Toute la ville est dévastée.Des bâtiments en feu, les vitres des maisons et magasins brisées...
Je plisse les yeux en franchissant la porte. Il fait jour. Tout est calme, les cris que j'entendais avaient cessé. Il n'y avait personne dans les rues, à part nous. Je n'aurais jamais cru voir Countless City comme ça; détruit. Devant la porte se trouvaient des cadavres.
Pas des cadavres de personnes, des cadavres de monstres.
Quand je les vois, je pousse un cri de frayeur et m'agrippe à ma maman. On dirait qu'ils se décomposent déjà...
J'avance, apeurée, et aperçois d'autres cadavres. Certains sans tête, d'autres des "monstres", des hommes en noir...
En tout cas, il y avait du sang.
Beaucoup de sang.
Cette odeur me donne la nausée. Tout ce sang par terre... ça me dégoute. Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi autant de corps sans vie? Suis-je entrain de rêver?
La douleur que je ressens sur mon bras après m'être pincée pour vérifier si je ne rêvais pas m'affirme que c'est bien la réalité.
J'ai envie de vomir.
J'avance vite pour ne plus avoir à sentir cette odeur de moisi que dégagent les cadavres, mais ça ne marche pas. Cette horrible image sera à tout jamais gravée dans mon cerveau.
Nous avançons, doucement. Je prends la main de ma maman.
- Maman...? appelai-je à mi-voix.
- Oui? repond-t-elle sur le même ton de voix que moi.
- Qu'... Qu'est-ce qui se passe?
Elle soupire.
- C'est... compliqué a expliquer...
- Tu ne peux pas essayer?
Elle prend un peu de temps avant de répondre :- Beaucoup de gens ont... attrapé une sorte de... maladie.
- Une... maladie?
- Oui, heu... ils deviennent très dangereux. Ne t'éloigne pas, Hayden.
Alors... Les personnes qui frappaient à la porte étaient... malades?
- Et nous, on est malade, maman? demandai-je.
- Quoi? Non!
Elle soupire.
- Tout va bien se passer, Hayden...
Elle me prend dans ses bras.
- Tout va bien se passer...
***
Alors que nous marchons vers je-ne-sais-où, nous entendons un bruit violent. Comme si des fenêtres s'étaient brisées. Je me saisis et serre la main de ma mère.
Nous tournons sur un coin de rue, et là, c'est l'horreur.
Des monstres. Comme ceux qui étaient devant la porte sauf que ceux-là...
Ils sont vivants.
Ils sont horribles; leurs dents sont aussi pointues que des lames, leurs visages sont ensanglantés, leurs membres sont horriblement mutilés et leurs yeux sont noirs profonds; leurs pupilles prennent toute la place dans leurs yeux. Il y en a trois.
J'étouffe un cri d'horreur.
Les trois monstres tournent la tête vers nous et poussent des cris stridents.
- Courez! crie quelqu'un dans la foule derrière nous.
Nous nous retournons et courons dans l'autre sens.
Ma mère m'attrappe par le bras et me porte pour que je ne me sépare pas d'elle. Je regarde alors les monstres en face. Ils courent de plus en plus vite derrière nous. Nous continuons à courir tout droit et je ferme fort mes yeux. Je n'ai pas envie de continuer à regarder ces choses. Je sens un énorme noeud dans mon estomac. Mes mains sont moites. Je sens mon coeur faire des bonds dans ma poitrine. Je sens des gouttelettes de sueur dégouliner sur mon front.
J'ai peur.
Nous passons juste à côté d'une station d'essence. Ma mère se retourne et regarde les toits des bâtiments et ensuite la station d'essence. Elle hurle un "non" et, en se baissant, me serre fortement.
Dans la seconde qui suit, j'entends une énorme explosion et du feu se propager partout, puis, le noir total.
***
J'ouvre mes yeux et pousse un cri. Je suis face-à-face avec un cadavre. Le pousser violemment sur le côté est mon premier réflexe après avoir crié.
J'aperçois un visage que je connais très bien. Son teint est blême, ses sourcils sont arqués au-dessus de ses yeux écarquillés. Ses yeux... D'un bleu puissant qui, normalement, transborde de vie et d'énergie, mais qui est maintenant plus froid et vide que jamais. Quelques boucles blondes tombent sur son visage. Je pousse un cri étouffé.
- M... Maman...
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A F F L I C T E D [réécriture]
Science FictionLe sang. La mort. La violence. En voilà, trois mots qui représentent l'enfance de Hayden Stone. Pour la plupart, l'enfance est quelque chose d'innocent, une époque qu'on aimerait revivre. Mais, lorsqu'une épidémie virale se propage sur tout...