Je sors en trombe de la maison, la peur au ventre je me dirige vers l'écurie. Je sens une tension instinctive me picoter la nuque. Les projecteurs de la cour s'allume sur mon passage, mes yeux saisissent les moindres détails : les portes coulissantes sont grandes ouvertes, pas de lumière à l'intérieur. L'écurie semble déserte. J'appuie sur l'interrupteur, j'aperçois Victoire au fond de l'allée ; une longe pend de sa tête, du sang coule le long de sa jambe avant. Le coeur battant je m'approche du cheval, je remarque alors un seau avec du matériel de soin renversé au sol . Je cours vers le box de Victoire où la porte est ouverte, la stalle est vide mais des tâches de sang dans la paille attirent mon attention.
Mon sang se fige, je sens mes jambes vaciller, mon dieu mais que c'est-il passé ici?
Je cours de l'autre côté du bâtiment pour voir si la voiture de Caroline est là.
Si elle a été blessée peut-être est elle partie à l'hôpital.
Je cri son prénom, seul un hibou me répond.
Sa voiture est bien là, elle n'est donc pas partie d'elle même, des traces de pneu fraîches sont visible sur le sol.
Je me concentre sur les événements de la soirée.
Tout à coup, je comprends : si c'était Antoine. Depuis le début j'ai un mauvais pressentiment sur ce type et les déclarations de Franck ne me rassure pas.
Je monte dans mon 4x4, sur le siège passager je vois le dossier que Franck m'a donné ce soir : à l'intérieur se trouve l'adresse d'Antoine. Une main sur le volant, je démarre et compose le numéro de Franck sur mon portable. Aussitôt que mon chef de la sécurité décroche, je lui résume la situation.Je gare mon véhicule derrière une haie, je descends. La jeep d'Antoine est garée devant la porte de la maison.
Je regrette de ne pas porter d'arme sur moi. Je fais le tour de la maison. Elle est tout ce qu'il y a de plus normal : rien de cossu, plutôt ancienne, assez propre et en bon état. Je remarque avec un sombre pressentiment que les soupiraux de la cave sont condamnés et scrute par les fenêtres du rez-de-chaussée. Aucun signe de Caroline, ni d'Antoine. Une musique étouffée me parviens faiblement de derrière les vitres.
Je pèse sur la poignée de la porte d'entrée. Fermée à clé. Je ramasse une pierre et fracasse le carreau en espérant que la musique couvre le bruit, je passe ma main et déverrouille la serrure.
Je progresse d'une pièce à l'autre, bien trop lentement à mon goût. Mais marcher en silence sur un plancher n'est pas chose facile, et je ne tiens pas à avertir Antoine de ma présence.
Une fois que j'ai eu fais le tour du rez-de-chaussée, j'entre dans la cuisine et remarque aussitôt deux portes closes. Je m'approche et tend l'oreille. De la musique s'élève derrière la porte de gauche. Je tourne lentement la poignée et tire la porte d'un centimètre : elle s'ouvre sur un escalier en bois. Le volume de la musique augmente. Je me penche pour mieux voir.
Le dos tourné, Antoine m'empêche en partie de voir Caroline. Nom de dieu. Elle est attachée sur une table en inox. Penché sur le seuil, l'estomac serré d'angoisse, je vois Antoine fendre le tissu du t-shirt de Caroline à l'aide d'un couteau, dévoilant ses seins nus.
Ton compte est bon, connard.
Malgré tout, je suis déchiré : Franck ne sera pas là d'ici une bonne demie-heure, je ne suis pas armé, mais il est hors de question que j'attende....
Il me faut un plan et très vite, à cet instant même, la lame survole la peau du cou de Caroline tandis qu'Antoine se penche au-dessus d'elle en murmurant quelque chose.
Je jette un coup d'œil autour de moi, sur la première marche de l'escalier se trouve un pied de biche. Je tire la porte d'un grand coup, attrape l'arme et dévale l'escalier. Antoine se retourne, et son visage eut à peine le temps d'accuser l'étonnement que je saisis le pied de biche à deux mains comme un club de golf, frappe violemment la tête d'Antoine. J'entends quelque chose se fendre.... Et espère qu'il s'agit du crâne de ce connard.
L'homme s'écroule au sol. Je me tourne vers Caroline. Mon sang ne fait qu'un tour en découvrant l'entaille sur sa poitrine et le liquide rouge imbibant les manches de sa veste.
Alors que je délivre Caroline, je la serre contre moi, avant de lui enrouler la veste autour de la poitrine et de la laisser sangloter sur mon épaule.

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L'emprise
RomanceCaroline, est une jeune femme de 26 ans qui dirige seule son élevage de pur-sang. Entraîneur et maman à plein temps elle se bat pour fuir son passé, mais elle est rattrapée par un homme, l'homme qu'elle a fuit et qui va bouleverser sa vie ainsi que...