Chapitre 7 (suite)

10 1 0
                                    

"Qui t'as dit que c'était terminé Blanche-Neige ? J'en ai pas encore fini avec toi. J'ai payé une petite fortune pour t'avoir avec moi pour l'après-midi et la soirée. Ça fait à peine deux petites heures qu'on est ensemble, il nous reste encore du bon temps à passer tous les deux."

La panique m'étreint la gorge. Il n'a jamais parlé de passer la soirée avec lui, je devais simplement sortir pour l'après-midi. J'entends qu'il se déplace, un bruit de fermeture éclair et sens des affaissements sur le matelas, signe qu'on y dépose quelque chose. J'ai un très mauvais pressentiment. Je retire aussitôt le masque, ce qui ne plaît pas du tout à Do-Won.

"Qui t'as autorisé à l'enlever ? Remets-le."

Je ne bouge pas, terrorisé par ce que je vois sur le lit. Des instruments de tortures, ni plus, ni moins. A côté, le fouet et le bâillon font office d'objets de massage. Je saute immédiatement sur mes pieds et recule dans le fond de la pièce.

"Hors de question que je vous laisse utiliser ça..."

Je suis soulagé de constater que, malgré ma terreur, ma voix est ferme. Mais une fois encore, cela semble plutôt amuser Do-Won.

"Qu'est-ce qui t'arrive Blanche-Neige ? Tu n'as encore jamais été aussi divertissant. Ce sont mes petits jouets qui te rendent si plein d'entrain ? Ils te plaisent ?"

Tout en me désignant ses trésors d'une main, il me fait signe de me rapprocher de l'autre.

"J'ai dis non."

Ma voix est tombée comme un couperet, tranchant au passage le sourire mesquin qu'affichait Do-Won jusque-là. Je ne sais pas d'où me vient le courage de lui tenir tête. Alors même que je sais que chaque seconde à le défier, me rapproche un peu plus d'un trajet direct sous les ponts. Mais je ne peux me résoudre à subir plus d'horreurs que ce que j'ai déjà subi. Je tiens à peine debout et mon corps doit être couvert de bleu. J'ai largement rempli ma part du contrat.

"Très bien... dans ce cas, je te laisserai le loisir d'expliquer à Won-Shik pourquoi je viendrai récupérer la moitié de la somme versée, demain.
- Je vous invite à le lui expliquer vous-même."

Cette fois, je sais que j'ai atteint la limite. Il n'y a plus une once d'amusement dans ses yeux, juste une colère froide.

"Viens ici, je te dis."

Sa voix est plus grave que d'habitude, rendue lourde par la fureur. Comme je ne bouge toujours pas, il s'avance rapidement vers moi. Je tente de me déplacer à la même vitesse pour le distancer, mais n'avais pas prévu la trahison de mon propre corps. Je tombe à genoux, mes jambes incapables de soutenir mon corps meurtri plus longtemps.

"On fait moins le malin maintenant, hein ?"

Il se jette sur moi et m'attrape par les cheveux. J'essaie de le repousser, mais c'est peine perdu. En temps normal, il est déjà bien plus fort que moi, alors sans aucune force, je n'ai pas la moindre chance.

"Tu es à moi, tu entends ?! T'es ma putain de chose, tu dois faire ce que je te dis."

Ce mec a un sérieux problème avec l'autorité. Il est pourtant respecté dans son milieu si j'ai bien compris, alors pourquoi ce besoin maladif de possession avec les autres ? Tout du moins avec moi ? N'ayant aucune notion de psychologie, je serais bien incapable d'analyser son cas.

Toutefois, ce n'est pas pour calmer ses névroses que je dois subir les pires vices qui affluent dans son cerveau malade. J'en ai assez de tout ça. Assez qu'on me traite comme un déchet. Jae-Won a raison, même si je dois beaucoup à Won-Shik, j'ai le droit à un minimum de respect.

Jusqu'à présent, Do-Won avait frôlé la limite de ce que j'étais capable d'endurer, et c'était uniquement par peur de me retrouver dehors. Mais aujourd'hui il est allé beaucoup trop loin. J'en ai marre. Je veux que tout ça cesse. Maintenant.

Dans un élan d'énergie surgit de nulle part, j'envoie un violent coup de poing dans les parties intimes de l'homme d'affaires, qui me lâche et se tord de douleur sur le sol, en hurlant et me traitant de tous les noms. Je retire les bouts de cuir qui faisaient office de tenue et renfile les vêtements que je portais en arrivant.

Ensuite, j'attrape la bouteille d'alcool toujours au pied du lit et, revigoré par l'adrénaline, je sors en courant de la chambre et quitte cet hôtel de l'enfer.

Pretty Little ThingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant