Chapitre 20: Infernale désillusion?

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Pdv Akira

- TU sais très bien de quoi est composée ma vie! Alors pourquoi tu me demandes ça?! Pourquoi tu utilise cette métaphore?! Tu sais très bien que c'est au-dessus de mes forces!

- Je sais, mais tu n'as pas le choix! Ton état empire de semaines en semaines, de jours en jours! Admets le, tu ne vas pas bien!

- SI, je vais très bien, Carlos! Je vais même EXTRÊMEMENT bien!

Mon cœur s'emballe. Je ne pense pas ce que je dis, je ne comprends absolument rien à ce que je dis, alors pourquoi je ne me tais pas?! Il ne mérite pas que je lui parle comme ça, alors pourquoi je lui parle comme ça?! Putain Akira, FERME TA GUEULE!
  Je réussi à me taire par miracle.

- Je comprends ta colère, et moi aussi, ça m'énerve. Mais c'est ainsi.

Il me prend dans ses bras. Je répond à son câlin.

- Je serais toujours là, ne t'en fais pas. C'est juste que ce sera un peu moins que d'habitude.

On reste quelques secondes comme ça, puis nous retournons dans la voiture.

- Hey, vous-

- Lola, c'est pas le moment.

Je me sens pas bien. La seule chose que je veux faire, c'est du sport, pour me vider la tête. Ou peut-être juste dormir.

- Qu'est-ce qui s'est passé? Marsol a dit un truc grave?

- Non, répond Carlos, c'est juste que... c'est autre chose. D'ailleurs, c'est le bon moment pour commencer à tout raconter.

Nan mais à quoi il joue là?!

- Haha, très drôle.

- Hein? De quoi vous parlez? Raconter quoi?

Je regarde le paysage. Je ne vais certainement rien dire. C'est pas le moment de chialer.
Je regarde Carlos. Il me fait un geste pour m'inviter à parler.

- Nan, je ne dirais rien!

- Allez bon sang! On est tout les trois seuls dans une voiture! Le devant de la voiture est insonorisé, aucun risque que le chauffeur puissse t'entendre!

- Non, j'ai pas envie! Laisse moi tranquille putain!

Il soupire.

- Soit, comme tu veux.

Je vois Lola, avec ses grands yeux noirs, me regarder avec confusion. Je détourne du regard.

- Boss, si vous voulez me parler de quelque chose de douloureux... Enfin, vous savez pertinemment que je suis immigrée d'une planète, de la dimension A-02, dont le soleil allait exploser. Que j'ai dû attendre deux ans dans un camp de départ miteux où on se faisait traités comme des animaux. Que j'ai vu les génocides et la violence causés par la haine et la peur!

Elle s'arrête pour respirer un bon coup.

- Mais, c'est grâce à des personnes à qui j'ai tout raconter de A à Z, qui m'ont écouté et aidé, que j'ai pu m'en sortir aussi bien! Aujourd'hui je suis heureuse, et je pense que le moment est venu de vous rendre la pareille boss, parce que vous faites partie de ces gens qui m'ont soutenu.

Je reste silencieuse un moment. Je sais que je peux lui faire confiance, mais les mots ne sortent pas. Nan, c'est plus compliqué. Deux voix se battent, et c'est celle qui veux tout raconter, tout dire, qui se fait taire par mon instinct de survie. Ou plutôt, ma paranoïa. Elle a vécu des choses aussi atroces que celles que j'ai vécu. Il faut que je lui dise.

- Merci, mais non. Je ne veux pas parler. Et je ne le pourrais jamais...

- Vous n'avez pas confiance en moi?!

- À vrai dire je n'ai "réellement" confiance en personne. Enfin, presque personne.

Je regarde Carlos. On se fixe quelques secondes, avant de tourner la tête chacun de notre côté.

- ... Vous, vous aussi vous avez fait la guerre boss?! Vous êtiez avec Carlos?

- Mais nan n'importe quoi! Et s'il te plaît, ne te mêle pas de mes affaires! Ça devient épuisant.

Elle se tait un instant, hésite à se taire définitivement et reprend de plus belle.

- Mais pourquoi vous ne voulez pas parler?! Qu'est-ce que vous avez fait dans votre vie pour avoir autant peur de nous en parler?!

Elle commence vraiment à m'énerver.

- Lola, ça suffit. C'est privé.

- Vous aussi vous m'avez forcer à parler, et résultat, je vais mieux aujourd'hui! Vous donnez en permanence l'impression que votre vie est catastrophique! Vous ne venez que très rarement aux petites fêtes qu'on fait quand on a une affaire résolu, et encore, c'est à peine si il faut vous supplier! Vous ne souriez jamais, vous ne sortez jamais, et plus encore!

C'est vrai que je n'aime pas les fêtes en petits comités. Dans ce genre de fêtes, y'a toujours des gens randoms qui se ramène pour me faire des compliments et sociabiliser. Deux choses que je déteste. Et puis, je préfère me fondre dans la masse. Je n'aime pas être visible.
  Je veux bien assumer ce qu'elle me reproche, mais ma colère n'est pas du même avis. J'essaie de calmer mon moi intérieur qui a juste envie de péter la portière.

- Lola, laisse moi tranquille. Je fait ce que je veux.

- Boss, quand vous faites ce que voulez et que ce que vous voulez, c'est rester éloigner de nous et des autres personnes qui voudraient juste pouvoir mieux vous connaître, je ne pense pas que ce soit une bonne chose.

Carlos la regarde et commence à lui faire des signes pour qu'elle s'arrête.

- Lola, att-

- Franchement, je ne comprend pas votre logique. Je ne vis pas avec vous, certes, mais juste en regardant votre comportement et en cherchant le peu de connaissances que vous avez en dehors de USIICM, je me rend compte que c'est beaucoup trop vide de gens pour que quelqu'un, que quelqu'un aille bien dans un environnement où il est seul!

Ça commence à être trop. Mais genre, BEAUCOUP trop.
Je sens mon poing se serrer, mes muscles se contracter, mes ligaments s'étirer, ma main trembler. Putain, mais de quoi elle se mêle bordel de MERDE!
  Je ferme les yeux. Ignore la, Akira. Ça va bien se passer.

- Non Lola sto-

- Sérieusement, on vous a enfermée pendant votre enfance ou quoi?!

S'en est trop. Je demande au chauffeur de s'arrêter. Ça tombe bien, on est dans l'une de mes rues préférées.
  Je sors de la voiture. Heureusement j'avais pris mes affaires avec moi. Je peux direct rentrer chez moi.

- Attendez! Je suis déso-

Je claque la porte. Enfin libre de toutes ses foutues questions de merde.
  Je m'éloigne rapidement. Carlos m'appelle.

- Quoi?

- Aki, tu peux pas partir comme-

Je raccroche. Tout ça me fatigue. Je vais juste marcher, chercher un fast-food, manger seule dans un parc et, peut-être aller chez Scarlett. J'enverrai un message à Taimu.

Interstellar QuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant