Chapitre 49

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Le tic-tac de l'horloge mettait les nerfs d'Erryn à rude épreuve et lui rappelait que le temps lui était compté.

Elle devait trouver la carte qui lui permettrait de localiser les mines abandonnées et de découvrir les secrets enfouis sous les sables du Nord.

La jeune femme s'était dirigée droit vers l'immense bureau lustré. Il était couvert de papiers et de dossiers de cuirs. Néanmoins, elle percevait l'organisation dissimulée derrière le désordre apparent.

Elle effleura du bout des doigts les bords des parchemins, ses yeux les parcourant avec une ferveur presque désespérée avant de les reposer à l'endroit où elle les avait trouvés.

Des rapports d'incidents, de comptes. Des inventaires, des comptes-rendus, des doléances... Rien de ce qu'elle espérait. Rien qui ne puisse la mettre sur la voie de ce qu'elle cherchait. Si elle avait pris les temps de les étudier, les rapports lui auraient probablement révélé l'étendue des moyens déployés par Thérik, car déployer des légions entières de soldats avait un coup. Mais le temps ne le lui permettait pas.

TIC TAC

Elle passa derrière le bureau et posa le bout des fesses sur le fauteuil, s'attendant à moitié à être réduite en un tas de cendre, et se plongea à nouveau dans la montagne de parchemins.

Elle finit enfin par mettre la main sur une carte et elle la détailla le cœur battant. Mais ses espoirs furent de courte durée. D'après ce qu'elle voyait, il s'agissait d'un plan de Centralia, bien qu'il fût peu commun.

Le palais était sommairement illustré en filigrane au centre de la carte, mais d'étranges lignes avaient été tracées par-dessus, lui faisant penser à des rues. Deux d'entre-elles, parallèles, rejoignaient le dessin d'un dôme, plus bas dans la ville. L'arène, devina-t-elle. Elle ne l'avait jamais vu de près, mais se souvenait l'avoir aperçu le jour de son arrivée.

Ses yeux glissèrent vers un troisième emplacement qu'elle identifia comme étant l'hôpital. Lui aussi était connecté aux autres par des rues. Et il y en avait des dizaines d'autres disséminées sur toute la superficie de la ville et aussi quelques-uns aux alentours directs.

La prison, la Grande Place, les docks... Tous étaient reliés entre eux et elle ne comprenait pas ce que cela signifiait. Elle était à peu près certaine qu'aucune de ses rues n'existaient.

TIC TAC

Cependant, la carte lui semblait étrangement familière. Où avait-elle bien pu... Elle fronça les sourcils. Les lieux annotés correspondaient à ceux marqués sur les documents qu'elle avait trouvés dans la taverne, juste avant d'être découverte par Lav. À l'exception des rues, il s'agissait du même plan de Centralia.

Elle avait donné la carte à Neven sans réellement croire à son importance, trop intriguée par les dessins et la dague. Seulement, les coïncidences n'existaient pas... Si Thérik en possédait une copie, alors elle était bêtement passée à côté de quelque chose, car celle de l'Autre n'était assurément pas une carte touristique.

TIC TAC

Il lui fallait passer à autre chose, tant pis pour cette maudite carte illisible. Trop grande pour qu'elle puisse la dissimuler sur elle, elle dut la remettre en place avant de tourner son attention vers la grande bibliothèque et le secrétaire attenant.

Dans sa recherche frénétique, sa main effleura un vieux livre. Les dorures de la couverture étaient presque effacées, mais elle parvint à en déchiffrer le titre : « Contes du crépuscule ».

L'ouvrage n'avait rien à faire ici. C'était le genre de livre que l'on trouvait dans la chambre d'Ava-Lee, pas dans le bureau de son père. Le livre était une anomalie au milieu de tous ses parchemins.

Dans l'ombre des flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant