Chapitre 8 (suite)

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Une atmosphère douce et chaleureuse m'enveloppe. Une ambiance apaisante, que je n'ai plus connu depuis longtemps. Je ne veux pas ouvrir les yeux et me rendre compte que tout cela n'est qu'une illusion. Que je suis toujours au milieu de la rue, ignoré des passants qui m'entourent, en train de mourir à petit feu.

Pourtant tout est calme. Rien ne vient briser la quiétude de cette bulle qui m'entoure, à part peut-être ce léger souffle qui s'élève, régulier, près de mon cou. Je finis par ouvrir les yeux et suis presque ébloui par la profusion de rose pastel de la pièce.

Lorsque je tourne la tête, je tombe nez à nez avec un ange endormi, la tête reposant sur son bras, sa main dans la mienne. Profitant du spectacle qui s'offre à moi, je regarde Jimin dormir paisiblement. Lorsqu'il ouvre les yeux, un sourire illumine son visage.

"Tu es réveillé ! J'étais mort d'inquiétude..."

Ses yeux se baignent soudain de larmes et il plonge sa tête entre ses bras. Pris au dépourvus, je ne sais pas comment réagir et tapote maladroitement sa tête.

"Je vais bien regarde, ne pleure pas."

Je tente, en désespoir de cause, de lui sourire, ce qui réveille une atroce douleur sur le côté droit de mon visage. Je fais comme si je ne sentais rien mais il n'est pas dupe. Son regard empli de larmes et de compassion est plus que parlant.

Je me redresse difficilement dans le lit, que je suppose être celui de Jimin. De même que cette chambre rose, plus appropriée à un fan de Barbie qu'au garçon qui se tient sous mes yeux.

"J'ai eu tellement peur que tu sois..."

Il ne termine pas sa phrase mais il n'en a pas besoin. Je comprends parfaitement ce qu'il a voulu dire. Et à vrai dire, je me demande si ça n'aurait pas été préférable. J'ai certes la chance d'être à l'abri pour le moment, mais lorsque je vais devoir retourner au Red Light, la colère de Won-Shik va être plus que terrible.

Pour éviter de penser à ce qui m'attend, j'observe un peu plus en détail l'endroit dans lequel je me trouve. La pièce n'est pas très grande, mais lumineuse et chaque parcelle de mur ou de meuble est recouverte de quelque chose de rose, de mignon, de touffue ou les trois à la fois. Si je n'avais pas aussi mal, je crois que j'aurais laissé échappé un petit rire. Finalement, cette chambre lui ressemble traits pour traits.

"Qu'est-ce qui t'amuses ? me demande Jimin en essuyant les restes de larmes sur ses joues.
- Ce qui m'amuse ? je demande, étonné.
- Oui, tu as ce petit rictus au niveau des yeux qui donne l'impression que tu vas te mettre à rire. Tu te moques de ma chambre ?"

Pris au dépourvu d'être un livre aussi facilement descriptible pour ce petit blond, je ne trouve rien à dire.

"J'aime le rose, finit-il par dire simplement en voyant que je ne réponds pas.
- ça j'avais remarqué. ça te ressemble bien. Devant son air interrogateur je précise. Cette pièce.
- Merci. Ses joues se colorent de rouge. Je n'ai pas l'habitude d'inviter des gens chez moi... c'est même la première fois que je fais entrer quelqu'un dans ma chambre...
- Alors je suis heureux d'être le premier."

Je détourne immédiatement les yeux, gêné d'avoir dit tout haut ce que je pensais avoir exprimé mentalement. Jimin se redresse avant de m'adresser son plus beau sourire.

"Ne bouge pas, je vais chercher tes anti-douleurs. Ma mère m'a fait jurer de te les faire avaler à la minute où tu serais réveillé. C'est elle qui m'a aidé à te porter jusqu'ici. Pour l'instant elle est encore au salon de thé, mais si je n'ai pas pris soin de toi d'ici à ce qu'elle revienne, je suis sûr d'en entendre parler pendant des heures".

Il rigole et me laisse seul quelques instants, avant de revenir avec un verre d'eau et un comprimé dans les mains. Il s'assoit sur le lit près de moi et semble attendre un geste de ma part. Pourquoi sa mère et lui se donneraient-ils la peine de s'occuper de moi ?

"Tiens, prends ça."

J'observe le verre et le médicament pendant quelques secondes, puis je tends la main et prends docilement le comprimé, que j'avale sans objections. Inutile de faire la fine bouche ou de jouer au guerrier, j'ai bien trop mal partout pour ça.

"Parfait ! Maintenant... il marque une pause et sa voix se fait plus hésitante, est-ce que tu veux bien m'expliquer ce qui t'es arrivé, pour te retrouver dans cet état ?"

Pretty Little ThingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant