Chapitre 19

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   J'observe le petit groupe qui vient d'envahir mon bureau à 10heures tapantes, ce lundi matin.
Les participants à la réunion son rangés en ordre de bataille :
Mes parents, Valentina et Giovanni Giabiconi, ainsi que l'avocat de la famille en France, Maître Henri Dupontel.

- Je disais donc, repris l'avocat, lorsque nous aurons réglé le problème que nous pose Mlle Caroline Richards, il faudra trouver une parade pour obtenir la garde du fils de Felipe.

Je me frotte les tempes, accablé par cette attaque.

- Pourrions-nous pas simplement nous marier, et ainsi je demanderais les papiers d'adoption pour le petit James.
- Vous plaisantez! S'exclame l'avocat en laissant tomber son stylo de surprise. Je vais vous parlez en ami, Marc, et non en avocat, me dit maître Dupontel. Il n'a jamais eu l'air aussi sérieux.
Sur un plan strictement juridique, je pense que nous pourrions avoir gain de cause au tribunal et nous réussirons probablement à obtenir le droit de garde avec le passé de cette fille. Il se trouve qu'elle était mariée à votre frère et qu'elle était présente au moment du meurtre. Elle le trompait avec un homme, celui-là même qui a tué Felipe. Il vous est indispensable de rester neutre, le dossier doit être cohérent.

- Impossible! Repliqué- je brusquement, soucieux de m'arracher cette idée de la tête.

Pourquoi l'idée de l'avocat, d'écarter Caroline de ma vie m'écœure autant. J'ai fréquenté des dizaines de femmes sans que cela déclenche en moi la moindre velléité de les épouser.

- ... Est-ce que vous vous entendez bien?
- Excusez-moi, que disiez-vous? Sursauté-je en réalisant que maître Dupontel me parlait toujours.
- Je vous demandais si vous vous entendiez bien, car il va falloir que ce mariage est un semblant de vrai pour qu'il soit officiel. De nos jours on ne peut forcer personne à épouser quelqu'un.

Mal à l'aise, je me tortille dans mon fauteuil.
Si s'embraser au moindre contact, mourrir d'envie de presser les lèvres de la jeune femme,  d'être fasciné par chaque mouvement de ses jambes ou des ses hanches, si tout ça signifie que je m'entends bien avec elle, alors maître Dupontel tapait dans le mille.

- La façon dont vous conduisez votre vie privée ne concerne que vous, Marc, mais je suis surpris que vous souhaitiez vous marier. Je vous conseil dans ce cas de bien établir le contrat de mariage, dit le juriste.
- Est-ce vraiment ce que tu désires? Demande Valentina en se tournant vers moi.
- Et bien, tenté-je de me justifier nerveusement, je crois que....
- Je ne sais pas a quoi rime cette nouvelle tactique, Marc, mais elle ne te mènera nul part, tu peux me croire, contre-attaqua mon père. Nous allons demander à la cour de retirer le droit de garde de notre petit-fils, à cette femme qui nous a tant fait souffrir ta mère et moi.

Si seulement mon père s'était abstenu d'enfoncer le clou! Malgré tout je n'arrive pas à passé outre mes sentiments, je refuse que Caroline est le cœur brisé.
Ne voulant pas se laisser désarçonner, Giovanni se lève, aussitôt imité par ma mère.
- Alors, nous nous reverrons à la maison, à Rome, me lance-t-il en quittant la pièce.

Quelques minutes plus tard, maître Dupontel s'en va aussi.

Nous sommes que lundi, mon dieu que la semaine va être longue. Il me tarde déjà de revoir Caroline.
Il n'est que 17heures, le temps ne passe pas assez vite à mon goût. Toute l'après-midi  mes pensées étaient dirigées vers Caroline. Jamais je n'ai été autant obsédé par une femme. Au point que mon comptable à du me répéter trois fois la même question.

Je n'ai cessé de repensé à nos retrouvailles, notre merveilleuse nuit passée à Dakar, et à notre weekend.
Et malgré l'épisode des coliques du cheval, je dois avouer que j'ai passé un très bon weekend au domaine avec Caroline et James. Dimanche a été une très belle journee, je revois Caroline poser sur la barrière du pré son petit derrière si mignon, que j'avais tant envie de saisir à pleine main.
Ce dimanche nous avons improvisé un pique-nique au bord de l'étant du domaine.
James m'a dit qu'ils avaient l'habitude de ce petit rituel et j'ai été invité par le jeune homme.

Pour la première fois je me suis aperçu que des moments de bonheur peuvent être très simple.
James lançait des morceaux de pain aux canard, pendant que Caroline nous servait de la salade de riz. Je pourrais très facilement m'habituer à cette vie, mais il faudrait que les semaines au bureau durent moins de 5 jours!
C'est la première fois depuis des années que je passe un si bon dimanche, la nourriture était délicieuse, la bouteille de vin glacé très relaxante, quant à la compagnie....
Ramassant l'assiette de James, où il reste de la salade de riz, je me rendis compte que j'étais repu. Il faut dire que j'avais déjà pris mon dessert, une délicieuse part de tarte au citron vert. James jouait non loin de là dans les hautes herbes. Je glissais un regard en coin sur la jeune femme près de moi, qui allongée sur la couverture, les yeux clos, s'exposait au soleil, les mains derrière la nuque.

Il faut dire qu'après notre nuit blanche, elle devait avoir besoin d'une bonne sieste, mais sa position mettait en valeur sa poitrine sous le fin coton blanc et raccourcissait encore sa jupe. Ses cheveux bruns s'étalaient sur la couverture, et ses lèvres esquissaient un léger sourire. Comme si elle était soudain consciente de cet examen attentif, elle s'humectait les lèvres. Je pris une fourchette dans l'assiette de James, saisi en flagrant délit de substitution : voilà maintenant que je compensais l'envie des lèvres de Caroline par de la salade de riz!

" Essayer de trouver un moyen d'écarter Caroline de vous. " Avait dit maître Dupontel.

Ce n'est pas que l'idée ne m'ai jamais effleuré l'esprit, mais c'était avant....
Avant que je cède à mes pulsions, avant que je découvre son fils, avant que je me rende compte que mon corps ne puisse pas lui résister. Voilà quelques semaines que nous nous sommes retrouvé et maintenant les conseils dispensé par mon avocat me semblent complètement déplacés.

Le souvenir de notre dimanche après-midi me hante de nouveau.

- Marc? Souffle Caroline d'une voix langoureuse, en se redressant sur ses coudes. Ce qui fait saillir sa poitrine. Je crève de chaud, pourrais-tu me passer la bouteille d'eau?

Mon cerveau est hors service, je viens de sentir un plomb me sauté sous le crâne, et ma queue se dresser, au spectacle de Caroline, la tête en arrière, les yeux mi-clos, buvant avidement à la bouteille. Je sens un gémissement rauque m'échapper. Alors que je lui effleure la gorge pour essuyer l'eau qui coulait le long de son menton, je sens son pouls battre sous mes doigts. Il n'en faut pas plus pour que je ne puisse plus lui résister.

Caroline entrouvre ses yeux profonds où brûle une ardeur qu'aucune eau ne peut éteindre. Sans me quitter des yeux, elle repose la bouteille, je glisse ma main derrière sa nuque pour l'attirer contre moi et rapprocher nos bouches.

Je ne veux pas me ruer sur elle.
Je veux prendre mon temps, savourer chaque seconde de cette proximité. Quand nos lèvres se rejoignent enfin, je vois Caroline à nouveau fermer les yeux, je suis saisi d'un tel désir que ma douceur s'envole aussitôt. Comme ses lèvres s'ouvrent pour laisser passer ma langue, je pénètre au plus profond et la fait gémir, tandis qu'elle se débat pour se redresser et m'étreindre avec fureur.

Toute ma convoitise c'est polarisée à l'épicentre de mon corps. Je mets ma main en coupe pour lui saisir un sein et , sentant son corps se cambrer j'étouffe ses soupirs contre ma bouche.

Alors que Caroline m'enlace, je glisse une main sous son T-shirt pour lui caresser le dos, une lame brûlante de désir menace de lui arracher jusqu'à son dernier vêtement et de lui faire l'amour sur place.

Mais quelque part dans un coin reculé de mon cerveau, un éclair de conscience me frappe et me rappel que nous sommes dans les prés et que James joue non loin de là. Peut-être parviendrais-je à la persuader de bien vouloir m'épouser, et non plus, seulement, pour le bien être de James mais pour le mien à moi aussi.

Toute l'après-midi je n'ai eu de cesse de penser à elle, impossible d'oublier le désir qui me traverse dès que je la voit. Mais quel imbécile je suis, c'est seulement aujourd'hui que je comprends...., après trois ans de vie en tant qu'amants, après cinq ans de séparation, après nos retrouvailles les plus intenses, après tous ca, je comprend enfin que moi, Marco Giabiconi, je suis amoureux d'une femme... Non. Impossible...

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant