𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟕

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Julia

27 novembre 2023

— Benedict vient te chercher avec Jack, m'informe ma mère

Je viens d'atterrir et j'attends pour récupérer mes valises tout en écoutant la voix de ma mère m'énonçant le programme de la journée.

— Tous les invités arrivent vers 19H, je t'ai préparé ta chambre comme d'habitude, continue-t-elle alors que je vois mon bagage au loin.

— Super merci maman, dit à Benedict de m'appeler quand il est là, dire qu'on ne tourne pas en rond pendant 20 minutes

— Il est déjà parti, tu n'as qu'à le faire

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle raccroche. Je soupire et attrape ce qui m'appartient sur le tapis avant de sortir de l'aéroport. Je retiens un bâillement, malgré que je n'aie pas beaucoup bu hier soir, le réveil ce matin était dur et les six heures d'avion, maintenant derrière moi, n'étaient pas des plus agréables.

J'attends alors mon grand-frère devant le l'immense bâtiment en scrollant sur les réseaux, après quelques minutes, j'entends quelqu'un courir devant moi et quand je relève le regard, je vois Jack accourir dans ma direction, un sourire plus grand que son visage aux lèvres.

Je m'abaisse et quand il arrive à mon niveau, il saute dans mes bras. Je le sers de toutes mes forces contre ma poitrine, je ne l'ai pas vu depuis cet été et il m'a tellement manqué. Mon nez sur son épaule, je sens son odeur qui m'a tant manqué. On reste comme ça un moment, juste dans les bras l'un de l'autre sans rien dire. Mon petit frère est très, très, expressif, mais dans ces moments-là, je sais qu'il préfère un énorme câlin que des paroles.

Parce que même toutes les paroles du monde ne rattraperont pas le temps manqué à jamais

On finit par se détacher sous le regard de mon autre frère et celui-ci me fait mal. Parce qu'à travers le sien, je peux ressentir toutes nos douleurs d'adolescence. Je peux ressentir la nostalgie de notre enfance quand nous faisions exactement la même chose.

Mais que s'est-il passé pour qu'on se soit perdu à ce point-là ?

Alors, je me relève et me dirige vers lui, son sourcil se hausse, je n'en tiens pas compte et une fois devant lui j'ouvre mes bras pour un câlin. Il semble réticent, je sors alors une de mes cartes.

— Pour mon anniversaire, je commence avec une petite voix

Il ne bouge pas d'un pouce et enfile son masque impassible qu'il utilise si bien. Je ne veux pas que Jack voie cette scène et je ferme les yeux avant de prendre une grande inspiration.

— Comme avant, s'il te plaît, je murmure

Mes yeux toujours fermés, je sens ses bras m'entourer et me serrer avec force contre lui, comme si sa vie en dépendait, comme s'il s'accrochait à moi pour survivre à cette réalité qui nous a tant fait de mal.

Nous restons comme ça plusieurs instants, je profite de cette étreinte pour laisse mes pensées vagabonder dans ce comme avant. Jaki finit par rompre ce silence en se collant à nos jambes avant de dire :

— Je pourrais dire à maman et papa que je suis le seul à vous voir vous faire un câlin ! S'exclame-t-il, tout fier de lui

Je souris faiblement à cette phrase et je sais que lui aussi, cette phrase est bien triste, mais elle n'en est pas moins le reflet de la réalité.

Nous finissons par nous détacher et montons tous en voiture en direction du domicile familiale.

Sur la route Jack me raconte toute sa vie depuis septembre, sa rentrée, ses copains, sa nouvelle maîtresse et tout ce qui lui vient en tête. Je l'écoute attentivement en commentant de temps en temps pour qu'il soit sûr que je l'écoute bien.

 𝐑𝐈𝐒𝐊 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant