Chapitre 6

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Le bulletin d'information de 6heures me réveille: " ciel couvert sur les côtés de la manche, les averses se feront plus fréquentes en fin de journée. Quelques gelées dans les terres. Les températures oscilleront entre 4 degrés le matin et 10 dans l'après-midi."

J'attrape le bord de ma couette et le tire sur ma tête.
Je n'ai pas du tout envie d'émerger de mon rêve, mon corps tremble, je suis encore engourdie par les caresses de Marc. Je peux encore sentir ses mains courir sur ma peau. Un seul souvenir de Marc et l'incendie qui me consumait lorsqu'il me touchait se réveil en moi.

Le souvenir de notre première nuit ensemble me laisse toute pantelante. Ce fut ma première vraie " expérience", ma plus belle nuit avec lui, la première. Et avec quel homme, le plus merveilleux et irrésistiblement bel homme qu'il m'ait été donné de voir. Marc à un corps de coureur, avec des épaules larges et de longs membres minces et musclés: le genre de physique athlétique face auquel une femme fond et se sens pleinement féminine. J'avais vraiment l'impression de vivre un rêve éveillé. Le rêve, malheureusement, à vite tourné au cauchemar.

Le visage de Marc se lève derrière le rideau de mes paupières, tourmentant ma mémoire. Depuis hier, je ne peux chasser ce visage si parfait, que c'en est presque arrogant, sa mâchoire bien faite, son sourire, et ses yeux verts, si clairs, avec des cils si long et si épais que c'en est même un scandale chez un homme.

La mélancolie et la tristesse font maintenant place à la colère et à l'amertume. Pendant cinq longues années j'ai tenté de refouler cette douleur amère qui explose en moi, en une lente spirale suffocante.

- Maman? James entre dans la chambre, serrant dans ses bras son ours en peluche. Felipe me l'a offerte à l'annonce de la grossesse, quelques semaines avant sa mort. James ne connaîtra jamais Felipe, mais il c'est attaché à cet animal comme s'il connaissait le lien qui les unissaient.

- Bonjour mon coeur.
- J'ai faim, maman.
- Dans ce cas, habillons-nous et descendons à la cuisine, dis-je en lui déposant un baiser sur le nez.

Je dépose les habits de James sur le lit et pars dans la salle de bains aviser les dégâts qu'une autre courte nuit à laissé sur mon visage.

Une fois de plus, je suis frappée par mes cheveux en bataille, écartant de mon visage une mèche poissée de sueur. Quelques aspersions d'eau fraîche sur le visage me rendent juste assez de couleurs pour que je semble de nouveau en vie. De toute façon je n'avais pas besoin de voir la fin de ce rêve, je la connais. Je me fais une queue-de-cheval et passe un vieux jean.

Nous descendons l'escalier, malgré l'heure matinale, je sais que Martha ne va pas tarder à arrivé. Elle adore passer du temps avec James, et il y a tant à faire dans la maison. Elle sait également qu'avec toute l'occupation que j'ai sur le domaine, je n'arrive pas a gérer. Et il faut avouer que le rangement n'ai pas trop mon fort. Si bien qu'à chaque vacances scolaires Martha est toujours là tôt le matin pour prendre le relais auprès de James et s'occuper de la bâtisse comme elle l'a toujours fait depuis grand-père James.
Je mets la cafetière en route, sors le lait du frigo. James se met à table, je lui sers ses céréales et son jus de fruits. Avant que la cafetière ne finisse de couler, la porte s'ouvre et Martha, une soixantaine d'années maintenant, surgit les bras chargés de boîtes de viennoiseries et de pain.

- Martha! Crie James, en courant vers la gouvernante. Martha referme la porte d'un coup de pied ; les boîtes vacillent.
- Attend, dis-je en bondissant pour lui libérer les mains.
- Bonjour Caroline. Mon petit James, vient dans mes bras me faire un gros câlin.
Mon petit bonhomme bondit dans les bras de Martha et l'embrasse amoureusement. Un vrai lien les unis, comme une grand-mère et son petit-fils.
- Je parie que tu as faim, mon petit chat. J'ai apporté des croissants.

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant