foto improvisada

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Marrakech, Maroc, Avril 2024
Hanna Torres

Les trois premiers jours à Marrakech furent un tourbillon d'activités, de moments suspendus entre plaisir et tension. Le matin de notre arrivée, après avoir laissé derrière nous la lourdeur de la nuit à la piscine, nous nous sommes retrouvés dans un rythme presque trop rapide pour que je puisse y réfléchir. Hector avait tout organisé dans les moindres détails, et dès l'aube, nous étions partis pour une balade en dromadaire dans le désert.

Le soleil frappait déjà fort lorsque nous avons grimpé sur les dromadaires, le paysage doré s'étendant à perte de vue autour de nous. Hector, bien sûr, s'en sortait avec aisance, plaisantant avec le guide tout en m'envoyant quelques regards complices. Quant à moi, je luttais pour trouver un peu de confort sur cette bête, mes mains serrées sur le harnais. À chaque fois que le dromadaire vacillait, Hector lançait une blague, et malgré moi, je me surprenais à rire.

Après la balade, on s'est dirigés vers un petit campement où du thé à la menthe nous a été servi sous une tente traditionnelle. Là encore, tout semblait étrangement parfait, et pourtant, je sentais toujours ce léger malaise. Hector n'avait pas reparlé de notre baiser, mais je voyais bien dans ses gestes, dans ses regards prolongés, que ce n'était pas oublié.

Le deuxième jour, nous avons décidé de profiter du soleil autour de la piscine de l'hôtel. Le cadre était magnifique : des palmiers entouraient l'eau, créant une ombre légère sous laquelle nous nous sommes installés. Hector s'est allongé nonchalamment sur un transat à côté de moi, son torse nu exposé au soleil, et j'ai essayé de ne pas le regarder trop longtemps. À chaque fois que nos regards se croisaient, c'était comme un rappel de ce qui s'était passé cette nuit-là.

Alors que je bronzais, il s'approcha avec un sourire espiègle. « Besoin d'aide pour mettre d'la crème solaire ? » demanda-t-il d'un ton léger, mais son regard était chargé de sous-entendus. Je levai un sourcil, essayant de ne pas sourire. « J'pense que je peux gérer, merci. »

Le troisième jour, nous avons exploré les souks. C'était un véritable dédale de couleurs, d'odeurs et de bruits, chaque ruelle révélant de nouveaux trésors : des tapis berbères, des épices, des lampes finement ciselées. Je me sentais presque envahie par tant de sensations, mais Hector semblait parfaitement à l'aise, guidant la conversation avec les marchands avec une aisance surprenante. À un moment, il acheta un bracelet en or, qu'il glissa à mon poignet sans même me demander mon avis.

« Un souvenir » dit-il simplement, avec un sourire.

Je baissai les yeux sur le bijou, essayant de cacher mon embarras. Hector avait ce don étrange de toujours me surprendre, et je ne savais jamais vraiment comment réagir à ses attentions. Entre son charme et ses petits jeux agaçants, il était une énigme que j'avais parfois du mal à cerner.

Quelques heures plus tard, alors que nous nous promenions dans la médina, une femme élégante nous aborda. Elle portait une tenue fluide, un appareil photo autour du cou, et son regard perçant se posa immédiatement sur moi.

« Excusez-moi, mademoiselle, » dit-elle en anglais, avec un léger accent italien. « Vous êtes absolument parfaite. Je suis directrice artistique pour une campagne de mode. Avez-vous déjà pensé à poser pour une marque ? »

Je restai bouche bée, jetant un coup d'œil incertain vers Hector qui semblait autant surpris que moi, mais il avait ce sourire en coin qui me disait « vas-y, fonce ». Après quelques minutes d'explications, elle m'invita à rejoindre son équipe pour une séance photo prévue ce soir dans un studio tout proche.

Le soir même, j'arrivai nerveusement au studio. C'était un espace moderne, baigné de lumière naturelle, avec des portants de vêtements somptueux alignés contre les murs. Des stylistes s'affairaient autour de portants de tenues, et des maquilleurs préparaient leurs palettes, prêts à transformer le moindre détail en perfection.

I'll score for you - Hector FortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant