Chapitre 13

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L'ascenseur s'arrête à notre étage, je suis Anna dans le couloir perdue dans mes pensées.

- Bonsoir, fait une voix rauque, étouffée dans mon dos.

C'est presque un murmure. Je pourrais l'avoir rêvé. Mais je n'aurais pas pu inventer cet accent étranger. Charmant... Non, effrayant! Rien qu'à l'entendre ça me ramène à ces instant brûlants, ces heures de folies partagées avec lui.

Mes yeux affolés regardent Anna qui c'est retournée. Non! Je n'en reviens pas il est ici!

- Caro, qu'est-ce qu'il y a? Tu m'inquiète, tu as vu ta tête, on dirais que tu as vu un fantôme!

Je me retourne, Marc se tient là, debout, adossé contre une porte, les bras sur la poitrine. Et la mienne tambourine. Mon cœur hésite entre fondre de joie ou faire une crise d'angoisse. En tout cas il bat à tout rompre tandis que Marc s'avance vers nous. Il a le plus puissant des sex-appeals, même avec cette chaleur, il porte son costume gris acier qui lui va si bien. Sa voix. Ce parfum. Ses yeux vert brûlant de... Désir? Cette présence virile, ce charisme troublant. Les lèvres pincées. Mâchoire crispée. Je suis incapable de parler, subjuguée par sa beauté et terrifiée de savoir comment il va réagir alors que j'ai tenté de fuir... De le fuir. Et cette façon de me rendre stupide.

- Bonsoir... Bredouillé-je d'une voix presque inaudible, sans faire un pas de plus, incapable de cacher ma stupeur de le voir en chair et en os ici en Afrique.
- Bonsoir Caroline..., déclare-t-il, toujours aussi sur de lui.
- Qu'est-ce que tu fais là? J'ai posé la question d'une voix plus acerbe que je n'avais l'intention, et forcément son sourire s'efface aussitôt. Et merde!
- Je suis venu te voir, évidement, tu ne me présente pas?

Mon cœur menace d'exploser.

- Marc, je te présente ma sœur, Anna.
- Enchanté, sourit-il en tendant la main.

Il sait pertinemment qu'elles sont ses armes de séduction.

Je jubile intérieurement, voilà quelqu'un qui a réussi en moins de trois mots à clouer le bec de ma pipelette de sœur, je vois que l'effet Giabiconi fonctionne sur toutes les femmes. Joueur insolent avec ses atouts, il parvient même à laisser ma sœur bouche bé le regarder comme s'il eut été impossible que cet homme puisse être le mien.

Enfin non ce n'est pas le mien, mais il est tout de même la pour moi!

Puis poursuivant lentement son geste, sa main passe de celle de ma sœur à la mienne, qu'il prend doucement, caresse la naissance de mes doigts avec son pouce.... Et cette irrésistible attraction entre nous, chaque fois qu'il me touche un courant électrique me parcours sous la peau, embrase mon sang, se répand dans tout mon corps enflammant tout sur son passage. Je me fige, ses yeux me fusillent, tout est à la fois si sombre et si éblouissant chez cet homme. Sa carrure de titan, ses muscles qui roulent sous sa peau mate à chaque mouvement, ses yeux qui vous éclairent autant qu'il vous tourmentent.
Dans sa chemise noire aux manches retroussées jusqu'au coudes et dans ce pantalon de costume gris acier, Marc est magnifique...
Mais c'est trop facile, il m'a suivie, il m'a pistée, il me surprend, me défie...

- J'ai pris une chambre dans cet hôtel, je ne veux plus être loin de toi mon ange, surtout au beau milieu de l'Afrique.

" mon ange?!" Depuis quand m'appel t-il comme ça?

- Marc, je suis ravie de faire votre connaissance, lance enfin ma sœur qui a fini par retrouver la parole. Caroline m'a parlé de vous.

Il lui sourit. Et quel sourire...

- Vraiment? Il hausse un sourcil en me regardant amusé, et je rougis jusqu'à la racine des cheveux.
- Excusez moi, je dois vous laisser, il faut que j'aille aux toilettes.

Anna... Tu viens d'y aller,au bar de l'hôtel!

Elle nous laisse seuls. Je la regarde entrer dans la chambre d'un œil désespéré.

- Donc tu essaie de me fuir? Marc me regarde, de son regard brûlant, tout en approchant ma main de ses lèvres pour embrasser chaque doigts.

Et merde! Il veut qu'on parle ici, tout de suite?

- Oui. Répondis-je en tentant d'être sur de moi.
- Tu as déjà fuis pendant cinq ans, Caroline. Par le plus grand des hasard je t'ai retrouvé, j'ai tenté de lutter pour t'oublier mais j'ai perdu. Aujourd'hui je ne veux personne d'autre que toi.
- Je ne veux pas de cette vie là. Je retiens mon souffle en attendant sa réaction.

Il blêmit.

- C'est sévère comme jugement. C'est pourtant bien ce que tu voulais à l'époque, non?

Sévère?

- Mais c'est trop facile. Me surveiller. Me surprendre. Me défier, m'embrasser, me couper le souffle et l'emporter... Je ne suis pas le genre de fille qui ce contente de ce qu'on veut bien lui donner. Correction : cette fille je l'ai été et je me suis juré de changer.

L'alcool me donne du courage. Il fronce les sourcils dérouté. Je poursuis sur ma lancé.

- Tu as profité de ma vulnérabilité, de mon manque d'expérience.

Il inspire brusquement et me regarde de son air sombre.

- Caroline, ça ne c'est pas passé comme ça.

Je le foudroie du regard.

- En tout cas, ce n'est pas comme ça que je l'ai vécu, reprend-il posément.
- Merci pour cette visite impromptue, mais maintenant va-t'en. Soufflé-je en mordant mes lèvres. Je dois te laisser.

Ma voix à légèrement tremblée. Sûrement parce que j'aurais du dire "reste" au lieu de "va-t'en". Aussi parce que ses yeux me désarment à tous les coups et chaque entrevue avec cet apollon me transforme en cruche minable. Mes dents s'en prennent à nouveau à ma lèvre, son regard s'assombrit et descend sur ma bouche. Ses iris me menacent de milles et un sévices, tous délicieux et inavouables et son sourire moqueur apparaît.

- Caroline, j'ai peur pour toi, et ce qui est nouveau pour moi, j'ai aussi peur pour ton fils. Mais si tu souhaite que je parte je le ferais. Je prendrais le premier avion demain matin.

Non ne t'en va pas!

C'est à mon tour d'être stupéfaite.

- Marc, arrête de me chercher, fais-je en sentant mes joues s'empourprer.
- Alors arrête de me fuir...
- Simple instinct de survie... Souris-je en repoussant sa main.
- Ton instinct je l'ai déjà rencontré, mon ange... Me chuchote-t-il à l'oreille d'une voix totalement indécente.

Mon cœur se comprime dans ma poitrine. A-t-il vraiment dit ça? Je pose ma main sur la poignée de la porte espérant lui échapper, plus par peur après ses révélations mais pour ne pas céder si facilement après deux trois mots doux.

- Si tu change d'avis je suis dans la suite 307 me chuchote-t-il avant de disparaître.

Je suis sur un petit nuage. Ma conscience me foudroie du regard.

J'entre dans la chambre, Anna m'attend assise sur le canapé avec la baby-sitter.

- Merci, dit-elle à celle ci vous pouvez y aller à présent.

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant