Chapitre 12

14.5K 1K 27
                                        

Arrivés à l'aéroport de Dakar, Anna nous attends, comme prévu, garée devant avec sa jeep tout terrain.
Je cours me jeter dans les bras de ma sœur, ravie de la revoir et soulager de quitter la France, et d'échapper à Marc quelques temps. Il faut absolument que je trouve une solution, et je compte sur ma sœur pour me venir en aide.
Après avoir serré James dans ses bras, Anna commence à me dévisager :

- C'est vrai que tu n'a pas bonne mine!

Bam! Aller Caro, prend ça dans les dents.

- Raconte moi ce qu'il t'arrive, car il est vrai qu'à voir ta tête, je ne doute pas sur le fait que tu es besoin de vacances. Mais je ne t'ai jamais vu quitter le haras sur un coup de tête en cinq ans. Caro, tu m'a appelé hier et te voilà débarqué, aujourd'hui à Dakar, avec seulement un grand sac à dos comme bagage.

Je monte à bord de la jeep, je suis heureuse de voir ma sœur, elle va me changer les idées. C'est un vrai moulin à paroles, d'ailleurs je n'entends même plus ce qu'elle est en train de me dire.

- ... J'ai pris une chambre dans un hôtel. Je passerais deux jours avec James et toi, vous y serez mieux qu'à l'ONG. Je m'excuse mais nous sommes en train de créer un service de maternité dans un hôpital de brousse, et je ne peux pas m'absenter et trop longtemps.

- Merci, Anna, merci pour tout. Tu es vraiment géniale, tu nous sauve la vie. Il faut que tu m'aide, je dois te parler, mais attendons d'arriver, James est épuisé par le voyage. Je vais le coucher, nous aurons tout le temps pour discuter.

Une chaleur étouffante s'abat sur la capitale sénégalaise en ce mois de juin et je ne mets pas longtemps à endormir James après une bonne douche rafraîchissante.

- Je nous ai commandé des cocktails, ils sont sur la table de la terrasse. Je crois que tu en as bien besoin, viens t'assoir et dit moi ce qu'il t'arrive, tu as quitter la France du jour au lendemain, ça ne t'ai jamais arrivé et vu ta tête on croirait que tu es suivie par un revenant.
- Tu ne crois pas si bien dire.... Soupirais-je.

De la terrasse, la vue est à couper le souffle. Un petit salon de rotin y est installé, entouré de photophore. Sur la petite table, deux coupes attendent. Le soleil se couche à l'horizon, livrant une lumière rose sur la ville. La vue est superbe.
Anna s'assoit en face de moi.

- Je ne sais pas trop par ou commencé... Hésitais-je.
Je crains pour moi, et surtout pour James.

Je ne sais comment annoncer mes peurs à ma sœur, il faut d'abord que je lui raconte tout depuis le début. Cela fait tant d'années que je vis avec ces secrets. Et me voilà aujourd'hui à Dakar, au beau milieu de l'Afrique par 35ºc à l'ombre, pour tenter de fuir l'homme que j'ai toujours aimé. Depuis l'autre nuit je suis terrifiée par ses paroles, elles me hantent et ne cessent de repasser en boucle dans ma tête. Je n'es maintenant plus le choix, je dois tout dire à Anna, impossible de reculer.

- Caro? Caroline, tu es avec moi?
Mais tu es toute pale, dis-moi depuis combien de temps n'as-tu pas dormi?

Ce qui est exaspérant chez Anna, c'est que j'ai toujours eu l'impression qu'elle lisait en moi comme dans un livre ouvert...

- Oui! Oui, je suis là. Je vais bien, ça doit être la chaleur, j'ai du faire une baisse de tension.

Anna se lève, elle part chercher une serviette humide dans la salle de bain et me l'applique sur le front.
Elle porte une robe en flanelle écru qui souligne merveilleusement bien sa silhouette. Elle a bonne mine, contrairement à moi! Sa peau bronzée et ses cheveux éclaircis par le soleil des tropiques font ressortir ses yeux bleus.
Il faut que je me lance, je la vois qui trépigne d'impatience, elle doit faire un effort sur-humain mais elle ne dit rien. Elle attend en remuant son mijoto en regardant le soleil ce coucher à l'horizon.

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant