Chapitre Huit

240 22 0
                                    

- AUTOMNE -

La journée a été bien remplie: on a appris à tirer et à recharger, après la pause déjeuner il y a eu un cours qui nous apprennait quelques techniques de combat, puis un cours de secourisme. Et chacun de ces cours duraient trois heures.

  Morte de fatigue et affamée, je me dirige vers la cafétéria, quand Theo apparait devant moi, les bras croisés sur son torse, l'air sombre et sévère.

- Qu'est-ce que tu veux? Crachai-je.

- Te parler, crache-t-il en retour.

- Bah ça attendra. Là, je vais mourir de faim.

Je me retourne, mais il attrappe brusquement mon bras.

- Tout de suite.

Il m'emporte dans son bureau. Il me lâche violemment, me faisant tomber par terre, et ferme la porte derrière lui.

Il me regarde quelques secondes, puis se met devant moi, me tend son bras. Il me prend peut être pour une fille fragile, qui ne sait pas se relever toute seule. Je pense d'abord à refuser son aide. Résultat; je le laisse attendre pendant quelques secondes, ce qui fut assez pour le mettre à bout de nerfs. Il commençait à perdre le peu de patience qui se cachait au fin fond de son coeur de glace. Il allait retirer sa main quand je l'attrappe, à la dernière seconde, lui souris hypocritement. Il soupire et m'aide à me relever, en m'attirant accidentellement vers lui.

Nos regards se croisent et étrangement, ils ne se lâchent plus.

Je ne sais pas pourquoi je reste là, plantée dans ses bras, à scanner ses beaux yeux noisettes. Je devrais le repousser. Ou du moins, reculer.

Mais je ne peux pas; ses yeux m'ont hypnotisée à cet instant même, et je suis comme clouée sur place. Vous me prendrez peut-être pour une idiote, certes, mais c'est juste impossible de détourner le regard.

Quelques instants passèrent, Theo finit par reculer.

Je reste encore sur place, muette, essayant de comprendre ce qui s'est passé, sans vraiment y parvenir.

Il s'éclaircit la voix et m'ordonne de m'asseoir. Je me retourne, et obéis.

Je me dis que peut être il vaut mieux que j'essaie de garder mes distances.

Il fait le tour et s'assied sur une chaise derrière son bureau. C'était la pièce où je l'ai vu pour la première fois. Il prend du temps avant de me poser plusieurs questions. Comme ; si j'avais tiré auparavant, ou si je m'étais déjà battue avant, ou encore si j'avais déjà pratiqué le secourisme. À toutes ces questions, je me contente de répondre par un froid "non".

La seule fois ou je réponds par un "oui" - toujours aussi froid -, fut quand il me demanda si j'apprends tout ça pour la première fois.

- On ne dirait pas, déclare-t-il.

Je le regarde attentivement.

- Tu es douée, Hayden.

- Douée pour quoi?

- Pour tout. Tout ce que je viens de citer.

Je soulève un sourcil.

- Je suis sérieux. Dans trois mois, tu vas passer un test. Le test de fin d'année.

Il parle avec une telle froideur dans sa voix... comme si rien ne venait de se passer.

- Mais... Mais je ne suis pas prête, je ne connais rien! Et l'année vient de commencer!

Wow... on aurait dit que je m'inquiète pour ce test. Alors qu'en vrai, ça m'est complètement égal. Mais franchement... Qui se soucie de ce que je veux?

A F F L I C T E D [réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant