Chapitre 39: Coup de balais

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Pdv Akira

J'ouvre les yeux, durement. Je suis- attendez... où, est-ce que je suis? C'est pas le plafond de ma chambre ça!
Je regarde autour de moi, et mon cœur s'arrête. Nan, nan c'est, pas possible. Je reconnais cet endroit. Je le connais par cœur même.
  J'ai beau me frotter les yeux, je n'arrive toujours pas à en revenir. Putain, je suis de retour ici, dans ce trou à rat, enfermée à double tours.
  La panique s'empare de mon estomac. Je n'arrive même plus à respirer. Je suis tout simplement immobile. Je ferme les yeux et les réouvre. Toujours aucun changement, rien, je suis toujours là, dans cet endroit que j'avais pourtant fuit.

- Ma chérie, qu'est-ce qu'il se passe? Tu es toute pâle!

Ma respiration déjà très faible se coupe net. Mes yeux me donnent l'impression qu'ils vont sortir de leurs orbites. Je sens ma peau se refroidir et un frisson indescriptible me traverse lentement la colonne vertébrale. Je tourne la tête difficilement. Je n'ai pourtant aucune envie de regarder.
  C'est bien elle. Cette poupée à la peau humaine que la nature m'a imposer d'aimer malgré tout. Tout est dans le détail. Son odeur, sa voix, son regard, tout colle. J'ai l'impression que mes poumons se vident de leur oxygène. Je refuse d'y croire.
  Je me pose une seule question en particulier parmi les centaines de milliers qui défilent dans ma tête: comment?!
  Je me relève d'un coup en prenant une grande inspiration. Je suis de retour dans ma chambre, chez moi. Taimu est à côté de moi. Iel dort paisiblement, couvert par la couette jusqu'au menton. Je m'assois sur le bord du lit, dos à ma fenêtre d'où sort un rayon de lumière produit par l'effervescence de la ville. Je regarde par terre et, je ne bouge plus, repassant un à un le peu de bons souvenirs que j'ai de ma vie. Mon frère, ma mère, ma sœur... mes grands-parents... Combien de temps s'est écoulé depuis mon départ? Cinq ans. C'est très court, mais pourtant, ça me semble comme une éternité. Une éternité au paroxysme de son infinité.
  Je lève la tête vers mon tableau d'enquête. Combien d'enquêtes j'ai eu le temps de boucler en deux ou trois ans de boulot? Peut-être une quinzaine ou plus? Wow, et dire que je suis encore sensée être à l'école.

- Mmh...Aki...

Je sursaute.

- Oh putain tu m'as fait peur...

Iel me tend les bras pour demander un câlin. Je me recouche sous la couette et le prend dans mes bras.

- Mh mh... C'est mon tour...

Iel se met un peu plus au dessus de moi. Iel me prend dans SES bras. Iel me caresse la tête.

- Euh...

- Tu as l'air très troublée... et je te renvoie la pareille pour tout à l'heure...

Iel me fait un bisou sur le front et sur la joue. Je sens mon visage rougir légèrement. C'est, assez perturbant mais, c'est mignon...

- Dis... Pourquoi tu t'es levée comme ça?

- Bah, j'ai fait un cauchemar. Et je le suis réveillé d'un coup. C'est tout.

- Akira... Ça fait longtemps qu'on vit ensemble et, tu m'as jamais raconté un seul de tes cauchemar... Si tu veux parler, je suis là aussi...

- Nan, ça va aller... t'en fais pas... Et puis, toi aussi tu me parles pas de cauchemars... Parles moi de celui que tu viens de faire il y a...

Je tourne ma tête. Il est 2h34 du matin. Il a fait ce cauchemar vers, quoi, minuit?

- Environ deux heures...

- Eh bien... J'ai peur que tu ne me prennes pour un cinglé...

- Oh, en terme de folie et de bizarrerie, j'en connais un rayon... Donc, rassures toi, tu peux te lâcher... Et puis, on va peut-être vivre ensemble pour le restant de nos jours alors...

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