Chapitre 11

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Après le départ de Marc, je cours attraper le téléphone.

- Anna! C'est Caro, comment vas-tu?
- Caro, ma chériiiiiiiiiiiiieeeee!
- Dis-moi, pourrions nous venir en vacances quelques jours avec James? Je suis fatiguée de l'hiver, je crois que j'ai besoin d'un peu de repos.
- Bien sûr, ma chérie, vous êtes les bienvenus, j'ai hâte de revoir mon petit bonhomme, il a du grandir. Quand comptez vous venir?
- Heu... Demain, je pense. Je prends le premier vol. Ça ne te pose pas de soucis?
- Non, non, aucuns soucis. Envoie moi un message avec votre numéro de vol et vos heures d'arrivée, je serais là! Bisous à demain.
- À demain, Anna.

En raccrochant le téléphone je surprends le regard interrogateur de Martha, je l'évite et file dans le bureau. J'allume le bouton de la tour d'ordinateur à mes pieds. Windows m'affiche un message d'erreur : " Windows n'a pas pu redémarré correctement..."
Effectivement, je me souviens de la veille, après avoir fait des recherches sur internet, je n'ai pas éteint correctement la session. C'était seulement hier! J'ai l'impression que ma vie à basculée en moins de vingt-quatre heures. Marc à le don, à chaque fois, de s'immiscer dans ma routine et de tout faire voler en éclat. Il faut impérativement que je partes, j'ai plus que besoin de réfléchir à tout ça, tout ce que Marc m'a dit ce matin. Le mariage, l'adoption, je suis en plein cauchemar. Comment faire pour éviter cette spirale infernale? Il faut aussi que j'avoue la vérité à Anna. Je ne supporte plus de vivre avec ce poids sur mes épaules.
Et réfléchir avec Marc dans les parages est une chose impossible. Ne pas savoir quand il peut arriver ici, ni qu'elle va être sa réaction, il peut être tellement doux comme tellement incontrôlable, il me rend folle. Je sens encore le fourmillement, si familier, sur mon bras, quand ce matin il m'a saisie le poignet pour regarder ma blessure. Il peut être aussi doux et attentionné que dur et autoritaire.

Martha entre dans le bureau et me tire de ma rêverie.

- Tu devrais peut-être arrêter de fuir, Caroline.
Me lance-t-elle sur le ton d'une maman protectrice.
- Ça ce voit tant que ça ?
Elle m'envoie un regard éloquent.
- Je ne t'ai jamais posé de questions au sujet de James. Ça ne me regarde pas. Tu as le droit d'être en colère, blessée ou même de déprimer... Mais il est évident qu'il y a un lien de parenté entre mon petit cœur et ce Marc. Il va peut être falloir tourner la page. Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre vous, ni ce qu'il y a encore mais ne vois-tu pas comme il te regarde! Il te dévore des yeux.
- J'ai peur d'être amoureuse de lui.
- Je sais, ma chérie. Et il est amoureux de toi.
- Non!
- Si, Caroline. Enfin il te faut une enseigne au néon qui clignote sur son front?
Je la regarde d'un air ébahi. Mes yeux me picotent.
- Caroline, ma chérie, ne pleure pas.
- Je suis sûre qu'il ne m'aime pas. Il est tellement dans le contrôle, tellement froid par moment. Je ne veux pas être un trophée de chasse. Et j'ai James maintenant, je ne peux pas partir d'ici. La vie qu'il m'impose ne me convient pas.
- Je peux te dire ma fille, qu'il y a trente ans si un homme m'avais regardé comme ça, et couru après, je ne serais plus ici. Dit-elle en riant.
- C'est un peu plus compliqué que ça, Martha. J'étais mariée à son frère, il est mort à cause de moi. Je le sais, jamais Marc ne me le pardonnera. S'il te plait Martha je dois prendre nos billets pour le Sénégal et faire les valises au plus vite.

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En moins d'une heure les billets sont réservés, et les valises bouclées.
Alors que j'entre dans l'écurie, je bouscule Antoine.

- Pardon, dis-je automatiquement.
- Salut, chérie! Répond-t-il.

Antoine se dresse devant moi de toute sa taille, il est aussi grand que moi, mais beaucoup plus fort. Ma gorge s'assèche sur le champ!

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant