Chapitre 19 - Prémices

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Alek descend vers neuf heure, la cafetière résonnant dans l'habitacle et me tirant de mon sommeil.

Cosmos ne tient plus en place et il me faut user de ma force pour l'empêcher de me lécher le visage. Je descends sur la pointe des pieds, toujours mal à l'aise dans cette demeure. L'escalier craque sous mes pas et malgré les légères notes de musique qui se dégage de l'enceinte, Alek se retourne dans notre direction. Ses cheveux brun en batailles et ses yeux encore mi-clos me donne l'impression de me trouver devant un adolescent. Il esquisse un petit sourire avant d'accueillir Cosmos d'une caresse.

- Un café princesse ?

-  S'il te plaît.

Il se détourne pour attraper une deuxième tasse dans les placards du haut me laissant une belle vue sur son dos nu. Je perçois d'ici la délimitation de ses muscles saillants bouger au rythme du mouvement. Un flash back de mes ongles plantés dans son grand dorsal me revient en mémoire. Je détourne le regard en déglutissant difficilement.

- En Grèce, le café se fait un peu différemment qu'en France, il m'explique toujours de dos. Je te confie la recette, mais tu dois le garder pour toi, c'est top secret.

Il se retourne et d'un petit sourire, me faisant un clin d'oeil complice. J'adore ses mimiques, c'est tellement charismatique. Il en est que plus beau.
Bon sang Sasha, dans quoi tu t'es encore embarquée.

Je me penche sur le coté afin de l'observer s'atteler à la tache. Il attrape un objet que je n'ai jamais vu de ma vie. Ça ressemble à un pichet de barista mais avec un long manche. Comme s'il lisait dans mes pensées, Alek reprend :

- Tu mets environ une tasse d'eau dans le briki et tu le fais chauffer sur la plus petite plaque au gaz. Tu rajoutes un petit peu de sucre et le café grec moulu. Le meilleur c'est Loumidis, avec un perroquet dessus, dit-il sous le ton de la confidence

Je me rapproche pour distinguer plus précisément ses gestes.

- Mais la clé dans un vrai café, c'est la cuisson. Il ne suffit pas de laisser chauffer de manière aléatoire.

Il se décale sur le coté pour me permettre de voir. Le mélange ressemble pour l'instant à du chocolat chaud mais je me retiens de le lui dire. Il a l'air tout content de m'apprendre sa recette, je ne voudrais pas lui gâcher ça.

- Tu vois que ça commence à bouillir ?

- Hum

- Enlève le du gaz, m'ordonne-t-il.

Je m'exécute, intriguée par cette méthode peu commune.

- Maintenant repose le et lorsque ça recommence à bouillir tu l'enlèves définitivement.

Je hoche la tête, maintenant toute concentrée sur le pichet devant moi. D'un coup, le mélange mousse sur quelques centimètres et je me précipite pour le retirer. Dans un petit rire victorieux, je montre le résultat à Alek.

- Pas trop mal, il tranche après inspection.

- Parfait tu veux dire ! m'exclamé-je en lui donnant un petit coup dans le bras.

Il lève les yeux au ciel. Alek a beau vouloir le cacher, je vois ce sourire sur le coin de ses lèvres. Il me prend le briki des mains et se penche pour remplir les tasses derrière moi. Une bouffée de chaleur s'empare de mon corps à mesure qu'il se rapproche de moi. La distance est quasi inexistante entre nous. Son souffle chaud caresse ma nuque et je dois fermer les yeux pour calmer les hormones qui affluent dans mes veines.

- Je veux dire, pas trop mal, il chuchote à mon oreille d'un ton provocateur.

Mais je sais lire en toi maintenant Alek. Je perçois ta voix légèrement rauque, ta jugulaire battant puissamment.

L'ombre des vaguesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant