A F F L I C T E D [réécriture]

Épilogue.

La jeune fille, inquiète mais pourtant montant une allure sûre d'elle, se regarde dans le miroir. Fugitive et rebelle, voilà ce qu'elle est. Et voilà pourquoi elle est condamnée à mort. Si seulement elle avait été plus prudente...

Elle est donc devant un miroir sale, et qui n'a probablement pas été lavé depuis des siècles, suspendu au dessus d'un évier sali de calcaire et tâché de Dieu-ne-sait-quoi. Elle pose sa main sur le robinet qui donne l'eau froide, - car tout simplement celui qui laisse couler l'eau chaude ne fonctionne pas - le tourne vers la droite et laisse couler l'eau pendant deux secondes avant d'y plonger ses mains qu'elle rassemble en une forme de coupe afin de pouvoir garder l'eau comme dans un récipient. Elle baisse ensuite son visage à l'hauteur de ses mains et l'éclabousse avec l'eau contenue dans ses mains. Elle répète l'opération environ trois fois puis se relève et se regarde. C'est à peine si elle peut voir son reflet devant elle, mais ce qu'elle voit lui suffit largement; une Eleanor qu'elle n'est pas. Une Eleanor qu'elle ne connaît pas.

Ce qu'elle a fait, elle l'a fait pour elle, pour sa vie. Même s'il ne lui reste plus beaucoup de temps, elle se bat pour sa vie. Juste pour pouvoir vivre quelques minutes de plus.

Mais elle sait qu'elle ne vit pas; elle survit.

- Ellie ? Comment tu te sens, Ellie ? Tu as peur n'est-ce pas, Ellie ? Tu devrais. Tu regrettes, Ellie ? Parce que tu devrais.

Ellie se tourne en direction de la voix qui lui était adressée. Une personne à qui elle faisait confiance vient de la poignarder dans le dos. Elle sent en effet le regret et la colère se mélanger soudainement entre eux dans sa poitrine. Elle ne ressent pas la peur, mais le dégoût, la colère.

- Noah ? Comment je me sens, Noah ? Bien. Si j'ai peur, Noah ? Eh bien, même si je devrais avoir peur, je n'ai pas peur. Si je regrette ? Regretter quoi, Noah ? D'avoir fait ce qu'il fallait pour survivre ? On veut tous la même chose. La seule chose que je regrette, c'est de t'avoir fait confiance, Noah.