Everybody's a Ferrari fan

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Point de vue: Charles


Donc voilà la situation, on avait décidé d'être amis.

J'avoue que cela fait trois jours que tout cela est arrivé et je n'ai pas l'impression que mon cerveau ait décidé d'enregistrer l'information. Mon cœur non plus, j'ai l'impression.

Depuis trois jours, on s'écrit quotidiennement et je dois dire que je pourrai presque commencer à m'habituer à nos discussions sans fin. Qu'elles soient sur ses journées bien remplies dans la Big Apple ou bien sur mes heures de simulateur interminables. Nos discussions se finissent parfois tard dans la nuit. Je ne saurai vous dire le nombre de fois où je me suis endormi le téléphone en main, en train de lui répondre ou en souriant, car elle venait de me souhaiter bonne nuit.

Et bien si, en fait, je peux. Trois fois. Cela fait trois jours que cela dure.

J'avoue que je n'ai aucune idée d'où cela nous mènera, ni de ce que je ressens réellement pour la brune, mais ce que je sais, en tout cas, que je ne suis pas prêt d'arrêter. J'aime trop cette sensation de bien-être quand on se parle pour juste retourner à ma vie d'avant.

C'est fou de se dire qu'en à peine quelques semaines, elle a pris une place aussi importante pour moi. Je ne sais pas trop comment ni pourquoi j'ai commencé à la voir autrement que ce qu'elle était avant.

Avant, elle était ici et là sans jamais poser de question. Aujourd'hui, je peux très clairement vous dire qu'elle m'a retourné le cerveau. Comment une fille comme ça a pu me faire cet effet là après un coup d'un soir. Elle est tellement tout le contraire de Charlotte. Tout le contraire de tout le monde.

Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de me tenir éloigné d'elle. Tout me ramène à elle, constamment. Sans que je puisse rien faire ou dire. Non sans parler de Charlotte, avec qui tout est froid. On se croirait au pôle Nord dès que nous sommes dans la même pièce. Je ne sais même pas si Joris ou encore mes frères l'ont remarqué, mais je vous jure que je commence à avoir froid dans le dos de nos non-dits.

En parlant de non-dit, je viens à peine de poser mon pied sur le sol britannique alors que je n'ai aucune idée d'où est ma copine. Elle m'a dit qu'elle trouverait un moyen d'être là, mais j'en ai vaguement l'impression, alors que le moins qu'on puisse dire, c'est que leur été n'est pas comparable au notre. Tu m'étonnes que Lewis et Lando soient venus habiter à Monaco.

Silverstone est une course importante. Et je me dois de tout donner pour avoir de bons résultats. Surtout que c'est le dernier grand prix avant la pause estivale, ce qui veut dire que pendant un mois les gens vont avoir le temps de se le repasser en boucle avant que nos monoplaces reviennent en piste.

Je sors de l'aéroport au côté de Joris et d'Andrea qui ont pris le vol avec moi et qui vont m'accompagner le week-end entier. C'est en entrant dans le hall de l'aéroport que je crois apercevoir une silhouette que je connais bien.

— Charles, non sarà Juliette Ricci li ?( Charles, ce ne serai pas Juliette Ricci là-bas ?)

C'est Andrea qui vient de me poser cette question et cela approuve mon doute alors qu'elle se tourne vers nous et un sourire vient prendre place sur son visage alors que ses iris chocolat se confondent dans mon regard.

Je lui fais un signe pour lui dire de nous rejoindre et, sans me retourner, j'arrive à distinguer le sourire joueur de Joris et le roulement des yeux de mon entraîneur.

— Juliette, ça va ? Elle hoche doucement la tête alors qu'elle me fait la bise et se tourne vers mes amis.

— Juliette enchantée. Un sourire orne son visage alors que Joris se présente à ses tours et qu'Andrea lui serre la main avant de me murmurer quelque chose à l'oreille.

Il mio campioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant