Il mio campione

Touchdown in New York

Point de vue: Juliette

Prendre l'avion avec Lando n'avait pas été une mince affaire. Tout d'abord, car il doit être une des personnes les plus connues de Monaco, et malgré une casquette et un sweat, il ne passe pas vraiment inaperçu. Ensuite, car même si nous avons dormi l'entièreté de la journée d'hier, il arrive encore à dire qu'il est fatigué. Je pense surtout qu'il n'est pas remis de la soirée d'il y a deux jours.

Mais nous avons, enfin j'ai surtout, réussi à nous mettre dans l'avion direction New York, ce qui est plutôt pas mal. Ce voyage est prévu depuis maintenant trois mois et je pense honnêtement que mon meilleur ami m'en parle au moins une fois par semaine. En même temps, New York n'est pas le centre de l'American dream pour rien si ?

— Je te jure Lil's que je vais dormir. Me dit-il en coupant court mes pensées qui, depuis cette fameuse soirée, n'arrêtent pas de divaguer vers le pilote monégasque.

— Et bien fais-toi plaisir, je vais pouvoir écouter le nouvel album de Liv tranquille.

Il me rit au nez comme un enfant de cinq ans et remonta la barrière qui séparait nos deux sièges de premières classes. J'avais refusé de monter dans le jet de Lando ou Kendall, mais je n'avais pas pu refuser la première classe. Une mauvaise habitude. Et puis je me sentais toujours de trop. Dans le jet McLaren, ils parlaient de stratégies la plupart du temps et Kendall était une femme beaucoup trop occupée pour que je puisse seulement finir une discussion complète avec elle.

— Tu pourras me réveiller quand nous arriverons s'il te plaît ? Il me demandait sérieusement ça ? Des fois, j'avais réellement l'impression d'avoir un préado ou un enfant avec moi.

— Non, je vais te laisser là, tu pourras rentrer à Monaco comme ça.

Je l'entendis rapidement faire semblant de bouder alors qu'il tomba rapidement dans les bras de Morphée.

Tellement rapidement que je n'avais même pas eu le temps de lancer le premier son de l'album, appelé Vampire, que soit dit en passant qu'elle m'avait envoyé en avance, que mon Britannique dormait déjà un sourire aux lèvres.

Un sourire qui me fit affichai un rictus à mon tour alors que je n'arrivai pas à arrêter de penser, à mon plus grand malheur, au pilote Ferrari.

Pourquoi être venue à ma rencontre ce soir-là, alors qu'il était en couple ? Pourquoi, alors que Charlotte est tout simplement parfaite ?

Je ne comprends pas comment il a pu sortir de chez lui, la conscience tranquille alors qu'il savait pertinemment ces intentions pour la soirée. À moins qu'il ait fait ça sur le coup du hasard, et alors là, il est encore plus stupide qu'il n'y paraît.

Si lui et Charlotte venaient de s'engueuler comme il l'a si bien dit, cela devait être grave pour qu'il en arrive à ce point la n'est pas ? Et dans ce cas-là, peut-être qu'il n'était pas si fautif que ça ?

Si. Il l'a trompée, c'est sa faute, peut-importe la raison qu'elle vienne de lui ou d'elle.

Il est impardonnable, rien ne me fera changer d'avis.

Enfin, j'espère.

~~

— La prochaine fois, préviens-moi que l'appareil photo est interdit dans l'aéroport. Tu as eu de la chance qu'il me connaisse.

— Lando, c'est toi qui prenais des photos, ce n'est pas moi qu'il aurait arrêté. Réfléchis s'il te plaît.

Je ne pouvais m'arrêter de rire involontairement en me rappelant l'accident qui venait de nous arriver. Effectivement, j'avais peut-être omis l'interdiction de faire des photos à JFK et on dirai que ce n'était pas vraiment le jour de Lando qui a pensé que le policier voulait simplement un autographe.