PROLOGUE

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Prologue

20/02/2012 Hôpital André Mignot Le Chesnay

Des lumières vives m'éblouissent... 

 j'entends que l'on parle près de moi, mais je ne comprends pas un mot.... Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, le bruit des machines est assourdissant.

Je sens qu'on me touche, à nouveau des mots dont je ne déchiffre pas le sens, puis je sombre. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Mon corps me fait mal ; je suis consciente de chaque cellule, de chaque tissu, de chaque muscle de mon être, tellement c'est douloureux. Puis, soudain, cette obscurité qui m'envahit et contre laquelle je ne peux rien.

Encore ces lumières à travers mes yeux, je ne les supporte pas, cela m'aveugle et me fait mal à la tête. Je lutte, j'essaye de résister, mais à nouveau je sombre...

J'ai l'impression que mes prises de conscience se produisent de plus en plus fréquemment. Je sais que je me trouve à l'hôpital, mais pourquoi suis-je ici ? Quelquefois, j'écoute les infirmières et les médecins parler, puis plus rien.

Mes amis Samantha et Josh sont là, souvent je les entends, ils parlent de moi, mais je n'arrive pas à les atteindre ni même à bouger. Parfois, j'entends mes parents.

Plusieurs jours sont passés. Je crois que la notion du temps m'a complètement échappé. Je n'arrive pas à bouger ni même à ouvrir les yeux, mais je résiste de toutes mes forces aux ténèbres. Je m'accroche à l'agitation qui m'entourent, les infirmières et les médecins qui parlent, le son des machines, la voix de mes amis. Malgré cela, je sombre encore et toujours...

Les médecins parlent à mes parents aujourd'hui,j'ai cru reconnaître leurs voix, mais je n'en suis pas sûre, ils leur expliquent que je vais me réveiller bientôt. Ils utilisent des termes que je ne connais pas, puis chuchotent à nouveau, mais je me rendors... Encore.

Maintenant, j'arrive à bouger les paupières, et je sens la main de Josh contre la mienne, mon corps me fait moins souffrir, mais il est comme détaché de moi, c'est une sensation bizarre. Josh me parle et pleure en me suppliant de revenir, mon cœur se déchire et j'ai envie de prendre mon ami de toujours dans mes bras... Et puis, sans en avoir conscience, je serre ses doigts.

— Emma ! Emma ! Tu es là, dis-moi que tu es avec moi !

Mais comme si l'effort que je venais de fournir était trop grand, je me rendors malgré moi.

Enfin, mes yeux s'ouvrent, la lumière me pénètre de douleur, je m'efforce de les garder ouverts, je souris, je crois, du moins, je l'espère... Mon combat n'est finalement pas vain.

Plusieurs jours se sont écoulés depuis mon réveil, je peux à peine parler, mais j'arrive à rester consciente, par contre, je suis très vite épuisée.

Depuis quelques jours, j'arrive à rester éveillée et même à m'assoir dans mon lit. J'ai du mal à parler. Les infirmières m'ont expliqué que c'était tout à fait normal puisque j'étais dans le coma, et que j'ai été intubée pendant plusieurs jours.

Le docteur m'explique que j'ai eu un accident de la route assez grave, et que j'ai subi un choc violent à la tête. Puis s'en suit un charabia de médecin auquel je ne prête pas trop attention.

À vrai dire, je suis vite distraite...

— Mademoiselle Osborne, je vais vous poser quelques questions, je sais que je vous demande beaucoup, mais cela ne sera pas long.

J'acquiesce.

— Savez-vous quelle date nous sommes ? Me demande-t-il

— Eh bien, dis-je en réfléchissant, on est euh... je... Je ne sais pas...

— Qui est notre président ? Continue le médecin d'un air imperturbable.

— Nicolas Sarkozy. Je réponds sûre de moi.

— Bien quel âge avez-vous ? Poursuis le médecin.

— 17 ans je réponds en souriant.

Quand je me tourne vers mes amis et mes parents, ils ont l'air effarés, et je ne comprends pas quelle bêtise j'ai bien pu dire...

DANS MA MEMOIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant