épilogue - levé de soleil

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Les levés de soleil, sont différents sur chaque planète et plus magnifiques les uns que les autres.

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Et voilà votre gâteau, la serveuse posa une assiette devant moi, puis une autre devant la personne en face de moi, et le vôtre. Bon appétit !!

La jeune femme n'étais guère plus vieille que moi à voir l'étincelle de vie dans ses grands yeux. Avant qu'elle ne s'éclipse, je réglai notre commande sans laisser le temps a quelqu'un d'autre de le faire. Ce dernier réagit quelques secondes trop tard alors que la serveuse repartait déjà derrière le comptoir.

Bah ???

Tōru regarda son gâteau, puis tourna la tête vers là où la serveuse avait pris mon argent, les yeux ronds comme des billes.

Trop tard, je conclus, souriante.

Oui, je sais... ton objectif...

Et oui, regarde-nous : Tokyo, dans la même université et je suis capable de nous acheter des pâtisseries ! Je suis exactement là où je dois me trouver ! Je marquai une pause. Et d'ailleurs toi, ton objectif ?

Il m'avait peut-être oublié ou alors jugé juste enfantin... En tout cas je n'aurais pas été surprise d'apprendre qu'il ne l'avait pas rempli. Si on ne m'avait pas dit que Iwa et Tōru étaient amis d'enfance, j'aurais plutôt cru qu'ils brûlaient d'haine l'un envers l'autre.

Entre les marques d'affection violentes d'Iwa pour contrer l'immaturité de son meilleur ami et les efforts de ce dernier pour être encore plus casse-pieds, j'en avais vu de toutes les couleurs et je me doutais que l'équipe entière de Seijoh avait dû en faire de même.

Pourtant entre deux tirages de langue de Tōru, les deux se connaissaient mieux que personne et je me doutais que leur séparation en fin de lycée avait dû les impacter plus qu'ils n'en laissaient paraître. Depuis notre déménagement, nous n'avions pas eu assez de temps libre pour retourner sur Sendai, aussi Tōru n'avait pas vu son meilleur ami depuis un laps de temps dont la longueur ne lui était pas familière.

Oh si je l'ai fait, il rétorqua, choqué à l'idée que j'ai même pu penser l'inverse. Le jour de notre remise de diplômes je l'ai remercié pour les douze ans qu'il a passé à me supporter.

Le brun avait beau parler avec détachement, je ne manquai pas de remarquer le voile de tristesse qui assombrit son regard l'espace de quelques secondes.

Je pense que cet abruti va me manquer.

Parle pas de lui comme s'il était arrivé quelque chose de tragique, je le repris, pointant sur lui ma cuillère d'un air accusateur. Dès les vacances, on saute dans le premier train pour Sendai !!

En parlant, je pouvais sentir Tōru me couver d'un regard affectueux qui ne manquait jamais de faire battre mon cœur. Lui et moi, assis en terrasse d'une minuscule pâtisserie en bas de chez nous et jamais, au grand jamais, je n'aurais pu imaginer cette issue après le lycée.

Après mon examen d'entrée à Chuo, les semaines avaient semblé interminables surtout lorsqu'à chaque moment de libre, j'inspectais ma boîte mail de fond en comble à la recherche de la moindre lettre. Enfin, lorsque l'e-mail était arrivé, j'avais passé la journée à me mordre les doigts sans oser l'ouvrir et ce fut uniquement dans la soirée que ma mère avait ouvert le lien en face de moi.

Je n'avais même pas eu le temps de lui demander ce qu'elle lisait qu'elle s'était déjà jetée sur moi pour me serrer dans ses bras au point de m'étrangler. Je ne pouvais pas voir l'écran de mon ordinateur mais à en juger par sa réaction j'avais dû avoir été acceptée et il ne m'avait fallu que ça pour lâcher quelques larmes de soulagement.

𝐇𝐈𝐆𝐇 𝐀𝐂𝐇𝐈𝐄𝐕𝐄𝐑𝐒 | 𝘵. 𝘰𝘪𝘬𝘢𝘸𝘢 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant