Carl
28 novembre.
Villa des Lawson, 18h00Je descendis les dernières marches de l'escalier, chaque pas résonnant dans un silence pesant. Mes mains se rejoignirent en un lent et sinistre applaudissement, dont l'écho se propagea dans toute la pièce, comme un funeste présage. Leurs regards, surpris et inquiets, convergèrent vers moi. Mais mon visage, figé dans une impassibilité glaciale, ne trahissait aucune émotion. Seule la cadence de mes applaudissements, implacable et menaçante, résonnait dans l'air, emplissant l'espace d'une tension insoutenable.
— Félicitations, vous vous êtes encore fait berner par cette garce, lançai-je avec un mélange acerbe de sarcasme et de déception, laissant finalement transparaître l'amertume qui me rongeait.
Rachel se tourna brusquement vers moi, les sourcils froncés, prête à défendre une fois de plus cette maudite Victoria. Ses lèvres tremblèrent légèrement, mais elle se maîtrisa juste à temps.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Elle était vraiment mal, elle pleurait ! s'exclama-t-elle, sa voix trahissant une inquiétude sincère, mais aussi une naïveté désarmante. Voir son acharnement à prendre le parti de Weeler ne fit qu'accentuer mon irritation.
Je ne pouvais pas nier qu'elle était forte, très forte même. Cette garce m'aurait presque convaincu avec son jeu d'acteur aussi parfait que les traits de son visage. De ma position en haut des escaliers, hors de son champ de vision, j'avais tout entendu. Elle ignorait que je l'observais. Mais elle savait très bien que son petit numéro ne fonctionnerait pas sur moi. Tromper le monde entier, ça, elle savait faire. Mais pas moi. Pas moi.
— Réveillez-vous, bordel ! explosai-je, ma voix se durcissant sous l'effet de la frustration qui montait en moi comme une marée déchaînée. Vous n'avez même pas une seule preuve de ce qu'elle avance ! Je passai une main nerveuse dans mes cheveux, cherchant désespérément à contenir ma colère. Elle ment.
Plus les semaines passaient, plus la haine en moi grandissait, s'enracinant profondément à chaque geste, chaque mot, chaque sourire perfide de Victoria Weeler. Cette femme incarnait tout ce que je méprisais. Elle manipulait les gens avec une aisance déconcertante, les réduisant à de simples pions dans un jeu cruel dont elle seule connaissait les règles.
Elle tuait, volait, mentait encore et encore, et chaque fois que je pensais qu'elle avait atteint le fond, elle creusait encore, plus profondément, dans les abysses de son immoralité. Mais ce qui me révoltait le plus, c'était de voir ma sœur et mes amis devenir les victimes innocentes de son emprise. Elle les exploitait, les utilisait sans vergogne, et pour quoi exactement ? Je ne pouvais le dire avec certitude, mais je sentais que ses ambitions dépassaient de loin ce que je pouvais imaginer.
Comme pour ajouter à mon tourment, elle se pavanait fièrement, la tête haute, ses yeux étincelants de cette assurance arrogante que seuls les êtres vraiment dénués de conscience possèdent. Pour elle, le monde n'était qu'un terrain de jeu, un espace où elle pouvait semer le chaos sans jamais avoir à en payer le prix. Ses actions glissaient sur elle comme l'eau sur les plumes d'un cygne, sans laisser la moindre trace de culpabilité ou de remords. Chaque jour, je me surprenais à attendre ce moment où elle montrerait enfin une faille, où elle dévoilerait ne serait-ce qu'une ombre de regret. Mais non. Elle restait implacable, inébranlable, imperméable à tout ce qui aurait dû l'humaniser.
Quoique, elle paraissait sincère en parlant de García.
Enfin, je crois.
Merde, je n'en suis même pas sûr. Elle me retourne le cerveau.
Le pire, le plus insidieux dans tout cela, c'était l'effet qu'elle avait sur moi. Cette femme que je devrais détester de toute mon âme, qui aurait dû me répugner au plus haut point, m'attirait malgré tout. Elle m'obsédait d'une manière interdite, presque malsaine. Chaque fois que je fermais les yeux, c'était son visage que je voyais, ses yeux froids et calculateurs, ce sourire narquois qui semblait me défier de la haïr davantage.
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Romanceð³ðÌðððððð ðžð¶ðžð¶, ðððððð. ðð ððªðð©ð ð£'ððšð© ð¥ððš ð©ð€ðªðð€ðªð§ðš ðªð£ ððð©ð ðð ð¡ðÌðððð©ðÌ ; ð¥ðð§ðð€ððš, ð'ððšð© ðªð£ ðð§ð ð'ððšð¥ð€ðð§. Tandis que j'errai dans les ruelles de Kazan, la neige gelée tom...