Notting Hill

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Point de vue: Charles


— Ton circuit préféré ? Une question dont j'étais certain qu'elle avait déjà la réponse, car je suis persuadé qu'elle m'a déjà questionné à ce sujet, mais je répondis quand même.

— Monza et Monaco.

Elle rie.

— Quoi ?

— C'était tellement prévisible.

Elle ria une nouvelle fois alors que les rayons du soleil commençaient doucement à se refléter sur sa peau dorée alors que ce dernier venait de se lever.

Nous n'avions pas fermé l'œil de la nuit. Une fois arrivé à l'hôtel, elle m'avait invité dans sa chambre pour que l'on puisse finir notre discussion, et une chose entrenant une autre, nous avions fini sur son lit à discuter de tout et rien.

J'étais tranquillement assis, ma tête reposant sur la tête de lit, alors que la brune était à l'inverse de moi en tête bêche. Ses longues jambes étaient à présent dénudées, sa robe reposant sur le haut de ses cuisses que j'essayais d'éviter, prenant appuis sur le mur blanc de la chambre.

— Il y a quelque chose que je ne comprend pas ? Elle avait pris la parole en relevant sa tête, cette dernière reposant sur sa paume de main.

— Oui, vas-y. Avais-je vraiment le choix ? Mais en même temps, j'étais curieux de sa question.

— Pourquoi tu fais ça, te mettre autant de pression, je veux dire, que ce soit avec Ferrari ou juste en tant que pilote.

Dire que je m'attendais à ce genre de question serait un euphémisme. Depuis le début de la soirée, nous n'avions pas vraiment parlé de formule un alors effectivement, j'étais un peu surpris.

— Je veux juste rendre fière mes proches, ils ont fait tellement pour moi tout au long de ma carrière. Je suis ici grâce à eux. Mon père et Jules ont tellement donné pour que je signe chez Ferrari que je dois le faire pour eux.

— C'est très beau, mais tu sais, je ne pense pas que tu devrais t'effacer autant. Tu es autant responsable de ta réussite qu'eux, si ce n'est plus.

— Je ne sais pas trop, enfin, j'ai toujours fait ça, me mettre une pression énorme sur ce sport.

— Tu devrais vivre par toi-même de temps en temps. Si par exemple tu voudrais faire une chose seulement pour toi, tu ferais quoi ?

Bizarrement, la réponse me vint directement à l'esprit et me retourna quelque peu le cerveau, pour quitter Charlotte et être libre de mes mouvements. Je me gardai pourtant de cette confession et réfléchis à autre chose. Faire le tour du monde devait être dans ma liste, pourtant ce n'est pas ça que je dis.

— Gagner une course, j'en aurai bien besoin en ce moment. Surtout avec mon départ de saison.

— Et bien voilà, fais-le. Elle me faisait rire, elle disait ça comme si je n'essayais pas chaque week-end.

— Comment ?

— En gagnant une course. Cerise sur le gâteau : si elle veut mon baquet, je lui donne quand elle veut, si elle se sent capable de me faire gagner le championnat.

— Tu dis ça comme si c'était simple. Comme si je pouvais tout faire.

— Tu es Charles Leclerc, bien sûr que ça l'est. Il faut juste que tu penses à te rendre fière de toi avant de vouloir rendre fière les autres. Et puis je pense qu'ils sont déjà très fiers de toi là-haut.

Il mio campioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant