Pr' Stuff

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Point de vue: Charles


La soirée se passait relativement bien. Seul point négatif, je devais jouer l'amoureux transi, car Charlotte n'avait pas pu être présente à cause de plusieurs raisons.

Raison une, ses rendez-vous de demain.

Raison deux, moi.

Malgré nos tentatives d'accord, le froid régnait encore entre nous. Et ce qui me semblait être un drapeau blanc n'était en fait qu'une stupide trêve. Je lui avais dit que je l'aimais encore et que je voulais recoller les morceaux, mais je n'y arrivais tout simplement pas.

Je n'arrivai plus à la regarder dans les yeux alors que ce qu'elle avait fait était pour moi impardonnable.

Non sans oublier le fait que Juliette était absolument divine ce soir et que si je voulais rester sage et ne pas aller l'aborder, il allait me falloir de l'aide.

Elle riait et parlait avec Kika depuis une bonne heure alors que j'étais resté assis au bar avec les autres pilotes, dont Lando et Carlos, qui n'arrêtaient pas de rigoler, sûrement trop bourrés pour réfléchir correctement.

— Lando, tu te souviens de cet écureuil à qui t'avais donné mon nom ?

— Mais oui, je suis sûr qu'il est très heureux de s'appeler Carlos.

Voilà, quand je vous dis que leur conversation n'a aucun sens.

Il ne doit être qu'une heure du matin et ils sont déjà au bord. Je me demande jusqu'à quelle heure ils vont durer.

— Je vais rentrer, Lan. Je suis fatigué.

La voilà, Juliette, toute souriante, qui vient de se rapprocher de son meilleur ami britannique alors que ce dernier  ne peut pas s'arrêter de rire depuis une vingtaine de secondes.

Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je vois soudain cette proposition très tentante alors que je me lève soudainement et déclare d'une voix qui se veut calme.

— Je peux te ramener si tu veux, je pointe ensuite le pilote McLaren et mon coéquipier avant de continuer, ils n'ont pas vraiment l'air en état.

Elle pince les lèvres, sûrement signe pour montrer son désaccord. Mais en soi, elle n'a pas vraiment le choix, car les autres sont réellement incapables de prendre le volant.

Elle chuchote ensuite quelque chose que j'ai du mal à comprendre à son meilleur ami et me fait signe de la suivre en dehors de la boîte alors que le regard du Britannique me dit clairement de la ramener en entier à l'hôtel.

— Ne pense pas que je suis ravi de rentrer avec toi, Leclerc, je n'ai juste pas le choix.

Mais bien sûr, Juliette, bien sûr. Mon sourire a du mal à disparaître alors que je lui ouvre la portière de la voiture que l'écurie m'a prêtée pour ce week-end.

— N'attends pas un merci, je te préviens, Perceval.

— Perceval ? Sérieusement.

— Demande à ton frère.

Bien sûr, depuis que j'avais dit à Arthur qu'on ne s'entendait pas vraiment, il n'arrêtait pas de me narguer avec ça. Alors savoir qu'il lui avait dit mes seconds prénoms ne me prenait absolument pas en surprise. La connaissant, elle n'allait pas arrêter.

— Donc, si tu as le droit de m'appeler Perceval, je peux t'appeler Julia. C'est ça le deal ?

Son regard changea en une seconde alors que j'avais dit ça sur le ton de l'humour. Depuis le début, effectivement, elle réagissait à ce surnom. Je n'arrive pas à savoir si c'est dans le bon sens ou le mauvais, mais je sais que ça la fait réagir. Et au vu de son regard qui s'était comme éteint, je compris que ce n'était pas forcément une bonne chose de la surnommer comme ça.

Il mio campioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant