Papaye's desagrement

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Point de vue: Juliette


J'avais failli embrasser Charles Leclerc.

C'est cette même phrase qui tournait en boucle dans ma tête durant la nuit alors que le lit du pilote Ferrari s'est révélé plus que confortable. Pourtant, il fallait bien que je le quitte pour me rendre sur le circuit de Silverstone.

Il faisait grand soleil, alors j'avais aisément pu sortir seulement avec un pantalon en lin et un T-shirt. L'hôtel n'était pas très loin du circuit, alors je m'y rendis à pied.

Des centaines et des centaines de fans étaient là, sûrement à attendre leurs pilotes favoris passer l'entrée du paddock alors que j'arrivai en même temps que Daniel Ricciardo avec qui je fis un bout de chemin. Cet homme était définitivement hilarant et apportait de la bonne humeur dans chaque action qu'il faisait et partout où il allait.

Alors, c'est avec regret que je le laissai partir vers l'hospitalité de Vcarb Racing Bull. Plus long le nom Helmut Marko la prochaine fois, s'il te plaît.

Et je ne mis pas longtemps à voir devant moi le bâtiment orange se dresser. Comme d'habitude, un orange papaye couvrait le tout et c'est vers Zak Brown que je fis mon chemin quand je vis qu'il était à l'entrée.

— Bonjour Zak, prêt pour ce week-end ?

— Oui, super. Par contre, nous avons eu un léger désagrément avec l'équipe et nous pensons, enfin, je pense que ce serait mieux que tu restes hors de notre hospitalité pour le week-end. Comprend que ce n'est pas du tout contre toi, simplement...

Je mis du temps à analyser ce qu'il voulait dire par « désagrément » et « hors de notre hospitalité ». Pourtant, quand je vis un sourire gêné se former sur son visage, je compris. Je répondis alors brièvement à l'homme face à moi.

— Oh... oui, oui, je vois. Ne t'inquiète pas, je trouverais une place ailleurs. Bon week-end Zak.

Il ne voulait même pas me voir. C'était sa home race et il avait refusé de me voir. Mes yeux commencèrent à me piquer alors que j'essayais rapidement de trouver un endroit au calme au milieu de ce champ de bataille.

Pourtant, c'est sur Cisca et Adam sur qui je tomba. Ils étaient là en train de discuter, avant que Cisca ne me voit et me fasse signe de les rejoindre.

— Ma Juliette, tu es rayonnante, comment vas-tu ? Cette femme était d'une douceur inégale et elle faisait vivre une aura chaleureuse autour d'elle. Elle était très clairement comme une deuxième mère pour moi, surtout depuis le décès de la mienne, à vrai dire.

Je la pris donc dans mes bras en essayant d'arborer un sourire pour effacer mes larmes prêtes à tomber. Je fis ensuite de même avec son mari. Lando n'avait pas l'air d'être aux alentours, alors je restai quelques minutes avec eux pour prendre de leurs nouvelles. On ne se voyait pas souvent, et quand nous le faisions, c'était pendant les repas de fêtes. Alors je profitai de ce moment pour prendre des nouvelles de toute la famille Norris.

Pourtant, mon répits fut de courte durée alors que je vis mon meilleur ami marcher dans notre direction. Et il ne me laissa aucunement le temps de m'excuser auprès de Cisca ou d'Adam et me pris le bras pour me tirer à l'écart des caméras et des journalistes un peu trop curieux.

Et c'est derrière l'hospitalité du cheval cabré italien que l'on se retrouva. Lui appuyé contre le mur rouge et moi debout essayant de calmer ma respiration et mes paroles, qui, à l'heure actuelle, pourraient dépasser mes pensées si elles franchissaient la barrière de mes lèvres.

— Ju, j'en ai marre qu'on ne se parle pas. Je m'en fous que tu sois ami avec Leclerc, je veux juste que tu fasses attention.

Je voulais lui dire que nous allions bien, que ce n'était pas ça le problème. Mais je ne pouvais pas. Jamais je ne m'étais disputé avec Lando aussi longtemps sans qu'un de nous deux finisse par s'excuser. Alors, c'est avec un sourire triste que je passa cette conversation, qui aurait lieu plus tard et certainement pas avant qu'il ne monte dans une monoplace roulé à plus de 200 km/h.

Il mio campioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant