3 bolides, 1 champion

93 4 8
                                    

Point de vue: Charles


Le grand prix d'Autriche approchait et après ma quatrième place au Canada, j'étais près à tout pour faire rapporter des points à l'équipe. À l'issue de la course, Fred était venu me voir pour me prévenir de ma position pour le championnat. C'était loin de ce que l'on cherchait pour cette saison. J'étais actuellement septième et Carlos cinquième. Il m'avait donc demandé de même si le championnat n'était pas pour nous cette année de, au moins, tout faire pour être dans le top trois.

Et je suis vraiment motivé à remonter.

Ces quelques jours de repos m'avaient permis de me ressourcer et les entraînements d'Andrea étaient de plus en plus physiques. Tout ce qu'il fallait pour améliorer mes résultats, on va dire. Enfin, j'espère.

La situation avec Charlotte ne s'est pas améliorée non plus. Elle était partie chez sa sœur, Valentine, dès que notre avion avait touché le sol niçois. Depuis, silence radio. Le plus dur, c'est que j'ai réellement envie de lui pardonner et de passer à autre chose. Seulement, une autre partie de moi reste bloquée sur le fait que, et bien tout simplement, elle m'a trompé quoi.

Mon téléphone sonna et coupa alors court à mes pensées, alors qu'en me penchant sur ce dernier, je voyais que c'était Pierre qui essayait de me joindre.

– Oh mon Charlot, comment tu vas ?

Pierre était l'un des rares pilotes avec qui, malgré nos rivalités en piste, je restai proche hors semaine de course. On se connaissait depuis longtemps et je sais que je pouvais compter sur lui n'importe quand. Il me l'avait bien fait comprendre.

Pierre n'avait pas eu des saisons très simples depuis son arrivée en formule un. On a perdu Antoine, il a été rétrogradé de chez Red Bull, Alpine ne lui donne pas la voiture qu'il aurait espérée.

Et à côté, je suis là, à piloter pour Ferrari. Un rêve de gosse au final, quelque chose dont j'ai rêvé tellement fort pour rendre fier mon père et Jules. Et j'arrive à me plaindre. Même si je n'y arrive pas en ce moment, je vis mon rêve, ce que beaucoup n'ont pas la chance de faire. Et pourtant, je trouve encore à me plaindre. Quel idiot je fais.

— Je vais bien, et toi ? Que me vaut ce cher appel ?

– Oui, merci, je vais bien, et ensuite, je ne peux plus appeler mon calamar quand j'en ai envie ? Non, mais ou là.

Je lâchai un rire après sa blague et je l'entendis faire de même avant que je ne le réprimande.

– Toi, je ne sais pas, mais moi, je viens de finir ma valise pour prendre l'avion après.

– Ah enfin, quand est-ce que tu arrives, dis-moi ? Kika en a déjà marre de moi, et moi, j'ai envie de passer du temps avec toi, Calamar.

J'entendis sa copine rire à travers mon mobile et le surnom employé une deuxième fois par Pierre élargit mon sourire.

Kika et Pierre sont littéralement parfaits ensemble, ils ont la même étincelle de folie dans leur regard et sont à l'écoute comme personne d'autre. Sans oublier leur passion commune pour les gossip. Ils s'étaient bien trouvés et je suis réellement content pour mon ami.

– Je comprends qu'elle en est déjà marre de toi. J'appelle un taxi pour Nice dès que je raccroche avec toi, donc je ne sais pas calcule et tu trouveras.

– Charlotte vient avec toi ? C'est Kika qui demande.

Je ne lui ai pas encore dis, ils se sont toujours bien entendus et, malgré ma colère le jour où je l'ai appris, je ne veux pas que leur vision sur elle change.

Il mio campioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant