Chapitre 17

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Je balance ma tablette sur la table de la cuisine et je jette un regard au coucher de soleil. Le ciel sans nuage a viré au rose pâle. Je me retourne pour regarder Martha s'activer dans la cuisine.

- Je me demande où est Caroline? Me dit Martha en levant les yeux vers l'horloge, avant de ramener son attention sur les ingrédients rassemblés sur son plan de travail.

- Elle m'a dit qu'elle allait nourrir les chevaux avant de passer à table. Dis-je en regardant à mon tour l'horloge : presque 20 heures.

- D'habitude ça ne lui prend pas tout ce temps pour faire son tour dans les écuries.

James est assis près du canapé, il fait un dessin, un manège en souvenir de notre après midi.
Je sens un brusque soupçon me serrer l'estomac.

- Je ferais sans doute mieux d'aller voir ce qu'il ce qui la retient, dis-je.

Tu va mettre les pieds bien plus souvent dans le crottin que tu ne l'a jamais imaginer Giabiconi!

Je chasse mes pensées, qu'est-ce qui peux bien la retenir? Il va bientôt faire nuit, et je n'aime pas l'idée de la savoir seule dans l'écurie.

Tu ne va quand même pas commencé à la suivre partout dès qu'elle a une demie heure de retard, elle vivait très bien sans toi avant!

Je me lève de ma chaise et me dirige vers la porte alors que celle ci s'ouvre avec fracas, je rentre dans un homme plutôt petit, il me dit vaguement quelque chose.

- Caroline veut que vous appeliez le veto, dit-il, le souffle court et la voix éraillée.

Ça sent mauvais.

- Martha? Avez-vous une idée d'où je pourrais trouver son numéro?
- Caroline m'a dit qu'elle avait laisser son téléphone sur le bureau, chercher dans le répertoire, le vétérinaire s'appel Jacques. Me dit l'homme.

Je le regarde avec de grands yeux ahuris :
- Que dois-je lui dire?
- Dites que Victoire fait des coliques.
- Il comprendra?
Il me fait signe que oui et repart en direction de l'écurie.

Je retourne voir Martha.

- Je dois aller prévenir Caroline, le veto a déjà une urgence, il va faire au plus vite.

Je traverse la cour jusqu'à l'écurie, le soleil a plongé derrière la cime des arbres, jetant de longues ombres à travers la cour. Je me dirige vers la pâle lumière qui s'échappe d'une porte. L'endroit est calme. J'entends de la paille qui bruisse et un animal qui s'ébroue. Caroline est accoudée à la demie- porte du box, le menton posé sur ses avant bras. Les boxes sur mon passage sont vide, visiblement leur occupants doivent être dans le pâturage pour la nuit.

- Comment va-t-elle? Victoire, c'est ca? Dis-je en m'approchant pour jeter un coup d'œil à l'intérieur du box.
Mon bras touche l'épaule de Caroline, mais elle est trop concentrée sur le cheval et trop inquiète pour s'écarter. Je sens poindre en moi une satisfaction ridicule. Il n'y a que dans l'intimité de la chambre que Caroline ce laisse aller avec moi, jamais en public. Et encore moins ici au domaine.
La jument se tient au centre de la grande stalle sombre. Une inquiétante pellicule de sueur luit sur ses flancs et elle respire lourdement. Elle tourne la tête et se mordille le ventre, avant de décrire un cercle dans le box, d'un pas nerveux.

- Pas trop mal pour l'instant, répondit-elle sans détacher les yeux du cheval. Tu as pu mettre la main sur le vétérinaire?
- Oui, mais il ne pourra pas venir tout de suite,il a déjà une urgence. Il m'a dit que s'il te restait de la Calmagione, fait lui une injection en intra musculaire de ce spasmomachin!

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant