𝕂𝕒𝕪𝕝𝕒

Chapitre 23

●Pdv de Kayla●

Oh non, pauvre Moussa, mort avant même de pouvoir parler. J’aurais aimé jouer avec lui encore un peu mais tant pis. Les morts… on les oublie, n’est-ce pas ? Quant à Karim, je ne peux même pas imaginer ce qu’il ressent en ce moment. Il rêve de me rattraper et de retrouver sa chère fiancée Maïcha mais il devra patienter encore un moment.

Éric : (perplexe) Ombra, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ne pas l'avoir tué ici ?

Je souris en portant mon verre de vin à mes lèvres.

Moi : Ça n’aurait pas été amusant, voyons. Il méritait bien une mort un peu plus… théâtrale, tu ne trouves pas ?

Jace : (acquiesçant) Sans doute

Moi : Et le taxi ?

Gustave : On s'en est débarrassé. Aucun indice laissé derrière nous. Et… le lieutenant a été touché.

Je me fige légèrement. Karim a été blessé ?

Moi : (calmement) J’espère qu’il n’est pas mort ?!

Gustave : Juste une blessure à l’épaule, Ombra !

Moi : Très bien

Je vois Hector serrait les poings

Moi : Laissez moi

Ils s'en vont tous en s'inclinant la tête mais Hector reste. Je le regarde en fonçant les sourcils

Moi : Autre chose ?

Il s'approche de moi

Hector : Pourquoi tu t'inquiètes pour le lieutenant, Kayla ? C'est quoi le soucis s'il meurt ?

Moi : Je ne m'inquiète pas pour lui

Hector reste là, planté devant moi, les yeux toujours braqués sur moi. Il est grand, imposant mais il y a quelque chose de plus subtil dans sa présence, quelque chose qui trahit une inquiétude... non, une obsession. Je l’ai toujours senti, cet attachement qu’il éprouve pour moi mais il sait où est sa place. Ou du moins, il devrait le savoir. Il ne comprendra jamais. Karim n'est qu'une pièce dans mon jeu, un pion. Je ne suis pas prête à le sacrifier. Pas encore.

Moi : (calme) Tu peux disposer maintenant

Hector : (avec une voix plus basse) Kayla… Tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi, non ? Pourquoi tu te préoccupe encore de ce type ? Qu’est-ce qu’il représente pour toi ?

Je plisse les yeux, sa question me surprend plus qu’elle ne devrait. Hector n’a jamais été aussi direct à ce sujet. Je repose mon verre de vin sur la table et me lève m’approchant lentement de lui, mon regard ne quittant pas le sien.

Il recule légèrement mais je vois bien qu’il lutte pour ne pas détourner le regard. C’est rare qu’il me parle de cette manière mais je ne peux pas ignorer qu’au fond, il n’est pas seulement mon bras droit. Ses gestes, ses regards, la manière dont il se tient toujours un peu plus près de moi que les autres… tout cela révèle des sentiments qu’il ne dira jamais à haute voix.

Moi : (plus sèche) Karim ne représente rien pour moi. C’est un pion dans un jeu bien plus grand que toi ou moi. Compris ?

Il baisse les yeux un instant comme pour digérer mes mots mais il ne peut s’empêcher de murmurer.

Hector : Et moi ?

Je m'arrête, surprise par son audace. Je ne montre rien mais au fond, je savais que ce moment arriverait.