Chapitre 19

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Plus tard, ce soir-là, pendant que Kayla assistait au dîner, Erryn se vêtit de vêtements sombres se faufila dans le crépuscule.

À cette heure entre chien et loup où les badauds pressaient le pas pour rentrer chez eux, la jeune femme prit soin de raser les murs en prenant garde de ne pas attirer l'attention sur elle tandis qu'elle traversait les rues peu recommandables menant à l'hôpital. À en croire la conversation qu'elle avait surprise entre Damen et ses lieutenants, la Cité était mortelle une fois la nuit tombée, aussi pressa-t-elle le pas tandis que les ombres s'allongeaient, annonçant l'approche du crépuscule.

Plus elle descendait dans les rues de la ville, plus un sentiment de malaise lui parcourait l'échine. Son intuition lui soufflait avec insistance qu'elle était observée bien qu'elle n'ait remarqué aucun regard appuyé à son intention. Elle ne pouvait se défaire du sentiment que quelque chose d'invisible rôdait à la limite de sa vision, une présence sur le point de se matérialiser, mais prenant soin de rester juste à l'abri des regards. Elle se concentra sur cette sensation, s'efforçant de définir son origine.

De temps à autre, elle aperçut une ondulation. À peine perceptible, sa nature échappait à son regard comme un murmure dans le vent. Aussi vite qu'elle était apparue, l'ombre redisparut dans le néant.

Elle se raisonna. Était-ce le fruit de son imagination ? Les lanternes que l'on était en train d'allumer en prévision de la nuit lui semblaient projeter plus d'ombres qu'elles n'en dissipaient.

La sensation ne se manifesta plus, mais Erryn ne put s'empêcher de continuer de jeter des coups d'œil prudents à chaque angle biscornu et à chaque ouverture sombre propice, au cas où quelqu'un s'y dissimulerait.

Quelques mètres avant l'entrée due l'hôpital, elle bifurqua dans une ruelle déserte. Là, cachée derrière un empilement de larges caisses, elle patienta à l'affût jusqu'à ce qu'Osane vienne la trouver, emmitouflée dans ses robes de prêtresse, sa lourde capuche rabattue sur la tête.

« J'ai reçu ton message Erryn, lui dit-elle en guise de salutation. Comment va Son Altesse ? A-t-elle été blessée ? »

Erryn fronça les sourcils. De quoi Osane était-elle au courant et comment ?

« J'ai entendu parler de la tentative de meurtre de la nuit dernière.

– Comment ? »

La prêtresse soupira de lassitude, ses traits étaient tirés – elle avait manifestement passé une mauvaise journée.

« Le Prince et la Garde ont passé l'après-midi ici, expliqua-t-elle. Ils ont arrêté beaucoup de monde et interrogé les autres. J'ai entendu qu'il y avait une agression au sein du palais et que la Princesse était la cible. Que s'est-il exactement passé hier ?

– Un homme s'est introduit dans le palais. Il a essayé de tuer mon amie. Il est mort. Fin de l'histoire.

– Il est mort de ta main ?

– Oui.

– Bien. Il ne méritait rien d'autre ».

Erryn haussa un sourcil, surprise par la virulence d'Osane, mais ne fit pas de commentaire.

« Est-ce que tu as l'information que je t'ai demandée ?

– Oui et non. Je n'ai pas de nouvelles de Deepali, mais j'ai trouvé l'adresse de sa mère. Elle acceptera peut-être de te parler. En revanche, je te suggère d'attendre que le soleil soit levé avant de t'aventurer dans ce coin de la ville, des disparitions ont été signalés dans les parages.

– Je sais, j'en ai entendu parler, répondit Erryn. Merci pour tout Osane.

– Remercie-moi quand tu seras rentré entière. Il se passe des choses étranges dans la ville. Sois prudente, quelque chose de mauvais se prépare. Nous le sentons dans le Téjas ».

Dans l'ombre des flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant