchemar dont elle ne pouvait s'échapper.

- Parle ! Rugit soudain l'officier, perdant patience.

Wilykit trembla de tout son corps, les larmes coulant librement sur ses joues. Elle hocha frénétiquement la tête, essayant de parler, mais ses mots étaient brisés, incohérents. La douleur, la peur, tout se mêlait. Ses pensées étaient confuses, et chaque nouvelle vague de souffrance brouillait un peu plus sa capacité à réfléchir.

L'officier fit un autre signe, et cette fois, deux soldats s'approchèrent. Ils attrapèrent ses jambes et les immobilisèrent. Leurs mains lourdes et brutales la maintenaient fermement contre la chaise, tandis que l'un d'eux brandissait un autre outil : une barre de métal chauffée au rouge. La chaleur qui en émanait était palpable, même à distance.

- Non... non... Murmura-t-elle faiblement, sa voix se brisant dans un souffle à peine audible.

Le métal incandescent s'approchait de sa peau, et Wilykit ferma les yeux, son esprit cherchant désespérément à échapper à ce moment. Elle tenta de penser à ses amis, à Lion-O, à son frère Wilykat, à leur courage et à leur force. Mais la douleur la ramenait à chaque fois, la frappant comme une vague déferlante.

Le métal brûlant effleura sa peau, et une douleur indescriptible éclata dans ses nerfs. Son cri déchira l'air, un son déchirant, animal, rempli de terreur pure. Son corps convulsa contre les liens, cherchant instinctivement à fuir la source de cette souffrance intolérable. Les soldats la tenaient fermement, ne lui laissant aucune chance de s'échapper.

La brûlure était insupportable, et dans son esprit, tout devint flou. Chaque cri, chaque larme semblait l'emporter un peu plus loin de la réalité. Elle n'était plus que douleur et désespoir, un petit être brisé par la cruauté impitoyable des hommes.

L'officier laissa le métal s'éloigner de sa peau, mais la souffrance ne s'arrêtait pas. Sa chair brûlée la lançait, chaque respiration envoyant des éclairs de douleur dans tout son corps. Elle haletait, incapable de parler, incapable de bouger. Elle était perdue.

- Tu es faible, petite créature. Murmura l'officier en se penchant vers elle. Et maintenant, tu comprends ce que signifie la peur.

Wilykit ouvrit difficilement les yeux, ses pupilles dilatées par la terreur et la douleur. Elle ne pouvait plus penser clairement. Son esprit était brisé, comme son corps. Tout ce qu'elle voulait, c'était que ça s'arrête.

Les soldats la relâchèrent finalement, ses membres tombant lourdement contre la chaise. Son corps ne lui obéissait plus. Elle était à bout de forces, vidée. Mais les regards glacés des soldats ne lui laissaient aucun espoir de répit.

L'officier fit un dernier signe, ordonnant de la laisser là, dans l'obscurité, alors que la porte se refermait sur elle. Le cauchemar n'était pas fini.

Le Courage d'une EnfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant