Il mio campione

Rencontre tardive

Point de vue: Juliette

Je suis en retard, je suis en retard. C'est ce que je me répète depuis dix minutes alors que les aiguilles ont bien l'air de ne pas vouloir arrêter de tourner.

En même temps, s'il faut blâmer quelqu'un, il faut blâmer Lando. Tout est de sa faute.

S'il ne m'avait pas réveillé cette nuit, car il n'arrivait pas à dormir, je me serai sûrement réveillé à l'heure et je ne serai pas en retard.

En retard au repas, qui s'annonce être le plus effrayant de ma vie.

Pourquoi ?

Et bien parce que Lily m'a invité à regarder le grand prix avec elle et les autres « wags ». Vous allez me dire, allez Juliette, ce n'est pas si effrayant, tu les connais. Oui, peut-être, mais là, elles vont être rassemblées en groupe pour parler de leur copain parfait. Non sans oublier les paparazzis qui vont se faire une joie de me trouver avec elle.

Non, vraiment, je n'aime pas ça.

J'ai à peine le temps de finir de m'attacher les cheveux, pour paraître présentable, que mon téléphone vibre indiquant que Lily m'attend dans le hall de l'hôtel avec les autres.

Je prends mon sac à main et me retrouve dans l'ascenseur en moins de temps qu'il m'en faudrait pour dire-

– Pardon, je ne vous avais pas vu.

Encore lui ? Non, mais c'est une manie chez lui. C'est pas possible qu'en plus de ne pas savoir conduire, il ne sache pas où il va ? Je n'ai sérieusement pas mon temps à perdre avec lui. Je ne relève même pas la tête, que je prends déjà la parole.

– Leclerc, écarte-toi de mon...

Attendez, mauvaise pioche je crois, oops, l'homme qui se trouve face à moi n'est pas du tout Charles, et merde. En même temps, quelle idée d'avoir exactement le même timbre de voix que l'autre idiot.

— C'est peut-être de mon frère dont tu parles, enchanté Arthur.

Il me tend sa main tout sourire alors que je suis toujours sous le choc. Je dois être rouge comme une Ferrari, mais je décide tout de même de lui serrer la main en essayant de sourire.

— Enchanté Juliette, et désolé encore pour ça.

Si il hausse les sourcils à l'entente de mon prénom, il ne relève rien, car son sourire reste en place sur son visage. Comment a-t-il entendu parler de moi ? Aucune idée, mais je suis pressée. Je rentre à sa suite dans l'ascenseur et un silence plus que gênant pour moi se forme.

— Je ne savais pas que Charles avait un frère.

— Si, Lorenzo est le plus grand et je suis le plus petit. Charles est entre nous.

Ceci explique cela, ou pas. Je ne savais pas qu'ils étaient aussi nombreux chez Les Leclerc.

– Désolé encore, on ne s'entend pas vraiment avec... ton frère.

— Ce n'est pas ce qu'il m'a dit pourtant.

– Il t'as dit quoi exactement ?

Si je voulais une réponse, je pense que c'est peine perdu, car les portes de l'ascenseur s'ouvrent et j'ai bien l'impression qu'être en retard prend tout son sens alors que les filles et leurs copains ont vraiment l'air de m'attendre.

– Arthur, il faut que je t'achète combien de réveils pour que tu arrives à l'heure.

– Au moins trois, parce que j'ai oublié les deux que vous m'avez offerts à Noël avec Lo' chez maman. Mais regarde qui j'ai croisé en chemin.